Dans un article récemment publié dans Biologie moléculaire et évolution par Oxford University Press, des chercheurs font la lumière sur le débat en cours autour de l’évolution des loups nord-américains. En particulier les loups orientaux et les loups gris.
C’est un sujet qui a longtemps intrigué les scientifiques, les défenseurs de l’environnement et les taxonomistes. L’étude se concentre sur les origines mystérieuses et les relations génétiques des loups et des coyotes trouvés dans le sud-est du Canada, en particulier les énigmatiques loups de l’Est.
Les loups de l’Est, également connus sous le nom de loup des bois de l’Est ou loup algonquin, ont été au centre de controverses. Les scientifiques n’ont pas été en mesure de déterminer de manière concluante si ces canidés représentent une espèce distincte ou s’ils sont le résultat d’une hybridation récente entre les coyotes et les loups gris. La famille des Canidés, qui comprend les coyotes, les renards, les chacals, les loups et les chiens domestiques, est connue pour ses espèces complexes et interdépendantes.
Certains chercheurs ont reconnu les loups de l’Est comme une espèce distincte sur la base d’études génétiques et comportementales. Par conséquent, ces loups sont répertoriés comme « préoccupants » au Canada en vertu de la Loi sur les espèces en péril fédérale et « menacés » en Ontario en vertu de la Loi sur les espèces en voie de disparition provinciale.
Cependant, le gouvernement provincial gère actuellement les loups de l’Est, les coyotes et les loups gris comme une seule espèce dans leur aire de répartition principale située dans le centre de l’Ontario.
Objectif derrière la stratégie de gestion
Cette stratégie de gestion est jugée nécessaire en raison de la difficulté rencontrée par les humains pour distinguer visuellement les canidés sauvages de leurs hybrides dans la région. Ce problème a suscité de la frustration chez les chasseurs, les trappeurs et les agriculteurs, ainsi que des difficultés dans l’application des règlements sur la chasse et le piégeage.
Pour découvrir la vérité derrière ces découvertes concurrentes, les chercheurs ont séquencé le génome entier de 25 animaux d’origine connue et de niveaux d’hybridation contemporains, représentant tous les types de canidés ressemblant à des loups au Canada.
L’analyse a révélé que les loups de l’Est habitant la région des Grands Lacs, dans le sud-est du Canada, sont génétiquement distincts des autres canidés de la région. Les résultats suggèrent que les loups orientaux ont évolué séparément des loups gris il y a environ 67 000 ans.
En outre, les scientifiques pensent que les loups de l’Est se sont reproduits avec des coyotes il y a environ 37 000 ans et qu’ils continuent de se mélanger avec les coyotes et les loups gris.
L’auteur principal de l’article, Christopher Kyle, a expliqué l’importance de l’étude : « Ce manuscrit aborde des questions clés sur l’évolution des canidés ressemblant à des loups d’Amérique du Nord, mais fournit également des données d’une pertinence directe et appliquée. »
Il a également souligné la forte collaboration internationale impliquée dans la recherche, qui comprenait des experts du ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario, de l’Université de Ferrare en Italie et de l’Université Trent en Ontario, au Canada. Toutes ces institutions s’intéressent depuis longtemps à l’ascendance et à la génétique des Canis nord-américains.
En savoir plus sur les loups de l’Est
Les loups de l’Est (Canis lupus lycaon), également connus sous le nom de loups des bois de l’Est ou loups algonquins, sont des canidés de taille moyenne originaires du sud-est du Canada et du nord-est des États-Unis. Ils ont fait l’objet de nombreux débats parmi les scientifiques en raison de leur statut génétique et taxonomique ambigu.
Caractéristiques physiques
Les loups de l’Est sont plus petits que les loups gris mais plus gros que les coyotes. Leur fourrure est généralement fauve ou brun rougeâtre, avec quelques marques noires et blanches. Ils ont une longueur de corps d’environ 3 à 4,5 pieds et un adulte pèse généralement entre 50 et 80 livres. Les loups de l’Est ont une queue touffue, une poitrine étroite et de longues pattes qui leur permettent de se déplacer efficacement dans leur habitat forestier.
Habitat et aire de répartition
Les loups de l’Est habitent principalement la région des Grands Lacs dans le sud-est du Canada, y compris le parc provincial Algonquin en Ontario. Leur aire de répartition s’étend également dans certaines parties du nord-est des États-Unis, comme le Minnesota, le Wisconsin et le Michigan. Ils préfèrent les forêts de feuillus et mixtes, où ils peuvent trouver un abri et des proies suffisants.
Régime alimentaire et proies
Les loups de l’Est sont carnivores et chassent principalement le cerf de Virginie, leur principale proie. Ils consomment également des mammifères plus petits comme les castors, les lapins et les rongeurs. Les loups de l’Est sont connus pour se nourrir de manière opportuniste et leur régime alimentaire peut comprendre des charognes et parfois du bétail, ce qui peut entraîner des conflits avec les humains.
Structure sociale
Les loups de l’Est ont une structure sociale similaire à celle des autres espèces de loups. Ils vivent en meute composée d’un couple reproducteur dominant (le mâle alpha et la femelle) et de leur progéniture de plusieurs années. La taille des paquets peut varier de 3 à 12 individus, selon la disponibilité de nourriture et le territoire. Les loups de l’Est sont très territoriaux et communiquent par une combinaison de vocalisations, de langage corporel et de marquage olfactif.
Reproduction et durée de vie
Les loups de l’Est s’accouplent généralement en février, le couple alpha étant le principal couple reproducteur de la meute. Après une période de gestation d’environ 63 jours, la femelle donne naissance à une portée de 4 à 6 petits. La meute entière aide à prendre soin des jeunes, les frères et sœurs plus âgés jouant un rôle crucial dans leur éducation. Les loups de l’Est atteignent la maturité sexuelle vers l’âge de deux ans et ont une durée de vie moyenne de 6 à 8 ans dans la nature.
État de conservation
Le loup de l’Est est actuellement inscrit sur la liste des espèces « préoccupantes » en vertu de la Loi sur les espèces en péril du gouvernement fédéral du Canada et « menacé » en vertu de la Loi sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario. Leurs populations sont confrontées à des menaces liées à la perte d’habitat, à l’empiétement humain, aux collisions de véhicules et à la persécution due à la prédation du bétail. De plus, l’hybridation avec les loups gris et les coyotes pose un défi important pour l’intégrité génétique et la conservation des loups de l’Est.
Les efforts de recherche et de conservation en cours visent à mieux comprendre la taxonomie, la constitution génétique et le rôle écologique du loup de l’Est afin d’éclairer des stratégies de gestion efficaces et d’assurer sa survie à long terme.
En savoir plus sur les loups gris
Les loups gris (Canis lupus) sont les plus grands membres sauvages de la famille des Canidés, qui comprend les coyotes, les renards, les chacals et les chiens domestiques. Ils sont très adaptables et possédaient autrefois l’aire de répartition la plus étendue de tous les mammifères terrestres, à l’exclusion des humains. Les loups gris peuvent être trouvés partout en Amérique du Nord, en Europe et en Asie, bien que leurs populations aient considérablement diminué en raison des activités humaines.
Caractéristiques physiques
Les loups gris sont connus pour leur taille impressionnante et leur apparence emblématique. Les loups gris adultes pèsent entre 70 et 110 livres, les mâles étant plus gros que les femelles. La longueur de leur corps varie de 4 à 6,5 pieds, queue comprise. Les loups gris ont une double couche épaisse, qui est généralement un mélange de gris, blanc, noir et brun, offrant une isolation et un camouflage efficaces. Leurs mâchoires puissantes, leurs grandes pattes et leurs pattes solides leur permettent d’être des prédateurs efficaces.
Habitat et aire de répartition
Les loups gris ont une gamme diversifiée d’habitats, notamment les forêts, les prairies, la toundra et les déserts. Ils parcouraient autrefois une grande partie de l’hémisphère nord, mais ont connu un déclin significatif de leur répartition et de la taille de leur population. Actuellement, leurs principales populations se trouvent en Amérique du Nord, en Europe et en Asie, les plus grandes populations se trouvant en Russie, au Canada et aux États-Unis (principalement en Alaska et dans la région des Grands Lacs).
Régime alimentaire et proies
Les loups gris sont des prédateurs carnivores qui chassent en meute pour abattre les grands ongulés comme le cerf, le wapiti, l’orignal et le caribou. Ils sont également connus pour se nourrir de petits mammifères comme les castors, les lapins et les rongeurs. Les loups gris sont des mangeurs opportunistes et peuvent récupérer des charognes ou consommer d’autres sources de nourriture disponibles si nécessaire.
Structure sociale
Les loups gris sont des animaux très sociaux et vivent en meutes, généralement composées d’un couple reproducteur dominant (le mâle alpha et la femelle) et de leur progéniture de plusieurs années. La taille des groupes peut varier de 5 à 12 individus, en fonction de facteurs tels que la disponibilité des proies et la taille du territoire. Les loups communiquent via un système complexe de vocalisations, de langage corporel et de marquage olfactif, qui contribue à maintenir la cohésion de la meute et la hiérarchie sociale.
Reproduction et durée de vie
L’accouplement des loups gris a généralement lieu entre janvier et mars, le couple alpha étant le principal couple reproducteur. Après une période de gestation d’environ 63 jours, la femelle donne naissance à une portée de 4 à 6 petits. L’ensemble de la meute participe à l’éducation et à la protection des petits. Les loups gris atteignent la maturité sexuelle vers l’âge de deux ans et ont une durée de vie moyenne de 6 à 8 ans dans la nature, bien qu’ils puissent vivre plus longtemps en captivité.
État de conservation
Les loups gris sont classés dans la catégorie « Préoccupation mineure » sur la Liste rouge de l’UICN, mais leurs populations sont confrontées à diverses menaces selon les régions. Dans certaines régions, ils sont menacés par la perte de leur habitat, la chasse et la persécution due à la prédation du bétail. Les efforts de conservation se concentrent sur la préservation de l’habitat, la réduction des conflits homme-loup et les programmes de réintroduction dans les zones où les populations ont diminué ou ont disparu.
Les loups gris jouent un rôle essentiel dans le maintien de l’équilibre des écosystèmes, car ils aident à contrôler les populations de leurs proies et influencent le comportement des autres animaux. Cela a à son tour un impact sur la végétation et la santé globale des écosystèmes qu’ils habitent.
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