Les motifs changeants des écailles de couleurs différentes sur la peau d’un lézard peuvent être modélisés mathématiquement. C’est exactement ce qu’a fait une équipe de recherche multidisciplinaire dans le but de mieux comprendre l’évolution des modèles cutanés.
Les chercheurs ont examiné les motifs changeants de vert et de noir du lézard ocellé. Les experts ont constaté que les schémas peuvent changer mais qu’ils facilitent toujours la survie du lézard.
« Le lézard ocellé (Timon Lépidus) présente un motif complexe de couleur de peau composé d’écailles de peau monochromatiques noires et vertes, dont la dynamique de changement de couleur est connue pour être bien modélisée par un automate cellulaire stochastique », ont écrit les auteurs de l’étude.
Les scientifiques ont découvert que les écailles changeaient en fonction de la couleur des écailles proches, sur la base d’une règle mathématique. Les écailles de lézard ocellées peuvent être expliquées par le modèle de Lenz-Ising, un modèle important dans la physique moderne de la matière condensée.
Ce modèle a été initialement utilisé pour élucider le comportement des particules magnétiques, qui pouvaient être dans l’un des deux états suivants et interagir uniquement avec leur voisin immédiat.
« L’élégance du modèle de Lenz-Ising est qu’il décrit cette dynamique à l’aide d’une seule équation avec seulement deux paramètres : l’énergie des voisins alignés ou mal alignés, et l’énergie d’un champ magnétique externe qui tend à pousser toutes les particules vers le +. 1 ou -1», explique Szabolcs Zakany, expert au Département de génétique et évolution de l’Université de Genève.
Les scientifiques ont adapté le modèle de Lenz-Ising au lézard ocellé. Alors qu’à l’origine il utilisait un treillis carré, celui-ci a été modifié en un treillis rectangulaire pour les lézards. Les experts ont constaté que le motif préféré des lézards ocellés était un labyrinthe plutôt qu’un motif composé de lignes, de taches, etc.
« Ces motifs labyrinthiques, qui offrent aux lézards ocellés un camouflage optimal, ont été sélectionnés au cours de l’évolution », explique Michel Milinkovitch.
« Ces motifs sont générés par un système complexe, qui peut pourtant être simplifié en une seule équation, où ce qui compte n’est pas l’emplacement précis des écailles vertes et noires, mais l’apparence générale des motifs finaux. »
L’étude est publiée dans la revue Lettres d’examen physique.
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Par Zach Fitzner, Espèces-menacées.fr Rédacteur
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