Le zoo de Toronto, au Canada, a annoncé la naissance de neuf marmottes de l’île de Vancouver dans le cadre du programme de reproduction en captivité auquel le parc animalier participe. Une nouvelle rare et encourageante pour cette espèce toujours en danger critique d’extinction.
Marmotte de l’île de Vancouver : histoire d’un programme de réintroduction réussi
Tout commence en 1997. L’équipe de conservation de la marmotte de l’île de Vancouver décide que pour sauver l’espèce, il faut recourir à l’élevage et à la réintroduction de spécimens nés en captivité. Le zoo de Toronto, au Canada, reçoit alors six marmottes directement prélevées dans la nature. Quatre institutions seulement participent à la sauvegarde de ce rongeur menacé : le zoo de Toronto, le zoo de Calgary, la Société de conservation Mountain View et le centre d’élevage de marmotte Tony Barrett Mount Washington.
20 ans plus tard, ce programme d’élevage est un succès. 100 marmottons sont nés à Toronto et plus de 515 au total dans les quatre établissements participants au programme. 2016 ne viendra pas démentir ces bons chiffres puisque le zoo de Toronto a annoncé les naissances de neuf marmottons.
Les quatre premiers petits sont nés le 4 mai. Les soigneurs animaliers ont entendu du bruit émanant du terrier des marmottes mais ont choisi de ne pas déranger les animaux. Ils ont attendu presque un mois avant d’aller observer ce qu’il se passait à l’intérieur. Les petits marmottons faisaient alors 20 à 30 cm de taille et commençaient à peine à ouvrir les yeux. Aujourd’hui, alors qu’ils vont bientôt fêter leurs deux mois, les nouveau-nés continuent de grandir et ont déjà commencé à explorer leur environnement.
Ils seront bientôt rejoints par leurs petits frères et sœurs, cinq autres bébés marmottes de l’île de Vancouver nés le 19 mai à Toronto également ! En moins d’un mois, l’espèce compte donc neuf nouvelles marmottes !
Marmotte de l’île de Vancouver : endémique du Canada et proche de l’extinction
La marmotte de l’île de Vancouver est une espèce plutôt méconnue. Endémique de cette île canadienne située en Colombie-Britanique, le rongeur a frôlé l’extinction en 2003, date à laquelle il restait moins de 30 individus à l’état sauvage. Aujourd’hui, on estime la population de marmottes de l’île de Vancouver à 215-277 spécimens. Pour reconstituer cette population, les quatre institutions ont déjà relâché 445 rongeurs depuis 2003, avec un record d’introductions de 85 marmottes en 2013. En dehors de ces réintroductions d’individus nés en captivité, 37 marmottons sont nés à l’état sauvage en 2015, ce qui signifie que les marmottes adultes nées en captivité ont réussi à s’acclimater à leur environnement et à se reproduire.
Les menaces les plus importantes qui pèsent sur cette marmotte sont les prédateurs et la mortalité lors des hibernations ratées. Le rongeur possède une aire de répartition très restreinte et n’est visible que dans les prairies à plus de 1 000 mètres d’altitude. Elle est très sensible au changement climatique qui perturbe son hibernation. En effet, pour hiberner, les températures extérieures doivent chuter. L’animal rentre alors dans son terrier où son métabolisme entier se ralentit : température du corps qui baisse, respiration ralentie. Durant cette période, le marmotte ne s’alimente pas et pioche dans ses réserves. Le changement climatique perturbe les températures et fait durer les saisons plus longtemps, ce qui met la vie des animaux hibernants en danger.
Les prédateurs naturels de marmotte de l’île de Vancouver sont l’aigle royal, faucon rouge queue, le couguar et le loup.
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