330 tortues en danger critique d’extinction viennent d’être saisies à l’aéroport de Kuala Lumpur, en Malaisie. Heureusement, les reptiles étaient encore vivants. Il s’agit de deux espèces endémiques de Madagascar : les tortues radiées et les tortues à soc.
330 tortues extrêmement menacées
L’information est arrivée via le communiqué de presse rédigé par les douanes malaisiennes. Dimanche 14 mai, suite à un mystérieux tuyau, les douanes de l’aéroport de Kuala Lumpur décident de fouiller la zone de fret, la zone de chargement des avions. Elles y découvrent cinq valises suspectes dans lesquelles se trouvent 330 tortues extrêmement rares et menacées correspondant à deux espèces :
- Astrochelys radiata : la tortue radiée ou étoilée de Madagascar, à ne pas confondre avec la tortue étoilée d’Inde
- Astrochelys yniphora : la tortue à éperon ou tortue à soc
Toutes deux sont classées dans la dernière catégorie UICN avant l’extinction : « en danger critique ».
Une enquête qui s’annonce difficile
Dans le communiqué de la douane, la Malaisie indique que les animaux ont été acheminés via un vol en provenance d’Antananarivo, la capitale de Madagascar. Or, d’après le site d’information Newsmada : « Une source […] a toutefois souligné qu’il n’y a pas de vol direct desservant la Malaisie depuis Madagascar. La cargaison a fait escale probablement aux Seychelles, avant d’être embarquée sur un autre vol pour Kuala Lumpur. »
En clair, personne ne sait qui a fauté et laissé passer, volontairement ou involontairement, la précieuse cargaison. Le trafic d’espèces menacées étant sévèrement puni, il ne sera pas facile de remonter la piste des braconniers. Toutefois, Abdul Wahid Sulong, le directeur adjoint des douanes, a déclaré à l’AFP que les tortues «étaient peut-être destinées au marché local, peut-être à la réexportation. Nous avons ouvert une enquête. » D’après la même source, cette saisie record est estimée à 276 800 dollars soit 249 000 euros, environ 754 euros par animal.
Les causes de ce trafic
La tortue étoilée et la tortue à éperon sont deux reptiles originaires de l’île de Madagascar. On estime à 240 000 le nombre de tortues capturées chaque année dans la nature soit pour être consommées, soit pour être vendues sur le marché des animaux domestiques. Si on accuse souvent le marché asiatique d’être à l’origine de ces trafics, il faut rappeler que le plus souvent ce sont les Malgaches qui prélèvent les animaux dans la nature avant de les faire transiter vers la Malaisie, plaque tournante de nombreux trafics d’espèces menacées. Madagascar est l’un des pays les plus pauvres du monde : sa faune comme sa flore pâtissent de nombreux trafics qui resteront difficiles à enrayer tant que le niveau de vie des habitants sera si bas.
Si la tortue à soc est historiquement une espèce qui recense peu d’individus, la tortue radiée était en revanche très répandue. Elle a pu compter jusqu’à 12 millions d’individus. Malheureusement, l’une comme l’autre connaissent aujourd’hui un grand déclin.
2 Réponses to “Douane : saisie record en Malaisie de 330 tortues endémiques de Madagascar”
20.05.2017
Devaux BernardBonjour / Je suis un spécialiste des tortues, protecteur, et directeur de Villages des Tortues dans le Var, et aussi à Madagascar. Une première fois, il y a 4 ans, j’ai réussi à faire rapatrier des tortues rayonnées de Kuala Lumpur à Madagascar. Je ne parviens pas à trouver l’adresse et le contact pour Abdul Wahid Sulong, le responsable des douanes.
Avez-vous son contact ? C’est urgent.
Merci, B. Devaux-SOPTOM-Village des Tortues
22.05.2017
Espèces MenacéesNous vous avons répondu par mail M. Devaux. Nous vous tenons au courant si nous avons plus d’informations sur le sujet,
Cordialement,
L’Equipe d’Espèces Menacées.fr