
Une équipe de recherche internationale a énuméré les façons dont la consommation provoque l’extinction. L’étude est publiée en tant qu’évaluation de la Plateforme intergouvernementale de politique scientifique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES). Il s’agit d’une préparation à la 15e Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique (COP-15).
Selon le rapport de l’IPBES, environ un million d’espèces sont menacées d’extinction, dont beaucoup dans un avenir proche. La recherche a examiné plus de 5 000 espèces dans 188 pays et a révélé que la consommation en Amérique du Nord, en Europe et en Asie de l’Est est à l’origine de nombreuses extinctions dans d’autres pays. Le rapport a été publié dans la revue Nature : rapports scientifiques.
La chercheuse principale Amanda Irwin est une experte du groupe de recherche Integrated Sustainability Analysis de l’Université de Sydney. Elle a comparé la crise d’extinction au changement climatique, mais avec moins de publicité.
« Ces crises se produisent en parallèle », a déclaré Irwin. « Nous espérons que la prochaine COP-15 rehaussera l’attention sur l’autre crise naturelle d’origine humaine de notre génération – la perte irréparable de la biodiversité – et nos conclusions peuvent fournir des informations précieuses sur le rôle que joue la consommation mondiale comme l’un des moteurs de cette perte. »
Dans 16 des pays examinés dans le rapport, l’extinction est provoquée par des pays étrangers. Cependant, dans 96 pays, soit environ la moitié de ceux étudiés, l’extinction est principalement due à la consommation intérieure. Dans l’ensemble, le commerce mondial représente 29,5 % de l’empreinte mondiale du risque d’extinction. La plus grande cause de risque d’extinction vient de l’alimentation, des boissons et de l’agriculture, soit environ 39 pour cent. Le secteur de la construction arrive en deuxième position, contribuant à hauteur d’environ 16 pour cent à l’empreinte mondiale du risque d’extinction.
« La complexité des interactions économiques dans notre monde globalisé signifie que l’achat d’un café à Sydney peut contribuer à la perte de biodiversité au Honduras. Les choix que nous faisons chaque jour ont un impact sur le monde naturel, même si nous ne voyons pas cet impact.
Certains points chauds de la biodiversité, comme Madagascar, qui abrite l’adorable rat sauteur géant malgache, ont 66 pour cent de l’empreinte du risque d’extinction provenant de l’étranger. D’autres, comme la Colombie, qui abrite la magnifique grenouille riveraine Nombre de Dios, présentent un risque d’extinction de 93 % au niveau national.
Bien que la situation soit compliquée par des différences locales, l’étude souligne la nécessité de reconsidérer le commerce mondial et, espérons-le, de promulguer de nouvelles lois dans lesquelles les nations assumeront la responsabilité de la crise. C’est aussi un rappel aux consommateurs que leurs choix ont des conséquences.
L’étude est publiée dans la revue Rapports scientifiques.
—
Par Zach Fitzner, Espèces-menacées.fr Rédacteur
0 réponse à “Les choix des consommateurs alimentent la crise d’extinction à l’étranger”