Début 2021, une équipe de scientifiques de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) a identifié une nouvelle espèce de baleine dans le golfe du Mexique, qu’ils ont baptisée baleine de Rice ou baleine du golfe du Mexique. Cet animal majestueux peut mesurer 42 pieds de long et peser 60 000 livres (environ le poids d’un camion de pompier). Malheureusement, ces baleines sont menacées d’extinction, l’espèce entière ne comptant actuellement qu’une cinquantaine d’individus.
Le jeudi 13 octobre 2022, plus de 100 scientifiques marins ont signé une lettre ouverte à l’administration Biden, plaidant pour davantage de mesures de protection pour ce qu’ils appellent « l’une des espèces de mammifères marins les plus menacées » sur Terre.
« Certains d’entre nous tentent de faire connaître cette baleine depuis de nombreuses années maintenant », a déclaré Peter Corkeron, scientifique principal et chercheur sur les baleines à l’Aquarium de Nouvelle-Angleterre. Malgré ces efforts, de nombreuses personnes ignorent totalement les dangers auxquels les baleines de Rice sont actuellement confrontées. « Pour le moment, ce n’est en réalité qu’une baleine oubliée. »
Dans leur lettre, les scientifiques ont fait valoir que, alors que l’administration Biden envisage de nouveaux forages pétroliers et gaziers en mer au cours des prochaines années, elle devrait accorder une attention particulière aux dangers que de tels projets pourraient présenter pour la baleine de Rice. « La poursuite du développement pétrolier et gazier dans le Golfe représente une menace évidente et existentielle pour la survie et le rétablissement de la baleine », ont prévenu les scientifiques.
Les expositions aux explosions sismiques des canons à air comprimé accompagnant l’exploitation pétrolière et gazière, ainsi qu’aux déversements de pétrole, peuvent avoir de graves conséquences sur la santé des baleines et perturber « les activités vitales à l’alimentation et à la reproduction sur de vastes zones océaniques ». De plus, les collisions avec les navires peuvent également présenter des dangers importants pour ces baleines puisque, la nuit, elles se reposent généralement dans les parties supérieures de l’océan.
« Un certain nombre de routes maritimes traversent l’habitat de la baleine le long du nord du golfe, et le risque de collision est susceptible d’augmenter avec le nouveau développement pétrolier et gazier offshore. Avec une abondance si faible, la perte ne serait-ce que d’une seule baleine menace la survie de l’espèce », ont prévenu les chercheurs.
Bien que ces baleines aient déjà été déclarées en voie de disparition en 2019 – ce qui signifie que le gouvernement est désormais obligé de surveiller leur statut, de désigner leurs « habitats critiques » et d’élaborer un plan de rétablissement clair – des mesures supplémentaires sont nécessaires de toute urgence pour sauvegarder ce mammifère marin menacé.
« Voulons-nous ou non que les océans soient des endroits où les baleines peuvent vivre et prospérer ? Si nous ne nous soucions pas suffisamment de les sauver, cela en dit long sur qui nous sommes tous », a conclu Corckeron.
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Par Andreï Ionescu, Espèces-menacées.fr Rédacteur
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