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Les oiseaux canadiens victimes collatérales de la pollution chimique

Par Benoit Goniak | Publié le 28.04.2015 à 14h50 | Modifié le 10.03.2023 à 5h21 | 0 commentaire
Epervier de Cooper a Vancouver
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L’oiseau le plus contaminé au monde est un épervier de Cooper à… Vancouver, l’une des villes les plus « vertes » du Canada !

Ce constat est le résultat d’une étude réalisée par des chercheurs de l’université McGill de Montréal et publiée début 2015. Après avoir analysé une trentaine de ces oiseaux morts, ils ont découvert que le foie de l’un d’entre eux contenait une concentration record de PBDE (polybromodiphényléther), un produit chimique très utilisé et destiné à ignifuger (protéger contre les incendies) les voitures, les matières plastiques comme les télévisions ou ordinateurs, les meubles et les textiles (fauteuils, tapis, matelas,…). Le niveau relevé dans cet épervier était même supérieur à ceux observés chez des oiseaux proches de décharges de produits électroniques en Chine… !

Les causes de la contamination au PBDE

Les trois PBDE utilisés dans le commerce sont les suivants :

  • le pentabromodiphényléther (5-BDE)
  • l’octabromodiphényléther (8-BDE)
  • le décabromodiphényléther (10-BDE)

Du milieu des années 60 jusqu’au début des années 2000, ces substances se sont répandues très rapidement dans l’industrie. Depuis 2008, le Canada interdit toutefois la fabrication et l’importation du PBDE sous ses formes penta- et octa- (les deux formes dont les facteurs cancérigènes ont été prouvés). Il en va de même pour plusieurs états américains et pour l’ensemble de l’Union Européenne.

Leur élimination a donc commencé, mais la pollution se poursuit : dans les décharges ou sur les sites d’enfouissement des déchets, ces substances contaminent le sol, l’eau, l’air… et l’ensemble de la chaîne alimentaire (reptiles, oiseaux, mammifères, etc. mais aussi plantes et cultures). Les rongeurs et les poissons sont évidemment directement touchés, mais les grands prédateurs souffrent également de cette pollution : à force de se nourrir de proies sur-contaminées, ils stockent des taux records de substances toxiques.

Les impacts des PBDE sur les organismes

Les PBDE ont une forme chimique très proche de la thyroxine, une hormone thyroïdienne qui peut déclencher un dérèglement hormonal potentiellement irréversible (troubles de la fertilité, augmentation des risques de cancer des cellules germinales, malformations, etc.).

A titre d’exemple, à un taux 100 fois moins élevé que celui observé chez l’épervier de Cooper, les hormones thyroïdiennes des pygargues à tête blanche sont déjà affectées. A un taux 10 fois moins élevé, la croissance des faucons crécerelles est ralentie. Chez le faucon pèlerin, selon l’exposition, la productivité des nids chuterait de 2,5 poussins à moins d’un par femelle.

On constate ainsi que les impacts des PBDE diffèrent largement selon les espèces et que, de fait, les effets précis en sont encore méconnus ; il est donc compliqué d’imaginer les conséquences de cette exposition record sur l’épervier de Cooper. Certaines espèces sont mêmes capables de l’éliminer relativement rapidement de leur organisme. On peut par conséquent seulement espérer qu’aucune perturbation durable ne sera constatée et que, maintenant que ces produits sont interdits dans de nombreux pays, le taux de contamination dans l’environnement se réduira jusqu’à disparaître dans les décennies à venir.

En savoir plus sur l’épervier de Cooper

L’épervier de Cooper est un rapace diurne. Comme beaucoup d’autres oiseaux de proie, le mâle est plus petit que la femelle (envergure d’environ 41cm pour 350g pour le mâle, contre 46cm pour près de 600g pour la femelle).

Endémique du continent nord-américain, son aire de répartition s’étend du sud du Canada au nord du Mexique. Selon la région, il chasse des oiseaux, des mammifères (principalement des rongeurs), des reptiles (serpents, lézards…) ou même des insectes.
Au cours du XXème siècle, les populations d’éperviers de Cooper ont chuté à cause de l’usage de pesticides désormais interdits. Autrefois largement persécuté à cause de sa réputation de tueur de volailles, il a gardé son surnom de « chicken hawk » (le faucon des poulets). Aujourd’hui, il est rarement chassé car il a été établi qu’il n’était que rarement responsable des attaques sur les animaux domestiques. La seule menace à laquelle il doit encore faire face est la dégradation ou la perte de son habitat, ce qui justifie son classement sur la liste rouge de l’IUCN au niveau de « Préoccupation Mineure ».

par Benoit Goniak

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