Dans un exemple frappant de résilience et d’adaptation, les bernaches du Canada ont démontré une réponse unique aux perturbations importantes de leurs structures sociales.
Des recherches récentes menées par l’Université d’Exeter ont révélé qu’après une réduction considérable de leur nombre due à l’abattage dû à la gestion de la population, les bernaches du Canada ont principalement renforcé leurs liens sociaux existants au lieu de nouer de nombreuses nouvelles connexions.
Connectivité réseau
« L’abattage n’a pas clairement augmenté la connectivité du réseau ni conduit au développement de nouvelles associations entre individus à la place des associations existantes dans notre population de bernaches du Canada », ont écrit les auteurs de l’étude.
« Alors que les groupes sociaux étaient moins distincts l’année suivant l’abattage (la subdivision du réseau annuel en communautés ayant une moindre modularité), les propriétés globales du réseau sont restées globalement similaires entre les deux années d’étude. »
« De plus, il y avait des preuves de la persistance plutôt que de la dissolution des associations antérieures, les survivants de l’abattage ayant tendance à compenser les associés perdus en augmentant la force de leurs associations et en réduisant le renouvellement des relations existantes. »
S’adapter au changement
L’étude, dirigée par le Dr Nick Royle du Centre d’écologie et de conservation du campus Penryn d’Exeter à Cornwall, a observé de près des troupeaux de bernaches du Canada avant et après l’abattage d’environ 20 % de leur population.
« L’abattage d’animaux sauvages est souvent un sujet controversé, tant en termes d’éthique que d’efficacité », ont écrit les chercheurs. « L’abattage à des fins de contrôle des maladies ne peut être justifié que lorsque les preuves indiquent qu’il est susceptible d’apporter une contribution positive. »
Contrairement à certaines espèces animales qui augmentent la « connectivité sociale » en se mêlant à de nombreux nouveaux individus – un facteur pouvant accroître la propagation de maladies infectieuses – ces oies ont présenté un comportement différent.
Résilience inhérente
« Nos résultats montrent que les bernaches du Canada sont très résistantes à ce niveau de changement social », a déclaré le Dr Royle. « Ils sont socialement conservateurs – ils gardent leur calme et continuent, répondant aux pertes du troupeau en renforçant les liens existants plutôt qu’en élargissant considérablement leur réseau social. »
« Cette capacité à faire face aux perturbations sociales – cette résilience – pourrait contribuer à leur succès en tant qu’espèce envahissante. »
Implications pour la transmission des maladies
Les bernaches du Canada, connues pour rivaliser avec les espèces indigènes, peuvent également être porteuses de maladies telles que la grippe aviaire, ayant un impact sur la santé humaine et animale.
Leur abattage, en particulier dans des régions comme le parc aquatique de Cotswold où l’étude a été menée, est souvent utilisé comme stratégie pour atténuer la transmission des maladies.
Cependant, la réponse typique à la réduction de la population de certaines espèces peut, par inadvertance, accroître la propagation de la maladie en raison de la formation de multiples nouveaux liens sociaux.
En revanche, le comportement observé des bernaches du Canada dans cette étude indique un potentiel réduit de transmission accrue de la maladie. Après des ajustements initiaux de leur réseau social, ces oies ont montré leur robustesse aux effets de l’abattage en renforçant principalement les relations existantes.
Importance de l’étude
Les chercheurs soulignent l’importance de comprendre les comportements sociaux des différentes espèces lors de la planification d’interventions de gestion telles que l’abattage.
La réponse unique des bernaches du Canada aux perturbations sociales offre des informations précieuses sur la manière dont la dynamique sociale peut influencer les résultats des mesures de contrôle de la population et les risques de transmission de maladies.
Bernaches du Canada
Les Bernaches du Canada sont de grands oiseaux connus pour leur tête et leur cou noirs distinctifs, leurs joues blanches et leur dessous du corps allant du bronzage au crème. Ils sont originaires d’Amérique du Nord et sont particulièrement connus pour leurs formations de vol migratoire en forme de V.
Reproduction
Ces oies se reproduisent au Canada et dans le nord des États-Unis dans divers habitats proches de l’eau, comme les lacs, les rivières, les étangs et les marais.
Régime
Les Bernaches du Canada sont des herbivores qui se nourrissent principalement d’herbes, de céréales et de plantes aquatiques. Ils se sont bien adaptés aux environnements urbains, souvent observés dans les parcs urbains et autres espaces verts.
Liens familiaux
Un aspect unique des Bernaches du Canada réside dans leurs liens solides entre partenaires et familles. Ils sont monogames et restent souvent avec le même partenaire toute leur vie. Les familles restent ensemble pendant la première année et les jeunes oies, ou oisons, sont dirigées par les deux parents.
Migration
Leur migration est un phénomène notable. Ils parcourent des milliers de kilomètres jusqu’à leurs aires d’hivernage dans le sud des États-Unis et même au Mexique. Ces migrations sont motivées par le changement des saisons et la disponibilité alimentaire.
protection
Dans certaines régions, les Bernaches du Canada sont considérées comme une nuisance en raison de leur abondance et du désordre qu’elles peuvent créer dans les parcs et autres espaces publics. Ils sont protégés en vertu de la Loi sur le Traité sur les oiseaux migrateurs, ce qui rend illégal de leur nuire ou de perturber leurs nids sans permis.
L’étude a été financée par l’Université d’Exeter et l’Agence de santé animale et végétale.
La recherche est publiée dans le Journal d’écologie appliquée.
Vous aimez ce que vous lisez ? Abonnez-vous à notre newsletter pour des articles attrayants, du contenu exclusif et les dernières mises à jour.
0 réponse à “Les bernaches du Canada restent calmes et continuent après la réduction du troupeau”