De nouvelles techniques de recherche génétique confirment les anciennes théories de l’évolution insulaire. Une étude menée par une équipe de zoologistes du Trinity College de Dublin a confirmé que les effets isolants des îles ont un impact sur l’évolution des espèces, même des oiseaux qui comptent parmi leurs meilleurs colonisateurs.
Pour cette enquête, les chercheurs ont séquencé des gènes et pris des mesures chez l’oiseau « Supertramp » d’Asie du Sud-Est, le monarque insulaire (Monarcha cineracens). C’est un oiseau étudié par les biologistes évolutionnistes depuis des décennies.
« Cette étude a été une excellente opportunité de travailler avec l’une des espèces vedettes de la biogéographie », a déclaré le premier auteur, Fionn Ó Marcaigh. « Le monarque insulaire a été étudié par le célèbre scientifique et géographe Jared Diamond dans les années 1970, lorsqu’il a constaté qu’il était présent sur de petites îles réparties dans une large zone, mais qu’il était totalement absent des îles plus grandes. »
« Il a nommé les espèces avec ce type de répartition » supertramps « , en émettant l’hypothèse qu’elles ont essentiellement évolué vers des colonisateurs insulaires spécialisés en réponse à l’instabilité de leurs petites îles. »
« Cette hypothèse a toujours eu de l’influence, mais nous sommes désormais en mesure de la tester à l’aide de méthodes génétiques modernes et de contribuer à sa évolution. »
La recherche s’est concentrée sur la biogéographie insulaire, une partie importante de la théorie de l’évolution et de l’écologie. L’étude a montré que même si les monarques insulaires peuvent voler vers différentes îles, ils restent généralement sur place après avoir colonisé une nouvelle île.
« Nous avons constaté que même si le monarque insulaire est clairement assez doué pour voler pour atteindre ces îles, il ne maintient pas ce mode de vie dispersif après la colonisation. Cela provoque une divergence des populations insulaires les unes des autres, au point que le monarque insulaire de notre région d’étude est probablement une espèce différente de celle avec laquelle Diamond a travaillé, même s’ils se ressemblent à l’œil nu », a expliqué Ó Marcaigh.
« Nos analyses statistiques indiquent que cette divergence génétique est liée à la taille, à l’élévation et à l’isolement des îles, mais nous n’avons trouvé aucune preuve que les monarques se détériorent physiquement lorsqu’ils volent entre les îles. Ils choisissent simplement d’arrêter de le faire ! »
La recherche montre l’importance de l’insularité pour l’évolution de nouvelles espèces, soulignant que l’isolement permet dans ce cas à un oiseau d’évoluer de manière isolée du reste de son espèce.
L’étude est publiée dans la revue Frontières de la biogéographie.
Crédit image : Fionn Ó Marcaigh
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Par Zach Fitzner, Espèces-menacées.fr Rédacteur
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