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La sixième extinction de masse est-elle sous-estimée ?

Par Julien Bianchi | Publié le 11.07.2017 à 10h07 | Modifié le 10.03.2023 à 5h07 | 0 commentaire
La sixième extinction de masse est-elle sous-estimée ?
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Une nouvelle étude  « L’annihilation biologique via la 6ème extinction de masse signalée par le déclin et la disparition des populations de vertébrés » a été publiée le 10 juillet : derrière ce titre pompeux se dresse un tableau particulièrement sombre de l’état de la biodiversité dans le monde, concluant que la sixième extinction de masse est plus que jamais en cours et que l’avenir de l’Homme est loin d’être assuré.

Analyser les populations des espèces encore vivantes

Souvenez-vous, en juin 2015, une étude publiée par des spécialistes des universités de Mexico, Stanford et d’autres grands noms américains faisait grand bruit : elle expliquait que le rythme de disparition des espèces était 100 fois plus important que la normale et que l’Homme en était responsable. Nous étions donc au coeur d’une « sixième extinction de masse« , similaire à celle qui a vu les dinosaures disparaître de la surface de la planète.

Deux ans plus tard presque jour pour jour, deux des principaux auteurs de ce travail ont publié une nouvelle étude et, cette fois encore, leurs conclusions vont faire parler d’elles. Non contents de s’intéresser au rythme de disparition des espèces, ils se sont cette fois penchés sur les tailles des populations et sur leur aire de répartition. En effet, selon eux, ne traiter que les espèces disparues peut mener à un résultat faussement optimiste, laissant penser que « la vie sur Terre n’est pas immédiatement menacée, elle ne fait qu’entrer lentement dans un épisode majeur de perte de la biodiversité » ; pour avoir une vue globale de la situation, il faut aussi s’intéresser aux espèces qui, autrefois en bonne santé, sont aujourd’hui sévèrement menacées.

Mammifères, oiseaux, reptiles… nul n’est épargné

Les auteurs se sont ainsi concentrés sur un échantillon de 27 600 espèces de vertébrés, soit environ la moitié du groupe. Parmi eux, 32 % (soit 8 851 espèces) ont décliné en taille et en aire de répartition. L’effet est particulièrement marqué chez les mammifères, oiseaux et reptiles, alors que les amphibiens semblent relativement préservés : seulement 15 % d’entre eux sont touchés. Il faut par ailleurs noter que parmi les quelques 8 800 espèces en déclin, 30 % ne sont pas considérées comme menacées par l’UICN : elles sont seulement classées « Préoccupation mineure ». En valeur absolue, c’est-à-dire en nombre, les pertes enregistrées sont nettement plus importantes entre les deux tropiques, où la biodiversité est particulièrement riche : bassin du Congo, Amazonie, Asie du sud… Sur des parcelles de 10 000 km², plus de 350 espèces sont parfois en repli !

La mesure par la valeur absolue cache toutefois une réalité plus sombre dans les zones tempérées. L’exemple le plus frappant est probablement celui du Groenland où, selon l’étude, une vingtaine d’espèces d’oiseaux sont en déclin. Cette valeur semble faible, surtout compte tenu de celles obtenues dans la région intertropicale, mais elle représente entre 90 et 100% de la biodiversité locale ! En réalité, tous les continents et tous les groupes de vertébrés sont touchés : près de 90% des reptiles d’Eurasie sont par exemple en déclin. Les amphibiens sont, encore une fois, ceux qui résistent le mieux.

Pour aller plus loin, les chercheurs ont restreint leur étude à 177 mammifères sur lesquels des données démographiques précises existent entre 1900 et 2015… et les résultats sont là : presque tous ont vu la taille de leur territoire chuter d’au moins 30% ! 75 % des espèces asiatiques, 56 % des espèces africaines, 60% des espèces australiennes et 40 % des espèces européennes ont même subi une réduction de plus de 80% de leur territoire ! Inutile, dans ces conditions, de préciser que les effectifs ont eux aussi considérablement chuté.

Proportion des espèces en recul par continent

Une extinction de masse sous-estimée ?

Selon les auteurs, « la véritable portée de la sixième extinction de masse a été sous-estimée« , principalement parce le rythme de disparition des espèces semble somme toute assez faible. Dire que 200 vertébrés ont disparu au cours du dernier siècle n’a aucun impact dans l’imaginaire collectif ; cela ne représente que deux espèces par an et, souvent, il ne s’agit que d’une faune très localisée, avec une faible aire de répartition. Toutefois, l’étude montre que des milliers d’autres sont déjà en déclin et pourraient rapidement s’éteindre, provoquant le déséquilibre de nombreux écosystèmes autour de la planète.

Un tel phénomène ne sera pas sans conséquence pour l’Homme : l’Homo Sapiens devra faire face à « de sérieuses conséquences écologiques, économiques et sociales« . Les auteurs de l’étude pointent par ailleurs clairement du doigt la responsabilité de notre espèce : surpopulation, croissance démographique et surconsommation mènent à la perte de l’habitat de la faune, à la surexploitation des ressources, à la pollution, à la distribution de nouvelles espèces invasives… Plus que jamais, selon l’étude, « la sixième extinction de masse est déjà là et la fenêtre d’action est très courte, probablement guère plus longue que deux à trois décennies« . Au-delà de cette période, l’avenir de la vie sur Terre ne pourra être assuré, « y compris celui de l’Homo Sapiens« .

Par Benoit Goniak

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