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En difficulté sur son îlot, l’alouette de Raso trouve refuge ailleurs

Par Cécile Arnoud | Publié le 05.02.2021 à 14h50 | Modifié le 10.03.2023 à 4h25 | 0 commentaire
Alauda razae
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C’est l’histoire d’un petit oiseau originaire de l’île de Raso, dans l’archipel du Cap Vert, près de la côte sénégalaise et mauritanienne. Le volatile possède l’une des plus petites populations au monde avec, selon les années, au mieux 1500 individus inventoriés et, au pire, moins de 100. Et oui, parce qu’une autre des particularités de l’alouette de Raso est sa population fluctuante, tributaire de la météo !

L’alouette de Raso, la question de la météo primordiale

Alauda razae est l’un des oiseaux les plus rares au monde. Il est d’ailleurs classé en danger critique d’extinction depuis 2000 par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

L’alouette de Raso n’est pas particulièrement difficile à observer, contrairement au pic à bec ivoire par exemple, mais elle ne survit que sur une toute petite aire de répartition d’environ 7 km², sur une île volcanique où la végétation est rare. L’alouette de Raso habite le long des cours d’eau de la petite île de Raso et la météo influence directement la survie de l’espèce. Trop de sécheresse, c’est la nourriture qui vient à manquer et donc les alouettes ne se reproduisent pas. Une année pluvieuse en revanche, la population peut doubler ! Ainsi, l’espèce – qui est suivie de très près par les associations locales qui effectuent presque chaque année un comptage – fluctue dans des proportions étonnantes !

Toutefois, le passage de l’ouragan Fred en septembre en 2015 sur le Cap-Vert, avec des vents atteignant 140 km/h déracinant des arbres, a presque divisé par deux la taille de la population. Mais l’espèce semble destinée à survivre à tout, et avec l’aide de l’homme, elle vient même de s’implanter sur une autre île inhabitée de l’archipel.

La création d’une seconde population d’alouette de Raso

C’est après le passage de cette tempête que Tommy Melo (président de Biosfera, ONG capverdienne), a lancé l’idée de créer une deuxième population de Alauda razae sur une île voisine. Une population de sécurité si l’on peut dire, dans le cas où celle de l’île mère venait à disparaître.

Le projet se met en place. L’île choisie sera Santa Luzia, au nord-ouest de l’île de Raso. Comme celle-ci, il s’agit d’une terre inhabitée par l’homme, à l’environnement volcanique semblable. Les premiers transferts d’oiseaux ont lieu en avril 2018 :  au total ce sont 37 alouettes de Raso qui sont déposées sur deux sites différents de Santa Luzia. Surveillés mois après mois, les oiseaux se sont bien adaptés aux nouveaux sites jusqu’à la découverte d’une première éclosion réussie fin août de la même année.

ile de santa luzia cap vert

L’île de Santa Luzia, au Cap Vert. Un environnement volcanique inhabité par l’homme. © Susana_Martins

Mais le plus fou, c’est que les chercheurs ont remarqué des oiseaux bagués sur l’île de Raso. Or, seuls ceux qui avaient été introduits sur Santa Luzia avaient été bagués. Cela signifie que les alouettes sont capables de changer d’île volontairement !

En mars 2019, soit près d’un an après l’introduction de l’espèce sur cette nouvelle île, la population d’alouettes de Raso est passée de 37 individus à 20, dont 12 oiseaux non bagués, soit provenant de Raso, soit nés sur Santa Luzia. L’équipe décide donc de transférer 33 nouvelles alouettes pour pérenniser cette nouvelle population. Mais le printemps 2019 est frappé par la sécheresse et un seul nid est découvert cette année-là. A la fin de l’année, une dizaine d’oiseaux semblent avoir disparu. Mais la météo n’est pas seule en cause !

Les chats et chiens errants, une calamité pour les alouettes

Parmi les espèces envahissantes, le chat et le rat sont sans doute celles qui menacent le plus la faune aviaire. Et encore plus Alauda razae qui a la particularité de construire ses nids au sol et non dans les arbres.

A l’origine, ces mammifères ne sont pas présents sur ces îlots, ils y ont été introduits involontairement par des pêcheurs ou des touristes. Car bien que les deux îles soient inhabitées, elles sont régulièrement « visitées » et notamment par des opérateurs touristiques attirés par leurs plages paradisiaques.

Ces prédateurs s’attaquent non seulement aux œufs mais aussi aux oiseaux adultes. Sur Raso, des preuves de présence occasionnelle de chats et de chiens ont été relevées, mais les deux espèces ne semblent pas avoir établies de populations solides. Sur Santa Luzia en revanche, des chats sauvages se sont installés mettant en péril les chances de survie de l’alouette de Raso. Pour protéger cette espèce, mais également toutes celles indigènes et souvent endémiques à ces îlots, des campagnes contre ces espèces envahissantes sont organisées.

L’alouette de Raso en 2020

Si l’année 2019 n’a pas une bonne année pour Alauda razae, 2020 n’a pas commencé pas non plus par la meilleure des manières. En février, la présence importante de chats sauvages a été détectée sur les deux sites d’introduction des alouettes, faisant craindre le pire pour cette seconde population. Mais en octobre de la même année, et peut-être grâce à la baisse du secteur touristique frappé par la pandémie, 17 alouettes juvéniles ont été comptabilisées sur Santa Luzia. Début novembre, quatre autres nids et sept poussins ont également été repérés. De quoi donner de l’espoir pour 2021….si la pluie tombe !

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