La liste rouge des espèces menacées en France – état des lieux 2021

Le 3 mars dernier, le Comité français de l’UICN en partenariat avec l’UMS PatriNat (OFB-CNRS-MNHN) a publié une mise à jour de la liste rouge des espèces menacées en France. Ce document constitue la synthèse de 13 ans de scanners de la faune et la flore française. Un bilan très attendu, « véritable baromètre de l’état de santé des espèces en France », comme l’indique le communiqué de presse. Qu’en est-il pour la France métropolitaine 4 ans après notre première infographie sur le sujet ?

La liste rouge nationale synthétise toutes les listes rouges par taxon mais n’apporte pas de mise à jour des statuts par espèce.

Moins de plantes menacées mais plus d’animaux

Dans notre première infographie datant de 2016, la France métropolitaine comptait 833 espèces menacées. Cinq ans plus tard ce chiffre a légèrement baissé, 792 espèces risquent aujourd’hui de disparaitre de l’Hexagone. Parmi elles, 421 plantes vasculaires (fougères, et plantes à graines ou à fleurs), et 371 animaux.

Depuis 2016, l’évolution est plutôt positive pour les plantes puisqu’il y a cinq ans 528 espèces de flore étaient menacées d’extinction, soit 100 de plus qu’aujourd’hui. En revanche, la tendance est à l’augmentation des dangers pour la faune avec 66 espèces considérés comme menacées en 2021 alors qu’elles ne l’étaient pas en 2016.

Les mammifères et les oiseaux davantage menacés qu’il y a 5 ans

Si on regarde plus en détails les résultats par taxons, la plupart des catégories sont restées stables, comme par exemple les amphibiens dont 8 espèces sur 35 sont menacées. Un chiffre qui n’a pas évolué. En revanche, pour les oiseaux et les mammifères, le pourcentage d’espèces en danger d’extinction a augmenté.

En 2016, 9 % des mammifères étaient menacés de disparaitre sans mesures de conservation notables, aujourd’hui ils sont 14 %. Parmi les mammifères qui vont moins bien au niveau national, le vison d’Europe qui pourrait être victime du Covid 19, le putois d’Europe, le desman des Pyrénées mais aussi et surtout les chauves-souris.

L’autre taxon dont la situation a empiré en quelques années est l’avifaune. Les oiseaux métropolitains sont désormais au nombre de 92 sur 284 à être menacés d’extinction et représentent 32 % de la liste rouge nationale contre 27 % auparavant.

Goéland railleur, Chroicocephalus genei.

Pourtant il y a quelques bonnes nouvelles ! Par exemple, il y a 5 ans, nous mettions en avant dans notre infographie le vautour moine, alors en danger critique d’extinction. Aujourd’hui, Aegypius monachus est en croissance sur le territoire national et est passé dans la catégorie plus confortable de « en danger » d’extinction. Même chose pour le goéland railleur, Chroicocephalus genei, sa population autrefois considérée comme en danger d’extinction est redescendue d’une catégorie. Ils sont actuellement vulnérables et stables.

Un léger mieux pour les poissons d’eau douce

Le ratio espèces menacées / espèces stables des poissons d’eau douce s’est légèrement amélioré ! De 22 % des effectifs en voie de disparition, nous sommes passés à 19 %, soit 15 espèces menacées de disparition actuellement sur 80 espèces au total. Parmi ces 15 espèces, quatre sont en danger critique d’extinction :

• l’esturgeon d’européen, Acipenser sturio,
• l’anguille européenne, Anguilla anguilla
• le chabot du Lez, Cottus petiti
• la grande Alose, Alosa alosa

Il y a encore quelques années, Zingel asper, l’apron du Rhône faisait également partie des espèces en danger critique d’extinction sur la liste rouge des poissons d’eau douce de France métropolitaine. Mais grâce aux efforts de réintroductions et surtout la mise en place des passes à poissons, l’espèce va aujourd’hui mieux.