De nouvelles recherches menées par des écologistes de l’Université de Plymouth ont révélé qu’une augmentation de température d’environ 1,6°C – juste en dessous de l’objectif maximum fixé par l’Accord de Paris en 2017 – pourrait avoir de graves conséquences sur les populations d’algues et les espèces animales vivant dans les écosystèmes côtiers.
« Les organismes intertidaux rocheux marins sont parmi les plus touchés par le changement climatique, avec des changements de répartition régionale observés pour de nombreuses espèces », ont écrit les auteurs de l’étude.
« Bien que souvent attribuée à l’augmentation des températures de la surface de la mer, il manque une évaluation précise des conditions locales de l’habitat qui sous-tendent les changements observés et prévus dans l’assemblage des communautés. »
Les scientifiques ont examiné comment l’augmentation de la température de la surface des roches affectait la quantité et le comportement des espèces animales et végétales actuellement trouvées au Royaume-Uni sur les rives des Cornouailles et du Devon.
L’étude s’est concentrée sur deux zones de la côte nord de la région (Bude et Croyde) et deux zones sur la côte sud (Bantham et South Milton Sands), qui comportent toutes des ravins profonds avec des surfaces orientées au nord et au sud. Les températures annuelles moyennes enregistrées sur les surfaces exposées au sud étaient supérieures de 1,6°C à celles enregistrées sur celles exposées au nord.
Ces différences de température étaient fortement corrélées à l’abondance des espèces. Au cours de l’été 2018, les chercheurs ont découvert 45 espèces différentes sur les sites orientés au nord contre 30 sur ceux orientés au sud. Pendant l’hiver, les chiffres étaient respectivement de 42 et 24, les espèces telles que les algues rouges et le chou-fleur de mer étant limitées aux surfaces exposées au nord.
Il a également été constaté que les différences de température avaient un impact significatif sur les modes de reproduction des animaux dans ces écosystèmes côtiers. Par exemple, cinq fois plus d’œufs de buccins ont été trouvés sur les surfaces exposées au nord que sur celles orientées au sud.
« Nous entendons tous depuis un certain temps parler de l’importance de limiter l’augmentation moyenne de la température mondiale à 1,5°C, et ce sera sans aucun doute l’un des sujets clés abordés lors de la prochaine conférence COP26 », a déclaré l’auteur principal de l’étude, Mick Hanley, professeur agrégé. des interactions plantes-animaux à Plymouth.
« Cette étude montre l’impact que même ce type d’augmentation pourrait avoir sur des espèces importantes qui contribuent à la santé et à la biodiversité de notre planète. En tant que tel, cela vient s’ajouter aux preuves accablantes des menaces posées par le changement climatique induit par l’homme.
L’étude est publiée dans la revue Recherche sur l’environnement marin.
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Par Andreï Ionescu, Espèces-menacées.fr Rédacteur
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