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Déclin des lucioles et vers luisants : vers de sombres nuits d’été ?

Par Jennifer Matas | Publié le 23.06.2020 à 13h51 | Modifié le 10.03.2023 à 4h27 | 0 commentaire
Vers luisants et lucioles menacés
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Enfant ou adulte, ne vous est-il jamais arrivé de vous promener par un soir d’été et d’apercevoir de fortes lumières vertes alentour ? Il s’agissait probablement de vers luisants ou de lucioles. Douze espèces de ces insectes bioluminescents vivent en effet en France métropolitaine et peuplent les jardins, prairies et autres zones verdoyantes. « Ces animaux sont fascinants et bénéficient d’un fort capital sympathie auprès des gens », commente Marcel Koken, chercheur au CNRS, spécialiste de la bioluminescence. Seulement, les menaces qui pèsent sur eux sont fortes et multiples.

Menaces sur les vers luisants et lucioles

En France, il existe 11 espèces différentes de vers luisants et une seule espèce de luciole – Luciola lusitanica – présente uniquement dans les environs de Nice. Ces insectes sont des coléoptères appartenant à la famille des lampyridés. Plutôt discrets en journée, on les repère facilement à la tombée de la nuit grâce à leur exceptionnelle faculté à produire et émettre leur propre lumière : c’est ce qu’on appelle la bioluminescence. Ils l’utilisent principalement pour trouver des partenaires à la reproduction. Si les conditions le permettent…

Pollution lumineuse

En effet, plusieurs facteurs pèsent sur l’avenir des vers luisants et lucioles. Pourtant, « ces insectes n’ont presque pas de prédateurs naturels connus, la bioluminescence servant aussi à indiquer aux éventuels prédateurs qu’ils sont toxiques », rappelle Marcel Koken. En revanche, ils risquent de disparaître s’ils ne parviennent pas à se reproduire.

A ce sujet, l’une des principales menaces identifiées par les scientifiques est la pollution lumineuse. Et elle est présente partout, dans nos villes comme dans nos campagnes, et affecte un grand nombre d’espèces nocturnes : insectes, chauves-souris, oiseaux migrateurs, etc.

La pollution lumineuse impacte de nombreuses espèces

La pollution lumineuse impacte de nombreuses espèces.

Comme expliqué plus haut, les vers luisants et lucioles utilisent la bioluminescence principalement pour se reproduire. En brillant, ils signalent à de potentiels partenaires leur présence et leur localisation. Mais si une lumière artificielle s’invite dans le décor, les couples auront du mal à se former.

Limacides et pesticides

Les espèces de vers luisants et lucioles présentes en France se nourrissent principalement de limaces et d’escargots. Ou plus précisément, ce sont surtout les larves qui les mangent, car les adultes sont incapables de se nourrir. Le mâle ver luisant adulte a une espérance de vie plutôt courte : « il meurt dans les 24 heures après avoir fécondé une femelle », explique le chercheur du CNRS. La femelle, elle, vit un peu plus longtemps : entre 2 et 3 semaines. Mais après fécondation, toutefois, elle meurt aussi rapidement : dans les 3 jours après la ponte.

Les vers luisants restent donc à l’état larvaire longtemps en comparaison avec la durée totale de leur vie : entre 1 et 2 ans, parfois jusqu’à 4 ans. « Une larve mange en moyenne une limace ou un escargot tous les trois jours », précise Marcel Koken. Malgré leur petite taille, ils ne manquent pas d’appétit et sont capables de s’attaquer à des limaces bien plus grosses alors qu’eux-mêmes ne mesurent pas plus de 30 mm !

Une larve ver luisant se préparant à manger une limace

Cette larve ver luisant se prépare à manger cette énorme limace.

Ces insectes sont donc de parfaits alliés pour les jardiniers. Malheureusement, ce penchant pour les limaces et les escargots leur cause aussi des torts : ils sont vulnérables aux limacides et pesticides utilisés par l’homme pour justement se débarrasser chimiquement des proies des vers luisants.

Jardin idéal pour lucioles et vers luisants

Pour réussir à se reproduire et ainsi pérenniser leur espèce, les vers luisants et les lucioles ont besoin que certaines conditions soient réunies. C’est pour mieux identifier ces conditions, entre autres, qu’a été créé en 2015 l’Observatoire des Vers Luisants (OVL). Toute personne ayant observé un ver luisant ou une luciole est invitée à le signaler en remplissant un formulaire en ligne.

« Même si vous n’en avez jamais vus dans votre jardin, ou que vous observez un (autre) animal bioluminescent y compris ailleurs qu’en France cela nous intéresse », indique Marcel Koken. Afin d’aider les scientifiques, filmez quelques instants sa lumière, prenez-le en photo bien détaillée et pensez à bien enregistrer sa localisation exacte.

Femelle ver luisant sur une herbe haute

Femelle ver luisant sur une herbe haute.

Après avoir recueilli 60.000 observations différentes, les chercheurs ont pu se faire une meilleure idée de ce qui plaît ou non à ces insectes bioluminescents. « Pour en avoir dans son jardin, il faut le laisser assez sauvage, ne pas tondre la totalité de son terrain entre juin et septembre, conseille Marcel Koken. La femelle ver luisant doit avoir à sa disposition des herbes hautes sur lesquelles se hisser pour se rendre encore plus visible au mâle. »

Les vers luisants aiment également les murets un peu humides et les zones d’ombres. Les milieux doivent être diversifiés et non uniformisés comme c’est trop souvent le cas. Le temps ne doit pas être trop sec ni les températures trop fraîches.

En savoir plus

Les organismes bioluminescents sont bien plus nombreux sur Terre qu’on pourrait le penser. « Dans la mer, 70 % des espèces vivant en-dessous de 150 mètres de profondeur sont bioluminescents, rappelle Marcel Koken. Mais aussi plusieurs espèces terrestres. A jour, nous connaissons environ 2000 espèces de vers luisants et lucioles dans le monde, environ 40 espèces de vers de terre – sur les 7000 connues – ainsi que 5 ou 6 espèces de mille-pattes, 2 mollusques – l’un vivant en Asie du Sud-Est et l’autre en Nouvelle Zélande – 1 bactérie et 120 champignons dont un que l’on vient de découvrir tout récemment en Guadeloupe. »

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