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La pachyure étrusque

Par Jennifer Matas | Publié le 08.06.2021 à 8h38 | Modifié le 14.03.2022 à 12h20 | Un commentaire
Pachyure étrusque, micromammifère
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Aussi appelée musaraigne étrusque ou Suncus etruscus de son nom scientifique, cette toute petite musaraigne a été davantage étudiée que certaines de ses cousines comme la musaraigne alpine, encore méconnue. D’ailleurs, il n’est pas rare de la croiser en France, dans certaines régions, à condition de savoir ouvrir l’œil… car elle est minuscule !

Description de la pachyure étrusque

Suncus etruscus est un insectivore appartenant à la famille des Soricidés.

Caractéristiques physiques

Ce tout petit mammifère concourt avec une chauve-souris asiatique au titre de plus petit mammifère du monde. Si la pachyure ne l’emporte pas forcément sur ce terrain – elle mesure 5,4 à 8,4 cm de long, corps et queue compris –, elle détient cependant la palme du mammifère le plus léger de la planète, avec un poids compris entre 1,2 et 2,7 grammes maximum.

Au-delà de ce poids plume, la pachyure présente les mêmes caractéristiques que les autres musaraignes. « A savoir de très grandes oreilles proportionnellement à sa taille, un long museau effilé, des dents allongées et des poils sur la queue », note Hélène Dupuy, naturaliste et membre de la Société Française pour l’Etude et la Protection des Mammifères (SFEPM).

La minuscule pachyure étrusque

La pachyure étrusque pèse entre 1,2 et 2,7 grammes.

Son pelage est plutôt foncé et de couleur grise sur le dessus du corps tandis que la partie ventrale présente des teintes plus claires, tirant sur le blanc. Contrairement à la musaraigne bicolore, la pachyure étrusque n’a pas de démarcation nette entre ces deux colorations.

Régime alimentaire

La pachyure étrusque est un insectivore, autrement dit, elle se nourrit principalement de petits insectes, et mange également des arthropodes. « Son régime alimentaire est plutôt varié et souvent composé de proies bien plus grosses qu’elle. Ce sont généralement des criquets, des perce-oreilles, des araignées et des petits crustacés comme les cloportes », ajoute Hélène Dupuy.

Malgré sa petite taille, cette musaraigne est une chasseuse hors pair. Très rapide, elle arrive à surprendre ses proies et à les mordre en un clin d’œil avec ses longues dents pour les immobiliser. « Elle utilise les vibrisses situées sur son museau pour les détecter, ainsi que son flair. »

Heureusement que la pachyure étrusque a des talents de chasseuse, car son métabolisme très élevé l’oblige à manger de grandes quantités de nourriture quotidiennement. « Elle respire beaucoup et sa fréquence cardiaque est d’environ 800 battements par minute ! Sans compter que ses pertes de chaleurs sont énormes, explique la naturaliste. Alors pour compenser et maintenir sa température interne à 35°C, elle fait environ 22 repas par jour et mange 2 à 3 fois son poids en une journée. »

La pachyure étrusque est insectivore

Insectivore, la pachyure s’attaque parfois à plus gros qu’elle.

Comportement

Avec de tels besoins, pas étonnant que la pachyure étrusque soit aussi active ! Plutôt nocturne – comme la plupart des micromammifères – elle vit aussi le jour. Mais lorsqu’elle ne chasse pas, la petite musaraigne se met en léthargie afin d’économiser ses forces quand la nourriture manque.

« C’est vraiment étonnant : elle alterne phases de chasse et phases de repos. Alors, elle rentre au nid et ralentit tout. Généralement, elle a besoin de faire cela 1h à 2h d’affilée », continue l’experte de la SFEPM.

En général, cette espèce est plutôt solitaire. Mâles et femelles ne se retrouvent qu’à la saison des amours pour se reproduire et peuvent alors passer plusieurs jours et nuits ensemble. Fait plutôt notable : « bien que les femelles chassent les mâles après la mise bas, il arrive que des mâles décident de revenir au nid pour veiller sur les petits pendant que la femelle part chasser », raconte Hélène Dupuy.

Habitat

L’aire de répartition de cette petite musaraigne est assez étendue, de la partie Sud de l’Europe occidentale au Nord du Maghreb et jusqu’au Moyen Orient et en Asie.

« En France, nous la retrouvons principalement dans la région méditerranéenne jusqu’à la côte Atlantique. Elle évite le Massif Central, et remonte à l’Est jusque dans la vallée du Rhône, au Sud de Lyon. Elle vit également en Corse et sur l’île de Porquerolles », détaille Hélène Dupuy.

La pachyure étrusque aime les milieux chauds et secs et fuit les endroits froids et humides. Plusieurs types d’habitats lui conviennent. « Il n’est pas rare de la trouver dans la pelouse, les friches, les bordures de vignes, les anciennes cultures en terrasse, le maquis, les sous-bois de chênes méditerranéens, etc., énumère la naturaliste. En revanche, une composante revient régulièrement : elle semble apprécier les cailloux. Elle privilégie donc les murets de pierres sèches ou encore les ruines. »

Statut et menaces

Pachyure étrusque (Suncus etruscus)

Pachyure étrusque (Suncus etruscus).

A l’échelle internationale, la pachyure étrusque est classée en « préoccupation mineure » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Selon ces critères, il ne s’agit donc pas d’une espèce menacée.

En France, non plus, ce petit mammifère n’a pas de statut particulier et ne bénéficie d’aucune protection. En revanche, nous sommes incapables de quantifier les populations sauvages. « Nous ignorons tout de leur dynamique, avertit Hélène Dupuy. Ce qui est sûr, c’est que l’espèce est très liée aux types d’habitats qui sont globalement en voie de disparition ou traités de façon différentes aujourd’hui par rapport à hier. »

En Midi-Pyrénées où l’espèce est présente, de nombreux endroits qu’elle affectionne – comme les coteaux secs – sont en voie de fermeture. « La pachyure étrusque pourrait donc disparaître localement sans que cela n’apparaisse sur les listes rouges », poursuit la naturaliste.

Autre menace à prendre au sérieux : l’utilisation de pesticides et insecticides dans l’agriculture et même dans les jardins, à usage personnel. « Cette musaraigne étant un insectivore, elle se nourrit d’invertébrés visés par ces produits et se retrouve donc, elle aussi, menacée par l’emploi de ces substances toxiques. »

Suncus etruscus

Suncus etruscus.

Reproduction

La pachyure étrusque est un mammifère. Les femelles allaitent les petits durant leurs premiers instants de vie, en restant au nid. Cette période dure en général 19 jours, jusqu’à ce que les petits atteignent leur taille adulte – eh oui, c’est très rapide !

A la naissance, les bébés sont aveugles, sans poils et pèsent seulement 0,2 gramme ! Ils sont donc très dépendants du nid et de leur mère. Lorsqu’un danger menace la petite famille, la mère les déplace dans sa gueule pour les en éloigner. Ou bien, si le temps manque, les petits peuvent s’accrocher à la queue-leu-leu, en agrippant avec leur gueule la queue de leurs frères et sœurs et ainsi suivre en caravane leur mère.

Une femelle peut avoir 2 à 3 portées par an avec, pour chaque portée, entre 2 et 5 petits. Cela peut sembler beaucoup, mais l’espérance de vie de la pachyure étrusque est courte : entre 12 et 18 mois en milieu sauvage. Par ailleurs, sa maturité sexuelle semble tardive puisqu’elle n’a été observée en captivité qu’à partir de l’âge de 1 an.

La période de reproduction s’étend d’avril à septembre, quand le climat est plus doux et la nourriture plus abondante. La gestation, quant à elle, dure 28 jours. Après la mise bas, les petits restent au nid une vingtaine de jours, puis le quittent chacun de leur côté.

[Merci à Hélène Dupuy de la SFEPM pour toutes ces informations et à Jean-Michel Bompar et Quentin Martinez pour les illustrations. Pour en savoir plus sur la pachyure étrusque, consultez le magazine La Hulotte, n°100 et le livre « Insectivores et Rongeurs du Sud de la France », paru aux éditions Ecologistes De L’euziere en mai 2021.]

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1 réponse to “La pachyure étrusque”

  1. 10.06.2021

    luc.chazel@gmail.com Répondre

    Bonne présentation de cette espèce difficile à observer tant elle est discrète, nerveuse et de taille réduite?
    Pour nous en tant qu’ichnologues ses empreintes sont tellement petites qu’elles permettent la détermination au niveau de l’espèce.
    Les vases fines qui s’assèchent lorsqu’elles sont traversées par la pachyure conservent des enregistrements satisfaisants Nous avons ainsi pu localiser cette espèce grâce à ses minuscules empreintes en bien des zones de garrigue dense.

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