L’animal terrestre le plus rapide du monde est en train de disparaître. Un rapport publié lundi 26 décembre alerte sur la situation des guépards, dont la population serait en réalité plus faible que prévu.
Dans cette étude menée par la Société Zoologique de Londres (ZSL), Wildlife Conservation Society (WCS) et l’ONG Panthera, les spécialistes des félins s’inquiètent du déclin plus rapide que prévu des guépards, Acinonyx jubatus. Il resterait aujourd’hui environ 7 100 individus et deux sous-espèces, proches de l’extinction :
- Acinonyx jubatus hecki, le guépard du Sahara ou guépard d’Afrique
- Acinonyx jubatus venaticus, le guépard asiatique ou guépard d’Iran
La population de guépard d’Asie a toujours été plus faible que sa consœur. Toutefois, le chiffre aujourd’hui avancé de 43 animaux est dramatique ! Acinonyx jubatus hecki ne s’en sort que légèrement mieux avec moins de 200 guépards répartis entre l’Algérie, le Mali et le Niger. Le reste des sous-populations se trouvent en Namibie, Botswana, Zimbabwe, Angola, Kenya, Tanzanie. Un chiffre suffit à prouver le déclin du guépard en Afrique : – 85 %, c’est la baisse de la population du Zimbabwe. Le pays comptait en 1999 pas moins de 1200 guépards, en 2016 les félins ne seraient plus que 170.
Autre sujet de préoccupation majeur, l’aire de répartition de Acinonyx jubatus. Les guépards ne vivraient plus aujourd’hui que dans 9 % de leur habitat d’origine ! Or, malgré sa vitesse impressionnante, Acinonyx jubatus n’est pas le plus doué des chasseurs. Il serait même considéré comme le plus faible des prédateurs. Il est donc vital pour ces animaux de disposer de grands territoires (parfois plus de 1000 km²) pour ne pas entrer en concurrence avec des prédateurs plus dangereux comme les lions ou les léopards, autres « big cats » bien connus d’Afrique. La disparition de 91 % de leur aire de répartition force les animaux à se concentrer sur certaines zones et, malheureusement, pas forcément les bonnes. L’enquête révèle en effet que 77 % de l’habitat actuel des guépards se situe hors des réserves naturelles pourtant de plus en plus nombreuses en Afrique, ce qui fait peser davantage de menaces sur le félin longiligne.
La perte d’habitat ne menace pas que le guépard. En mai dernier, une autre étude, à laquelle avait également participé la Société zoologique de Londres, avait mis en lumière la perte de 75 % de l’aire de répartition des léopards. Sur les 35 millions de kilomètres carrés occupés autrefois par cet autre félin, il n’en reste aujourd’hui que 8,5 où l’on peut encore observer l’animal.
Le léopard comme le guépard font les frais de l’urbanisation croissante, du braconnage (bien que protégées, ces deux espèces sont notamment convoitées pour leur peau), de la persécution des éleveurs de bétail et de la diminution du nombre de proies. Autre menace, qui concerne surtout les populations asiatiques, la capture de jeunes animaux pour un usage domestique. En effet, aux Emirats arabes unis par exemple, posséder un animal sauvage en guise d’animal domestique se généralise dangereusement dans les familles fortunées.
Pour éviter la disparition des guépards, le Dr Sarah Durant, qui a supervisé ce rapport, demande à l’UICN de passer l’espèce de la catégorie « vulnérable » à celle de « en danger » et la mise en place d’« incitations financières à destination des communautés humaines des régions où vivent les animaux, y compris hors des réserves. »
3 Réponses to “Les guépards plus proches de l’extinction qu’on ne le pensait”
06.01.2018
Malass100 espèces disparaissent chaque jour. çà te sensibilise çà aussi… L’ignorance c’est flippant.
13.01.2017
MervipecQuelle situation dramatique , merci de l’avoir soulignée
31.12.2016
luna bosquiCeci ma extrêmement sensibiliser car je pense chaque espèce doit avoir une plus grande continuité.