Au Royaume-Uni, plus de 70 % des petits mammifères ont diminué en nombre depuis les années 1970, les belettes étant désormais classées comme « vulnérables à l’extinction », selon une nouvelle étude publiée dans la revue Conservation biologique.
Une équipe de recherche dirigée par l’Université du Sussex, la Mammal Society et le Centre britannique pour l’écologie et l’hydrologie a récemment évalué les tendances des deux tiers des mammifères terrestres du Royaume-Uni entre 1970 et 2016.
« En regroupant les espèces de mammifères en assemblages d’enquête et en créant des historiques de détection à partir des enregistrements de présence d’espèces, des modèles d’occupation-détection ont été utilisés pour calculer la probabilité qu’un site particulier soit occupé et les espèces observées étant donné qu’elles étaient présentes. La proportion de tous les sites échantillonnés qui ont été estimés occupés pourrait ensuite être additionnée pour obtenir des estimations d’occupation annuelles », a expliqué l’auteur principal de l’étude, Frazer G. Coomber, responsable scientifique à la Mammal Society.
Les chercheurs ont constaté que si certaines espèces, comme les chauves-souris et les cerfs, semblent augmenter, d’autres – notamment les campagnols, les campagnols des champs, les musaraignes aquatiques, les musaraignes communes, les hermines, les souris des moissons et les belettes – affichent un déclin marqué.
Les espèces de petits mammifères les plus touchées étaient la souris des moissons et la belette, dont le déclin annuel moyen était respectivement de 2,8 et 4,2 pour cent. Ainsi, alors que les enregistrements de 1971 montrent que les belettes sont présentes dans 50 pour cent des zones étudiées, en 2020, elles sont apparues dans moins de 20 pour cent de ces régions.
Selon les scientifiques, le déclin des petits mammifères est principalement dû à l’homme. « L’ensemble de l’Europe continue d’avoir un problème avec toutes les espèces prédatrices », a expliqué Fiona Matthews, co-auteur de l’étude et professeur de biologie environnementale à l’Université du Sussex. « Dès que nous rencontrons quelque chose qui ne correspond pas tout à fait à nos intérêts humains, nous, en tant que prédateur ultime, décidons qu’il vaut mieux s’en débarrasser. »
Selon le professeur Matthews, afin d’inverser ce déclin inquiétant des populations de belettes, l’obtention d’un permis avant de pouvoir les abattre devrait être obligatoire. Ainsi, pour les tuer, les gardes-chasse doivent faire preuve d’une « raison impérieuse, comme s’il s’agissait d’une autre espèce extrêmement préoccupante en matière de conservation qui doit être protégée ».
En identifiant les espèces menacées, cette étude revêt une importance capitale pour les futurs efforts de conservation. « C’est le « canari dans la mine de charbon » qui nous dit que nous devons agir maintenant pour arrêter l’effondrement de l’écosystème », a conclu la Dre Stephanie Wray, présidente de la Mammal Society.
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Par Andreï Ionescu, Espèces-menacées.fr Rédacteur
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