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Le tapir des Andes

Par Jennifer Matas | Publié le 27.04.2018 à 13h41 | Modifié le 18.05.2018 à 9h22 | 0 commentaire
tapir des montagnes

Le tapir est un grand mammifère qui se distingue plus particulièrement par son museau en forme de trompe. Il existe quatre espèces différentes de tapirs dans le monde, dont trois vivent en Amérique du Sud et une en Asie :

  • le tapir malais (Tapirus indicus) ;
  • le tapir du Brésil (Tapirus terrestris) ;
  • le tapir de Baird (Tapirus bairdii) ;
  • le tapir des Andes (Tapirus pinchaque).

Toutes sont menacées, les tapirs de Malaisie, de Baird et des Andes étant classés « en danger » (EN) par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) tandis que Tapirus terrestris appartient, pour le moment, à la catégorie « vulnérable » (VU). Le sort du tapir des Andes, aussi appelé tapir des montagnes, est particulièrement préoccupant. Il ne resterait en effet plus que 2 500 individus adultes dans la nature et plusieurs menaces pèsent sur lui.

Description du tapir des Andes

Caractéristiques physiques

Considérés comme de véritables fossiles vivants qui n’auraient pas ou très peu évolué depuis 50 millions d’années, les tapirs sont les plus grands mammifères terrestres d’Amérique latine. Tapirus pinchaque est toutefois le plus petit d’entre eux. A l’âge adulte, il mesure entre 1,50 et 1,80 m (0,75 à 1 m au garrot) pour un poids oscillant entre 150 et 220 kg. Son corps est recouvert d’une fourrure plus dense que chez les autres tapirs dont le pelage est ras. Pour résister aux températures extrêmes de son milieu naturel, le tapir des Andes est en effet doté d’un pelage plus touffu, notamment sur les flancs et le ventre, ce qui lui vaut parfois le surnom de « tapir laineux ». Son pelage est brun foncé, voire noir, tandis que le contour de sa bouche est blanc. Le bout de ses oreilles est lui aussi cerclé de blanc.

Même si on pourrait penser qu’il ressemble fort à un cochon haut sur pattes, Tapirus pinchaque appartient comme les autres tapirs à l’ordre des périssodactyles, comme les rhinocéros et les chevaux dont il est donc plus proche. Les membres de cet ordre sont tous des ongulés qui possèdent un nombre impair de doigts aux membres postérieurs. Chez le tapir, les pattes avant se terminent ainsi par quatre ongles et les pattes arrières par seulement trois. Comme sur le bout de ses oreilles, une petite bande blanche marque la séparation entre l’ongle et la patte. Son museau en forme de trompe est recourbé vers le sol. Préhensile, il lui permet de se saisir des végétaux dont il se nourrit.

Régime alimentaire

Alimentation du tapir des Andes

Le tapir des Andes se saisit facilement des feuillages grâce à son museau préhensile

Tapirus pinchaque est un herbivore, c’est-à-dire qu’il se nourrit exclusivement de végétaux. Plus de 290 espèces de végétaux entrent dans le cadre de son alimentation, dont des fougères, des arbustes ou encore des baies. Il apprécie plus particulièrement les plantes à fleurs de la famille des astéracées, des solanacées et des mélastomatacées. Il aime par ailleurs les salines, sortes d’étendues d’eau très salée qui se forment à flanc de montagne et dans lesquels il trouve tous les sels minéraux dont il a besoin. Pour rassasier son appétit, le tapir des Andes a besoin d’environ 800 hectares dans lesquels il se déplace quotidiennement pour trouver sa nourriture. Un territoire vaste qui, hélas, se réduit de plus en plus sous la pression de la déforestation (voir plus loin le paragraphe « menaces »).

Comportement

Les tapirs des montagnes sont des animaux craintifs qui préfèrent « se tapir » sous le manteau de la végétation plutôt que d’aller au-devant d’une quelconque confrontation. Dotés d’un odorat et d’une ouïe très développés, ils sont capables de détecter de loin la présence d’intrus et préféreront toujours s’enfuir. De plus, ils sont très agiles et se déplacent aisément sur les sols escarpés de montagne ou dans les épaisses forêts. C’est pourquoi il est très difficile de les approcher et de les observer dans la nature. C’est aussi parce qu’ils sont craintifs qu’ils ont tendance à sortir la nuit et à rester cachés le jour, s’évitant ainsi toute rencontre hasardeuse avec son principal prédateur : l’Homme. D’après les observations de Diego J. Lizcano et Jaime Cavelier dans une étude parue en 2000, le grand herbivore est très actif de 5h à 7h du matin, puis de 18h à 20h tout comme ses cousins le tapir du Brésil et le tapir de Baird. Plutôt solitaire, il vit parfois en couple mais jamais en groupe de plusieurs individus.

Localisation et habitat

tapir des montagnes amerique du sud

Le tapir des montagnes ne vit plus qu’en Colombie, Equateur et dans le nord du Pérou.

Comme son nom l’indique, le tapir des Andes vit dans les forêts de montagnes sud-américaines. On le retrouve dans trois pays : en Colombie, en Equateur et dans le nord du Pérou. Historiquement, l’espèce se trouvait également au Venezuela et en Bolivie mais il n’y existe plus aucune trace d’elle aujourd’hui.

Le tapir laineux apprécie plus particulièrement deux types d’habitats :

  • le Páramo, un biotope néotropical d’altitude qui se trouve dans la Cordillères des Andes, à la lisière des forêts et avant les neiges éternelles ;
  • les forêts tropicales de montagne.

Il vit généralement au-dessus des 2 000 m d’altitude et peut facilement survivre à une hauteur avoisinant les 4 800 m. A l’instar de ses cousins tapirs, Tapirus pinchaque s’établit généralement à proximité d’un point d’eau car il aime se baigner.

Menaces

Ces trente dernières années, la population du tapir des Andes a diminué de moitié. L’UICN estime que son déclin devrait de nouveau s’élever à 50% de la population sauvage totale ces trente prochaines années si rien n’est fait d’ici là.

La destruction de son habitat

Les activités anthropiques dans leur ensemble causent de nombreux torts au tapir laineux qui se retrouve de plus en plus acculé dans des portions réduites de territoire. En plus de la construction de barrages et de routes qui fragmentent son territoire, le développement de l’agriculture joue un rôle prépondérant dans la destruction de son habitat. Les éleveurs empiètent en effet sur son milieu naturel en introduisant de nouveaux troupeaux dans des zones jusqu’alors occupées par l’ongulé. Sans compter qu’il existe des cas de transmission de maladies des bovins aux tapirs des montagnes. La culture intensive du pavot, matière première agricole des opiacés, a elle aussi participé à la déforestation de l’habitat du tapir. Les populations les plus menacées sont d’ailleurs celles de la cordillère Centrale en Colombie, entre le parc national de Las Hermosas et le parc national Nevado del Huila, où de grandes pistes de forêts montagnardes matures ont été converties en champs d’opium.

L’exploitation pétrolière et l’extraction de minerais représentent également de sérieux risques pour la conservation de l’espèce dans son milieu. Plusieurs projets miniers sont actuellement en cours au nord du Pérou et dans le centre des Andes, en Colombie. Pour extraire facilement ces ressources et faire des allers-retours en camion pour transporter hommes et marchandises, il a fallu couper un grand nombre d’arbres ; le tapir des montagnes a ainsi préféré fuir cet environnement devenu hostile. Mais avec une telle fragmentation de son territoire, les risques de consanguinité sont élevés, ce qui constitue une menace supplémentaire pour l’avenir de l’espèce.

Baignade tapir des Andes

Le tapir des Andes aime se baigner et vit à proximité de points d’eau

La chasse

Pendant longtemps, la chasse a été la principale menace du tapir laineux. Plusieurs raisons à cela : sa chair était consommée par les populations locales, qui tannaient également sa peau pour en faire du cuir. Ses orteils étaient également prélevés pour être utilisés dans la médecine traditionnelle car on considérait qu’ils pouvaient combattre l’épilepsie et les troubles cardiaques. Grâce à la sensibilisation croissante et aux réglementations qui ont été mises en place, les choses se sont nettement améliorées. Aujourd’hui, le commerce international de tapir des Andes est interdit, l’espèce étant inscrite en annexe I de la CITES.

Le réchauffement climatique

Tapirus pinchaque vit en altitude à des températures plus froides que les autres espèces de tapirs. Une augmentation de quelques degrés pourrait avoir des effets dévastateurs, le contraignant à monter toujours plus haut pour chercher la fraîcheur et les végétaux qu’il a l’habitude de manger. « Si la température augmente, les conditions climatiques favorables au tapir des Andes se déplaceront vers des altitudes plus élevées, ce qui diminuera la capacité des aires protégées actuelles à conserver l’habitat du tapir de montagne », résume l’UICN.

Efforts de conservation de Tapirus pinchaque

Comme toutes les espèces, le tapir des Andes joue un rôle dans le bon fonctionnement de l’écosystème. Par son régime alimentaire, il contribue à l’entretien des espaces forestiers en mangeant des végétaux qui, sans lui, proliféreraient, et avec ses déjections, il sème des graines partout sur son passage qui donnent ensuite naissance à de nouvelles plantes. De sorte qu’on le considère comme une « espèce parapluie », c’est-à-dire que sa préservation permet de protéger par la même occasion d’autres espèces. Mais pour y parvenir, encore faut-il la connaître et identifier notamment ses dispersions sur le territoire. Une mission difficile quand on sait que le tapir des Andes ne se laisse pas facilement approcher. Du fait d’une logistique complexe à mettre en œuvre, il a fallu du temps avant que des études de terrain ne se mettent en place. Le développement des techniques de monitoring par GPS au début des années 2000 a permis de progresser dans ce domaine et d’en apprendre plus sur le comportement du tapir des montagnes.

Jeune tapir des Andes

Jeune tapir des Andes

Aujourd’hui, des programmes de conservation sont en place ou en cours de développement. En Colombie, 7 des 23 parcs nationaux abritent des tapirs des Andes dans leur enceinte protégée : la Cordillera des Picachos, Cueva de los Guacharos, Las Hermosas, Los Nevados, Nevado del Huila, Purace et Sumapaz. Un plan national de conservation existe par ailleurs.

En Equateur, l’association Ecominga Foundation milite aussi pour sa protection et notamment pour la création d’un corridor afin de permettre aux tapirs des Andes de naviguer en toute sécurité entre les parcs nationaux de Sangay et de Llanganates. Un plan national est en outre déjà en place depuis 2007 et des études scientifiques sont menées dans les Andes centrales de l’Equateur afin d’en apprendre plus sur l’espèce.

Le Pérou semble en revanche légèrement plus en retard. Certes, un plan national de conservation du tapir a été élaboré avec la collaboration entre autres du ministère de l’environnement péruvien, du Service national des zones naturelles protégées par l’Etat (SERNANP) et de l’Autorité nationale des forêts et de la faune sylvestre (SERFOR). Par ailleurs, des études écologiques sont en cours dans les régions de Piura et de Cajamarca. Une zone de conservation privée, Bosques de Neblina et Páramos de Samanga – appartenant à la communauté de Samanga – a été établie et une autre est en cours de création. Mais il existe moins d’aires protégées dans ce pays que chez ses voisins. Le Pérou multiplie toutefois ses efforts : en mars 2018, la banque centrale péruvienne a mis en circulation une pièce de monnaie frappée de l’image d’un tapir des Andes dans le cadre d’une série dédiée aux espèces menacées au Pérou. Une opération permettant de sensibiliser la population à la protection de l’animal dans la nature.

Reproduction

Au terme d’une gestation pouvant durer entre 12 et 14 mois, la femelle donne naissance à un petit, voire deux dans des cas extrêmement rares. Lorsqu’il naît, le bébé tapir des montagnes pèse environ 5 kg et n’a pas encore son pelage définitif. Plus claire que ses parents, sa robe marron est striée de petites bandes blanches irrégulières jusqu’à l’âge de 6 mois. Il reste avec sa mère pendant la première année de sa vie et jusqu’à ses 18 mois maximum. Ensuite, il la quitte pour s’établir sur un autre territoire et, lorsqu’il atteint la maturité sexuelle vers l’âge de 3 à 4 ans, se met en quête d’un ou d’une partenaire pour se reproduire. Son espérance de vie tourne autour de 30 ans.

par Jennifer Matas

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