La vie sur Terre se déroule à des vitesses très différentes. Les arbres imposants vivent des siècles, tandis que les éphémères meurent jeunes.
C’est dans cette optique que les scientifiques du Centre de recherche sur la biodiversité et le climat de Senckenberg ont entrepris de comprendre comment différentes créatures vivantes vivent le temps.
Le « continuum lent-rapide de la vie » présente d’incroyables variations et révèle comment la vie s’est adaptée au fil du temps. L’étude de ce cadre met en lumière les espèces individuelles, ainsi que le fonctionnement d’écosystèmes entiers.
Objet de la recherche
Les scientifiques ont examiné 2 800 êtres vivants différents (des minuscules microbes aux grands mammifères) répartis en 14 groupes.
« Nous avons examiné des organismes de toutes les zones des écosystèmes échantillonnés – des micro-organismes du sol aux plantes, papillons et autres arthropodes, en passant par les oiseaux et les chauves-souris », a expliqué la co-auteure de l’étude, le Dr Margot Neyret de l’Université de Grenoble Alpes.
Les chercheurs ont rassemblé des informations sur la durée de vie des organismes, leur vitesse de croissance, leur fréquence de reproduction et leur contribution à l’environnement (comme transformer des feuilles mortes en terre).
En analysant toutes ces données, les experts ont créé une carte indiquant la durée de vie de chaque créature. Cela a aidé les scientifiques à comprendre comment différents êtres vivants modifient leurs stratégies de vie en fonction de l’endroit où ils vivent et de leur environnement.
Continuum lent-rapide
En examinant les différents organismes, les chercheurs ont découvert une tendance cohérente. Peu importe où elles vivaient ou ce qu’elles mangeaient, toutes les créatures pouvaient être placées sur un spectre allant d’une vie lente (elles avaient une longue durée de vie et une reproduction lente) à une vie rapide (une durée de vie courte et une reproduction fréquente).
Cela ressemble plus à une échelle mobile : à une extrémité, il y a des « foies lents » comme les tortues qui vivent des décennies et se reproduisent rarement. De l’autre côté, il y a des insectes qui traversent leur vie en quelques mois seulement, donnant naissance à des tonnes de bébés.
La plupart des créatures vivantes se situent quelque part entre les deux, adaptant leur croissance, leur reproduction et leur durée de vie à leur environnement.
Interventions humaines
L’étude a également révélé que les modifications spectaculaires des paysages naturels, dues par exemple à l’agriculture intensive, nuisent principalement aux créatures qui vivent lentement. Ces créatures mettent plus de temps à grandir et ont moins de bébés. Ils ne s’adaptent pas « rapidement ».
Les résultats indiquent que les créatures à la vie plus rapide, capables de s’adapter rapidement, prennent le relais et deviennent dominantes. Cependant, ils n’ont peut-être pas autant de diversité. L’évolution vers une vie rapide rend la nature moins variée, ce qui pourrait nuire à sa capacité à se remettre des déséquilibres.
« Vous pouvez visualiser cela comme la fable du lièvre et de la tortue, sauf que, selon l’environnement, la « course » est parfois « gagnée » par des organismes ayant une stratégie et parfois par ceux qui suivent l’autre », a déclaré l’auteur principal de l’étude. Dr Peter Manning.
L’équilibre est nécessaire
Les écosystèmes sains ont besoin de variété. Lorsque des créatures lentes et rapides vivent ensemble, elles gèrent mieux les variations telles que les changements climatiques ou paysagers.
Les êtres à vie lente, comme les arbres, y vont littéralement lentement, mais ces créatures jouent un rôle important dans le maintien de la stabilité de la nature. Les insectes rapides, comme les insectes, contribuent à des services essentiels comme la qualité de l’air et la santé des sols.
L’équipe de l’écosystème rapide-lent s’affaiblit sans les joueurs « lents ». Cette étude nous rappelle qu’il faut protéger toutes sortes de créatures, lentes et rapides, pour maintenir notre monde naturel fort et sain. Cet équilibre est crucial pour un écosystème résilient et fonctionnel, et profite en fin de compte à tout le monde.
L’étude est publiée dans la revue Nature Communications.
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