Deux nouvelles études menées par l’Institut du Cerveau de Paris visent à clarifier la manière dont les animaux interagissent les uns avec les autres au sein des groupes sociaux. Les chercheurs étudient la manière dont les animaux perçoivent les interactions sociales des autres membres de leur espèce, ainsi que la manière dont ils vivent leurs propres interactions avec les autres membres de leur groupe.
Les experts souhaitent identifier les mécanismes cérébraux qui constituent l’intelligence collective. De plus, au lieu d’analyser les interactions entre deux animaux seulement, les études se concentrent sur toutes les interactions apparues au sein de certains groupes sociaux.
Tous les animaux qui vivent en groupes sociaux, des fourmis et oiseaux aux singes et humains, adaptent leur comportement au groupe. Faire partie d’un groupe représente un avantage évolutif important pour un grand nombre d’espèces. Cela leur permet d’accomplir des tâches impossibles à réaliser seuls, comme la construction d’habitats complexes, et de résoudre des problèmes complexes afin d’éviter la prédation ou de trouver des sources de nourriture fiables. De tels comportements découlent de l’interaction sociale, qui peut aller de la communication verbale et non verbale au mimétisme, à la mémorisation ou à d’autres processus de signalisation.
Des recherches antérieures en éthologie ont déjà étudié en profondeur la prise de décision collective au sein de groupes d’animaux. De telles décisions sont souvent prises par des individus sans qu’ils se rendent compte qu’il s’agit en fait d’efforts collectifs, comme dans le cas des oiseaux synchronisant leur vol. Jusqu’à récemment, les neurosciences animales se concentraient sur la façon dont l’intelligence animale et la prise de décision fonctionnent au niveau du cerveau individuel de manière isolée.
Les nouvelles études explorent ce qui arrive aux cerveaux des animaux lorsqu’ils sont intégrés dans des groupes sociaux. Les experts proposent que le cerveau des animaux change de fonctionnement lorsqu’ils évoluent au sein de groupes sociaux.
Grâce aux nouvelles avancées technologiques en matière d’imagerie cérébrale, les enregistrements EEG peuvent désormais être réalisés à l’aide de machines portables, permettant aux scientifiques d’étudier les interactions sociales des animaux non seulement en laboratoire, mais également dans la nature.
On sait que chez l’homme et chez de nombreux autres mammifères, l’activité cérébrale des individus appartenant à un certain groupe peut être synchronisée lors de diverses interactions sociales. Cependant, le fonctionnement de ce processus de synchronisation n’est pas encore clair.
Les chercheurs de l’Institut du Cerveau de Paris commencent à découvrir ces mécanismes, ainsi que d’autres aspects cruciaux de l’intelligence sociale, comme la capacité de certains mammifères à représenter individuellement des décisions de groupe. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre pleinement l’interaction complexe entre la cognition individuelle et la pensée de groupe chez les animaux sociaux.
Les études sont publiées dans la revue Science.
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Par Andreï Ionescu, Espèces-menacées.fr Rédacteur
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