Espèces menacées
Espèces-menacées.fr
Le portail sur les espèces menacées et les animaux en voie de disparition
Navigation
  • Accueil
  • Animaux
    • Les mammifères
    • Les oiseaux
    • Les reptiles
    • Les poissons
    • Les insectes
    • Les mollusques
    • Les amphibiens
  • Actualités
    • Animaux sauvages
    • Environnement
    • Débats de société
    • 5 infos du mois
  • Monde
    • Afrique
    • Amérique du Nord
    • Amérique du sud
    • Asie
    • Europe
    • Océanie
  • Associations et ONG
  • Le saviez-vous ?
    • Animaux
    • Environnement

La grande mulette

Par Jérémy Bourgain | Publié le 24.04.2015 à 15h57 | Modifié le 01.08.2017 à 13h04 | 9 Comments
la grande mulette

Présentation de la grande mulette

La grande mulette est une moule d’eau douce. De couleur noire, elle est charnue et peut atteindre jusqu’à une vingtaine de centimètres. Au cours des 30 dernières années, la grande mulette a malheureusement vu ses effectifs se réduire de plus de 90 %. Très sensible à la qualité de l’eau, la pollution empêche le mollusque de se reproduire. Margaritifera auricularia, de son nom scientifique, est aujourd’hui une des espèces les plus menacées et ne pourra être sauvée sans un réel engagement de notre part en faveur de l’environnement.

Localisation et répartition de l’espèce

Autrefois commune dans presque tous les cours d’eau d’Europe, la grande mulette n’est plus présente que dans 3 ou 4 zones en France et dans une seule en Espagne.

La grande mulette en France

répartition de la grande muletteLes scientifiques retrouvent encore des coquilles dans de nombreux cours d’eau mais les seules populations vivantes recensées sont présentes dans les fleuves ci-dessous :

  • La Vienne
  • La Creuse
  • La Charente
  • La Drôme
  • L’Adour
  • Le Luy
  • La Salve

On sait que l’espèce a récemment disparu de l’Oise, puisque des coquilles vides mais fraîches y ont été découvertes en 2008…

La grande mulette en Espagne

L’Espagne constitue le deuxième dernier bastion de la grande mulette. Des coquilles vides ont été retrouvées dans de nombreux cours d’eau mais c’est uniquement dans une partie de l’Ebre que des populations vivantes ont été identifiées.

On estime la population mondiale à quelques 100 000 individus dont la majeure partie se trouve dans la Charente.

Une espèce encore très menacée

Avant de bénéficier des statuts de protection, la grande mulette a été énormément chassée par l’homme pour la nacre de sa coquille. On raconte que les bateaux revenaient plein de coquilles ce qui laisse sous-entendre un massacre industriel des moules. La nacre était ensuite travaillée pour obtenir des perles, des boutons et autres produits manufacturés… Bien que cette menace ne soit plus d’actualité, d’autres ont pris sa place :

  • La raréfaction des poissons-hôtes : Comme on le verra dans la partie reproduction, la grande mulette a besoin de poissons hôtes pour sa reproduction. La disparition dans certaines zones de l’esturgeon d’Europe ou de la Blennie fluviatile a grandement participé à la disparition de la grande mulette.
  • La pollution de l’eau : Pour ce mollusque qui passe son temps à filtrer l’eau pour se nourrir, la pollution a un effet dévastateur sur la mortalité des juvéniles comme des vieilles moules.
  • La fragmentation des populations : Les barrages, digues, écluses et autres déformations des cours d’eau mis en place par l’homme nuisent à la grande mulette et à d’autres poissons tels que l’apron du Rhône en isolant des populations… L’isolation génétique conduit inexorablement à la disparition.
  • Les espèces introduites : D’autres moules, telles que les moules zébrées, auraient un effet négatif sur le développement de la grande mulette, sans doute par effet de compétition sur un même territoire.
  • Le changement climatique : Certains cours d’eau voient leur débit fortement diminué en été à cause de la hausse des températures. Or, la grande mulette, sensible à son environnement, a besoin d’un minimum de débit pour se sentir bien.

Efforts de conservation

la grande muletteAujourd’hui la grande mulette bénéficie de nombreux statuts de protection (européen, français ou espagnol mais aussi régional). Cela a permis de faire cesser les prélèvements dans la nature mais aussi de débloquer des fonds et de mettre en place des plans d’action.

La grande mulette est présente dans quelques zones protégées mais aucune n’a été définie pour l’espèce.

Dans les faits, il existe finalement encore assez peu de mesures concrètes en faveur de la grande mulette. Un plan de communication national a été mis en place. Cela implique que désormais les travaux d’aménagement du territoire se doivent de prendre en compte l’impact d’un changement sur la grande mulette. C’est notamment ce qui a permis un recensement aussi précis.

La majeure partie des actions sont finalement en faveur de l’esturgeon d’Europe et des autres poissons hôtes qu’il faut absolument faire revenir dans nos cours d’eau. Tous les maillons de la chaîne du vivant sont liés les uns aux autres ce qui implique qu’une action positive pour une espèce aura forcément des ricochets positifs sur d’autres espèces de son environnement.

L’enjeu ici, est donc bien plus important que celui de sauver une simple moule.

Reproduction d’une moule d’eau douce

La reproduction de la grande mulette relève d’une bonne dose de hasard et d’un prodigieux processus d’adaptation à son milieu.

Il faut savoir que même s’il peut arriver que plusieurs moules d’eau douce soit les unes contre les autres, elles sont généralement beaucoup plus espacées que les moules de mer que l’on peut observer sur les rochers. La moule mâle et la moule femelle doivent donc être capables de se reproduire à distance. C’est là que la chance entre en jeu une première fois. Le mâle va libérer son sperme au gré des courants en espérant qu’une femelle arrivera à réceptionner la précieuse cargaison. Si le miracle se produit, les œufs seront fécondés. La grande mulette femelle va stocker toute sa progéniture dans une poche en dehors de sa coquille appelée « marsupium ».

Une fois les œufs éclos, le marsupium est rempli de moules miniatures pour la plupart encore à l’état de larves. Ces dernières sont incapables de survivre seules et ne peuvent lutter contre la force des courants en dehors de leur poche maternelle. Elles vont avoir besoin d’un hôte pour se déplacer. C’est là que la grande mulette s’est formidablement adaptée à son environnement. Elle va se servir des poissons, et plus particulièrement d’une ou deux espèces de poissons. Son sac marsupium ressemble à s’y méprendre à un petit poisson qu’elle agite par spasme pour attirer un poisson plus gros. Une fois l’hôte assez proche, elle lui expulse toute sa progéniture dessus. Les petites moules vont ainsi venir se loger dans les branchies du poisson où elles passeront un bon moment. Quand elles auront atteint une taille suffisante pour s’accrocher au fond de l’eau, elles abandonneront leur hôte.

Bien que la grande mulette soit d’apparence noire, les juvéniles commencent par avoir une coquille de couleur brune.

Voici une petite vidéo où une moule piège un poisson. Ne mettez pas le son trop fort.

Pour en savoir plus sur la grande mulette

Le métabolisme de la grande mulette est très lent et cela lui procure une incroyable longévité. On estime qu’un individu est sexuellement mature quand il atteint une taille de 16 cm ce qui correspondrait à un âge avoisinant 50 ans. Le plus vieil individu découvert avait dépassé les 160 ans…

par Jérémy Bourgain

Dans la même rubrique

  • L’escargot de CorseL’escargot de Corse
  • La salamandre géante de ChineLa salamandre géante de Chine
  • L’apron du Rhône, poisson de l’année 2013L’apron du Rhône, poisson de l’année 2013
  • La tortue à cou de serpent – Chelodina mccordiLa tortue à cou de serpent – Chelodina mccordi
Tweetez
Partagez
Enregistrer1
Partagez612
613 Partages

9 Réponses to “La grande mulette”

  1. 03.10.2022

    Christian Répondre

    De mon coté, les coquilles de plus de 15 cm sont pleines et les Mulettes bien vivantes …
    Suite à la sécheresse, le niveau de l’eau a baissée suffisamment pour que je puisse en trouver plus d’une dizaine sans chercher.
    L’automne est la, et je croise les doigts pour qu’il pleuve
    Longue vie aux Mulettes

  2. 02.09.2022

    Morice Répondre

    Je trouve des coquilles vides de 18cm en Vendée dans mon étang.

« Older Comments

Laisser une réponse Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont suivis d'un *


*
*

Newsletter

Dossiers

Les salamandres de France
Les différentes espèces de salamandres présentes en France
Les réserves de biosphère en France
Les réserves de biosphère en France
Les crocodiles les plus menacés au monde
Crocodiles les plus menacés au monde
Les petits mammifères de France
Petits mammifères de France

Voir tous les dossiers

Formez-vous pour travailler avec les animaux

Informations IFSA

Le saviez-vous ?

Triton ou salamandre, quelles différences ?
Triton ou salamandre, différences
Les araignées ne sont pas des insectes
Différences entre araignées et insectes
Non, toucher un oiseau tombé du nid ne le condamne pas à coup sûr
Oiseau tombé du nid, que faire ?

Voir tous les articles

Lexique - Newsletters - Mentions légales - Contact