Les mesures environnementales peuvent soutenir la biodiversité agricole et les populations d’abeilles sauvages. Cependant, de nouvelles recherches ont révélé que l’efficacité de telles stratégies dépend de divers facteurs.
L’équipe de recherche a constaté que lors de l’évaluation de l’efficacité de mesures telles que l’agriculture biologique ou conventionnelle, les avantages pour la biodiversité devraient être évalués différemment. Les résultats montrent qu’il pourrait être trompeur de faire des comparaisons globales entre différents efforts de conservation.
Pour l’enquête, dix paysages agricoles ont été étudiés. Les paysages contenaient trois champs de blé d’hiver, un champ biologique, un champ conventionnel avec bandes fleuries et un champ conventionnel sans bandes fleuries. L’abondance des abeilles sauvages a été enregistrée pendant deux ans sur chaque site.
Après avoir comparé les données, les experts ont conclu que les champs conventionnels avec des bandes de fleurs pourraient attirer beaucoup plus d’abeilles que les champs biologiques. Toutefois, cela ne reflète pas toute l’histoire.
« En y regardant de plus près, cela ne nous a pas donné une image complète, car nous n’avons pas pris en compte le fait que les bandes fleuries ne couvrent qu’environ cinq pour cent des champs conventionnels, ce qui compte globalement beaucoup moins d’abeilles que les terres agricoles biologiques », a expliqué le professeur Teja Tscharntke. Département d’agroécologie de l’Université de Göttingen.
«En bref, l’agriculture biologique, qui contient généralement plus de plantes sauvages que les champs conventionnels, réussit en fait mieux que les champs conventionnels avec bandes fleuries à promouvoir les abeilles», a ajouté le Dr Péter Batáry du Centre de recherche biologique.
Les champs de céréales issus de l’agriculture biologique ne rapportent que la moitié de la récolte de l’agriculture conventionnelle. Si l’on prend en compte la perte de rendement du blé, une superficie de dix hectares de terres agricoles biologiques doit être comparée à cinq hectares de terres agricoles conventionnelles plus cinq hectares de bandes fleuries. Cela conduirait à 3,5 fois plus d’abeilles mais avec le même rendement. L’agriculture biologique ne serait donc pas le meilleur moyen de soutenir les abeilles sauvages.
Cette recherche démontre l’importance d’utiliser différents repères et critères lors de l’évaluation des mesures agroenvironnementales.
« Ce n’est qu’en prenant en compte la superficie, le rendement et le type d’agriculture que nous pouvons parvenir à une compréhension équilibrée de l’efficacité écologique et économique des mesures environnementales », affirment les auteurs de l’étude.
La recherche a été menée par des agroécologues de l’Université de Göttingen, en Allemagne, et du Centre de recherche écologique de Vácrátót, en Hongrie.
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Par Katherine Bucko, Espèces-menacées.fr Rédacteur
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