Sur les 13 espèces de loutres que compte notre planète, sept sont considérées comme menacées sur la liste rouge de l’UICN. La plupart d’entre elles vivent sur le continent américain et asiatique.
Les loutres font partie des rares espèces présentes sur presque tous les continents à l’exception de l’Océanie et de l’Antarctique. Mais en termes de menace, elles ne sont malheureusement pas égales. Les loutres d’Afrique et d’Europe sont encore relativement préservées tandis que les espèces d’Amérique et d’Asie sont pour la plupart classées dans la catégorie « en danger d’extinction ».

Répartition des 13 espèces de loutres à travers le monde.
Les espèces de loutres non menacées sont :
- la loutre à cou tacheté, Hydrictis maculicollis, statut presque menacé ;
- la loutre à joues blanches, Aonyx capensis, statut presque menacé ;
- la loutre d’Europe, Lutra lutra, statut presque menacé ;
- la loutre à longue queue, Lontra longicaudis, statut presque menacé ;
- la loutre du Congo, Aonyx congicus, statut presque menacé ;
- la loutre de rivière, Lontra canadensis, statut peu concerné.
Découvrons à présent les sept espèces de loutres en danger d’extinction.
Loutre marine, Lontra felina

Lontra felina, la loutre marine.
Classée « en danger d’extinction » depuis 1996, la plus petite loutre d’Amérique du Sud vit le long de la côte Pacifique, du nord du Pérou, jusqu’au cap Horn et l’Ile des Etats, au Sud-est de l’Argentine.
L’exploitation du littoral par l’homme et la pollution des côtes sont les principales menaces qui pèsent sur la loutre marine mais le braconnage n’est pas en reste. Lontra felina est perçue comme une concurrente par les pêcheurs qui ne se privent pas de l’éliminer quand ils en ont la possibilité, sa fourrure étant également très prisée sur le marché. L’isolement des sous-populations et la fragmentation de leur aire de répartition pourraient également devenir des menaces croissantes, surtout pour la reproduction.
Lontra felina pourrait ainsi perdre jusqu’à 50 % de sa population sur les 30 prochaines années.
Loutre du Chili, Lontra provocax

Lontra provocax, la loutre du Chili.
La loutre du Chili a pour particularité de naviguer en eau douce, c’est pourquoi elle est également appelée « loutre des rivières sud-américaines« , traduction littérale de son nom anglophone. Il s’agit de l’espèce à la plus faible zone de répartition puisqu’on ne la retrouve que du Chili jusqu’au sud-ouest de l’Argentine.
Considérée comme « en danger d’extinction » depuis 2000, la réduction de son habitat est la plus grande menace qui pèse sur Lontra provocax. Destruction de la végétation, détournement des rivières, dragage des fonds et pollution des eaux mettent en péril la loutre du Chili.
Bien que préférant l’eau douce, des populations de loutres du Chili fréquentent les eaux salées, notamment vers la grande île de la Terre de feu.
Loutre de Sumatra, Lutra sumatrana

Loutre sumatrana, la loutre de Sumatra.
Découverte seulement en 1822, la loutre de Sumatra est l’une espèces de loutres pour laquelle nous possédons le moins d’informations. Longtemps classée « data deficient » à juste titre par l’UICN, elle n’est officiellement considérée comme menacée que depuis 2008. La cause de ce manque d’informations est simple. La loutre de Sumatra a longtemps été considérée comme éteinte avant que des bastions de l’espèce ne soient redécouverts en Asie du Sud-Est et notamment en Thaïlande, en Indonésie, au Vietnam et au Cambodge. Elle est aujourd’hui l’espèce de loutre la plus rare d’Asie.
La chasse est une cause importante du déclin de l’espèce, en particulier dans le sud-est de l’Asie. D’après l’UICN, « pour chaque peau de tigre trouvée, il y a au moins 10 peaux de loutres et les chasseurs peuvent obtenir jusqu’à 200 $ par peau. »
Loutre de mer, Enhydra lutris

Enhydra lutris, la loutre de mer.
La loutre de mer est le plus petit mammifère marin du monde avec un gabarit moyen de 130 cm pour 30 kg pour les mâles et 110 cm pour 20 kg pour les femelles.
Sa fourrure brune sur l’ensemble du corps et châtain clair sur la tête est extraordinaire à plus d’un titre. Contrairement à l’ours polaire, la loutre de mer ne possède pas de graisse sous la peau pour l’aider à maintenir sa température dans l’eau froide. La nature l’a donc dotée de la fourrure la plus dense de la planète avec pas moins de 100 000 à 150 000 poils par centimètre carré. A titre de comparaison, on estime qu’un homme moyen possède pour sa part 100 000 cheveux sur la tête toute entière ! Son épais manteau se constitue de deux niveaux : une couche inférieure, qui est la plus fournie, et une couche supérieure qui présente des poils plus longs. Pour imperméabiliser sa fourrure, la loutre sécrète une huile grâce à une glande spéciale, puis la répand sur l’ensemble de son pelage en faisant minutieusement sa toilette chaque jour.
L’espèce est classée en danger d’extinction et vit en Alaska, en Californie et sur les côtes russes.
Loutre géante, Pteronura brasiliensis

Pteronura brasiliensis, la loutre géante.
Avec son gabarit impressionnant – jusqu’à 32 kg pour environ 1,8 m – la loutre géante est facilement différentiable des autres loutres d’Amérique du Sud. De plus, elle vit dans le nord du sous-continent. On la rencontre notamment dans le fleuve le plus célèbre d’Amérique du sud, l’Amazonie, contrairement à la loutre du Chili ou encore à la loutre marine, dont les aires de répartition sont plus au sud.
Il s’agit de l’un des plus grands carnivores d’Amérique du Sud ! Son régime alimentaire se compose bien-sûr de poissons et notamment à plus de 50 % de characins, des poissons très proches des piranhas, mais la loutre géante peut s’attaquer à des animaux bien plus gros comme des petits caïmans ou des anacondas.
Pteronura brasiliensis est classée en danger d’extinction depuis 2000. La chasse pour sa peau constituait autrefois une menace mais elle est aujourd’hui remplacée par les activités anthropiques comme les pollutions engendrées par les mines et le forage des sols.
Loutre cendrée, Aonyx cinereus

Aonyx cinereus, loutre cendrée.
Certainement l’une des espèces de loutres les plus célèbres à travers le monde, la loutre cendrée est très représentée dans les parcs animaliers où elle ravit petits et grands avec ses facéties.
De taille et de poids moyen – environ 70 à 90 cm pour 2 à 6 kg – la loutre cendrée n’est menacée que depuis récemment, son aire de répartition étant l’une des plus larges des 13 espèces : elle s’étend de l’Inde au sud de la Chine et jusqu’à l’île de Palawan, dans les Philippines.
Elle est menacée par la perte d’habitat en Asie du Sud et du Sud-Est mais également le
braconnage et le marché des animaux domestiques comme l’a révélé une étude conjointe entre TRAFFIC et WWF, le 19 octobre 2018.
Loutre à pelage lisse, Lutrogale perspicillata

Une famille de loutres à pelage lisse, Lutrogale perspicillata.
De gabarit plus important que la loutre cendrée, Lutrogale perspicillata est dotée d’une fourrure lisse et courte de laquelle elle tire son nom francophone. Elle est également facilement identifiable grâce à sa gorge blanche et sa queue aplatie.
Il s’agit d’une loutre asiatique, largement répartie de la Chine jusqu’en Inde, en passant par le Pakistan et l’Indonésie. Son habitat se constitue de plaines inondables et la disparition de ces zones humides représente la principale menace qui pèse sur l’espèce.
Classée « vulnérable » depuis 1996, la loutre à pelage lisse vit en groupe familiaux comprenant un couple adulte et ses enfants.
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