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Des diables de Tasmanie déménagent pour la survie de l’espèce

Par Jennifer Matas | Publié le 18.07.2018 à 16h32 | Modifié le 10.03.2023 à 4h51 | 0 commentaire
Réintroduction diable de Tasmanie
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Il y a quinze ans, l’Australie lançait en urgence le programme de sauvegarde du diable de Tasmanie (Sarcophilus harrisii) baptisé « Save the Tasmanian Devil Program » (STDP). Il faut dire que le cancer extrêmement contagieux dont souffre l’espèce depuis les années 1990 a causé des ravages parmi les populations sauvages, décimant près de 80 % de ces marsupiaux en l’espace de vingt ans. Les individus atteints développent d’importantes tumeurs faciales qui tuent l’animal dans les six mois. Seules quelques poches de population sont restées saines, a priori épargnées par la maladie. Mais grâce aux efforts conjoints de plusieurs institutions et associations, le sort de cette espèce en danger ne semble plus scellé.

26 diables de Tasmanie réintroduits sur l’île principale

Diable avant réintroduction

Un diable de l’île Maria patiente dans sa boîte avant que l’on vérifie son état de santé pour réintroduction.

Au début de l’été 2018, le STDP a déplacé 26 diables de Tasmanie issus d’une zone saine pour les réintroduire dans une zone particulièrement touchée par la propagation du cancer. Ces animaux – 15 mâles et 11 femelles – ont en effet été transférés de l’île Maria, située au large de la côte est, jusqu’à un camp de base à Buckland, sur l’île principale de la Tasmanie. Ils ont été sélectionnés en fonction de leur âge, de leur sexe, de leur comportement et de leurs caractéristiques génétiques. « Choisir quels diables seront relâchés est un exercice très compliqué, confie le docteur Caroline Hogg de l’Université de Sydney dans un communiqué du gouvernement tasmanien. Il faut s’assurer que l’on réintroduit un groupe équilibré d’un point de vue du patrimoine génétique, mais aussi que le groupe qui reste sur l’île Maria l’est lui aussi. » Les marsupiaux seront suivis à distance durant les premières semaines après leur réintroduction grâce à des caméras de surveillance sensibles aux mouvements. Il est également prévu d’installer des points de nourrissages afin d’éviter que les diables fraîchement libérés ne manquent de nourriture, le temps qu’ils se familiarisent avec leur nouvel environnement.

Des mesures de conservation qui portent leurs fruits

Tous les animaux relâchés sont nés de parents élevés dans le cadre du programme de sauvegarde de l’espèce co-géré avec Zoo and Aquarium Association (ZAA), un organisme représentant plusieurs parcs animaliers et aquariums australiens. L’objectif : poursuivre la reproduction du diable de Tasmanie dans les zones saines afin de conserver une certaine diversité du patrimoine génétique en espérant, qu’un jour, les scientifiques découvrent comment combattre le cancer. Le Menzies Institute for Medical Research de Hobart – ville principale de la Tasmanie – a déjà trouvé comment booster le système immunitaire des diables. C’est une première étape importante, car elle permet de réintroduire des individus sains dans des zones touchées, mais cela ne garantit pas une protection totale. C’est pourquoi le Menzies travaille encore à l’élaboration d’un vaccin qui serait capable d’immuniser les diables de Tasmanie contre la maladie. Alors qu’une simple morsure d’un individu malade suffisait à transmettre à un porteur sain des cellules cancéreuses – un mode de contamination extrêmement rare pour un cancer –, ce vaccin les protégerait contre toute infection. Une avancée considérable et plus que nécessaire quand on connait le comportement belliqueux des diables de Tasmanie qui n’hésitent pas à se mordre les uns les autres, en particulier lors du partage de la nourriture.

Ile Maria, Tasmanie

Fossil Bay, au nord de l’île Maria (Tasmanie).

En 2015, le STDP a créé un nouveau projet, le « Wild devil recovery project » ou, en français, « projet de rétablissement du diable dans la nature ». Le but : tenter des réintroductions de diables sains de l’île Maria dans les populations affaiblies par le cancer et identifier les bonnes pratiques pour en déduire la meilleure marche à suivre. Pendant trois ans, les chercheurs ont procédé à trois réintroductions : 20 diables ont été relâchés en 2015 dans le parc national Narawntapu, 33 autres ont rejoint en 2016 la base militaire de Stony Head dans le nord de la Tasmanie et en 2017, 33 autres encore ont été lâchés dans le parc national du Mont William, au nord-est. Le STDP a ainsi peaufiné sa méthode de réintroduction des diables dans la nature, répondant à des questions fondamentales pour la réussite de l’opération comme « doit-on relâcher des animaux nés en captivité ou sauvages ? » ou encore « jusqu’où se déplacent les individus relâchés ? ».

Un grand pas pour la survie de l’espèce

Ces réintroductions redonnent de l’espoir alors qu’il y a quelques années encore, le petit marsupial au cri si distinctif semblait condamné. Non seulement la maladie se propageait à vitesse grand V, mais la consanguinité menaçait également l’avenir de Sarcophilus harrisii. En relâchant de nouveaux individus dans la nature, le STDP apporte une solution à ces deux problématiques : les diables réintroduits sont plus forts grâce à l’immunothérapie mise en place, et ils apportent une diversité génétique primordiale pour le renforcement du système immunitaire des générations à venir, une condition sine qua none pour aider l’espèce à mieux s’armer contre la propagation de la maladie.

par Jennifer Matas

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