Une nouvelle étude menée par l’Université d’Aarhus au Danemark a révélé que, tout comme les humains, les phoques peuvent à la fois distinguer et réagir différemment à différents rythmes peu après leur naissance. Bien que la capacité à distinguer les rythmes ait déjà été bien documentée chez les oiseaux, il s’agit de l’une des premières études identifiant cette capacité chez les mammifères non humains. Selon les experts, ces découvertes constituent une avancée importante dans notre compréhension de la musicalité humaine et de sa relation avec le développement du langage.
Les scientifiques ont testé 20 bébés phoques communs pour voir s’ils comprenaient le rythme, en jouant des séquences de cris de phoques dans différentes variations rythmiques et tempi sur une période de 30 minutes. Les expériences ont révélé que les phoques réagissaient différemment selon le type de rythme auquel ils étaient exposés.
« Nous avons filmé les réactions des phoques aux sons et mesuré combien de fois ils tournaient la tête pour voir d’où venaient les sons. Nous avons ensuite examiné s’il y avait une différence entre le nombre de fois où les phoques tournaient la tête et la durée pendant laquelle ils regardaient vers le son, en fonction du rythme que nous jouions. Cela nous a permis de voir si les différents rythmes produisaient des réactions différentes », a déclaré Andrea Ravignani, auteur principal de l’étude et expert en traitement neuronal de la musique à Aarhus.
Selon les chercheurs, ces découvertes pourraient permettre non seulement de mieux comprendre le sens du rythme des phoques, mais également le développement du langage humain, qui va de pair avec l’émergence du sens du rythme chez les nourrissons. En démontrant qu’un autre mammifère vocalement plastique peut percevoir des rythmes différents, cette étude conforte l’hypothèse scientifique selon laquelle les deux capacités sont interconnectées.
« Nous pouvons conclure que même les très jeunes phoques non entraînés peuvent distinguer les vocalisations des autres phoques, en fonction de leurs rythmes. Cela montre que nous ne sommes pas les seuls mammifères à faire preuve de compréhension rythmique et à apprendre les vocalisations. Il est possible que les deux capacités se soient développées en parallèle chez les phoques et chez les êtres humains », a déclaré Ravignani.
Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si les phoques peuvent détecter des rythmes dans des sons autres que ceux produits par leurs congénères, s’ils peuvent percevoir des rythmes plus complexes et si d’autres mammifères non humains possèdent également ces capacités.
L’étude est publiée dans la revue Lettres de biologie.
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Par Andreï Ionescu, Espèces-menacées.fr Rédacteur
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