Greenpeace appelle Gouvernement espagnol qui exige la mise en œuvre de Cadre Kunming-Montréalque les accords de financement soient respectés et qu'il y ait un plan pour lier ambition climat et biodiversité. Il insiste pour que le Gouvernement espagnol aborde les politiques environnementales de manière transversale, avec la pleine implication des tous les ministères et pas seulement celui de l'Environnement. C'est essentiel faire avancer des cadres juridiques contraignants qui empêchent les grandes entreprises de détruire la nature.
Le COP16 Biodiversitéconnu sous le nom de Convention sur la diversité biologique (CBD)aura lieu du 21 octobre au 1er novembre 2024, à Cali, Colombie, le troisième pays le plus riche en biodiversité au monde.
Il s'agira du premier cycle de négociations internationales sur la biodiversité depuis que 196 gouvernements sont parvenus à un accord historique à Montréal en 2022 ; il Cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal dont l'objectif est arrêter et inverser la perte de biodiversité qui provoque des extinctions massives. L'ONG demande au Gouvernement espagnol à accroître son ambition lors de ce sommet afin que les obligations et les financements approuvés aux niveaux international et national soient respectés.
L’accord a un réel potentiel pour stopper et inverser la perte de biodiversité et l’extinction massive : protéger 30 % de la surface terrestre et 30 % du milieu marin d’ici 2030 (ce qu'on appelle l'objectif 30×30). Et pour cela, il a été convenu un financement de 20 milliards de dollars par an jusqu’en 2025 puis 30 milliards par an jusqu'en 2030.
La biodiversité est essentielle à la vie et à l'économiesoutient les services écosystémiques essentiels, tels que la purification de l’eau, la pollinisation des cultures, la régulation du climat et le cycle des nutriments. Il modèle de croissance économique actuel C’est un facteur clé de la perte de la nature et des espèces.
Nous ne pouvons pas légiférer avec une vision à court terme ou avoir la dichotomie entre préserver la vie et préserver l’économie, les deux doivent aller de pair.. Les décisions les plus importantes en matière de biodiversité ont été prises lors de sommets précédents. Il s’agit donc d’un moment crucial pour notre avenir. Compte tenu de l’urgence environnementale actuelle (due au changement climatique et à la perte de biodiversité), ce sommet est une opportunité pleine d’espoir pour une planète habitable.
Sur les 196 pays qui ont accepté le cadre mondial de la biodiversité en 2022 : seuls 10 % des pays ont présenté un plan national pour atteindre 30×30 et seuls 18 des 28 pays ont contribué au financement engagé (dont l'Espagne) mais seule la Norvège et la Suède respectent le quota engagé. L'Espagne a également présenté l'un des premiers Plan d'action national pour la biodiversité.
Pour évaluer le plan, l'ONG a rejoint le outil d'évaluation créé le WWF qui évalue Stratégies et plans d'action nationaux sur la biodiversité (EPANB) des gouvernements. Dans le cas de l'Espagne, nous soulignerons les points positifs et négatifs de ce que l'on appelle Plan stratégique de l'État pour le patrimoine naturel et la biodiversité à l'horizon 2030 (PEPNyB).
Les aspects positifs du Plan stratégique de l’État pour le patrimoine naturel et la biodiversité à l’horizon 2030 (PEPNyB) :
- L'engagement du gouvernement espagnol envers le Cadre mondial pour la biodiversité est reconnu, étant l'un des pays qui ont exigé une grande ambition dans les objectifs de l'accord lors de la COP15.
- Fournit un diagnostic global de l’état de la biodiversité existante dans le pays, reconnaissant la perte importante de biodiversité
- Il identifie les principales menaces directes et certains des facteurs indirects à l’origine de la perte de biodiversité.
- Le budget de certaines actions augmente significativement par rapport au Plan précédent (2011-2017).
Les améliorations détectées dans le Plan Stratégique de l’État pour le Patrimoine Naturel et la Biodiversité à l’horizon 2030 (PEPNyB) :
Il faut plus d’ambition :
- Le PEPNyB couvre partiellement le Cadre mondial pour la biodiversité, avec des objectifs qui répondent à certains des 23 objectifs du cadre mondial, et concentre les objectifs sur 8 domaines d'action prioritaires.
- Les objectifs doivent être formulés plus en détail, ils doivent être SMART.
- Le plan ne dispose pas d'une ventilation détaillée du budget pour chaque mesure du plan,
Nous devons améliorer la gouvernance et la participation :
- Il a été rédigé sans un véritable processus de participation de la société civile.
- Il a été rédigé sans l’implication et la collaboration profondes d’autres ministères, départements et administrations dont les politiques et les actions ont des effets évidents sur la biodiversité.
- Étant donné que le MITECO manque de pouvoirs dans certaines matières, et sans mécanismes de gouvernance adéquats et/ou élaboration de plans sectoriels spécifiques préparés conjointement avec les ministères ou départements concernés, Il existe un risque que ce plan soit une nouvelle fois une tentative ratée de transformer ces politiques sectorielles qui seront fondamentales pour atteindre les objectifs du cadre en 2030.
- Il existe des contradictions évidentes entre les objectifs énoncés dans le plan et les politiques mises en pratique ces dernières années, notamment dans les politiques agricoles et la gestion des ressources en eau en Espagne.
Amélioration des mécanismes de mise en œuvre et de progrès :
- Avec des mesures clés pour aider à identifier et éliminer les incitations et les subventions nuisibles à la biodiversité.
Quel rôle le gouvernement espagnol jouera-t-il ?
Il Gouvernement espagnol doit être ambitieux s'il veut atteindre les objectifs internationaux de la Cadre mondial pour la biodiversité. À la COP16 Vous avez la possibilité d’élargir votre propre plan et de vous engager à produire des rapports en temps opportun avec une plus grande responsabilité et transparence.
En plus, L'ONG exhorte l'Espagne à lancer une initiative ministérielle ou un groupe de travail des pays donateurs pour mener des actions visant à atteindre l'objectif avant l'échéance de 2025..
Malgré son leadership, au sein du gouvernement, certaines initiatives sont paralysées entre les ministères en raison de la moindre priorité accordée à l'environnement ou du manque de coordination avec les communautés autonomes. Les crises du climat et de la biodiversité sont étroitement liées, L’Espagne doit commencer à traiter la crise de la biodiversité comme une question d’État.
Dans le contexte actuel de l’Union européenne (UE), nous n’avons plus besoin de promesses vides de sens et de la part des dirigeants nouvellement élus de l’UE d’adopter des lois qui protègent les écosystèmes vitaux, garantissent une eau propre et fournissent une alimentation saine.. L’UE doit donner la priorité à la réponse aux crises climatique et écologique et assurer une transition juste pour les communautés locales et leur bien-être économique.
Pour l'ONG, ce sommet est aussi l'occasion de dénoncer l'accumulation du pouvoir par les grandes entreprises et l'absence de cadres réglementaires adéquats qui empêchent l'impunité actuelle des entreprises pour la destruction de la nature et les dommages causés à la population.
D'une manière particulière, l'ONG veut se concentrer sur le Banque Santander, une entité financière qui se démarque par sa contribution à la déforestation au Brésilil aggravation de la crise climatique et le insécurité mondialeà travers son soutien aux entreprises du secteur armes et dans les régions en conflit.
Demandes des ONG aux gouvernements et à l’Union européenne :
- Réaliser des progrès significatifs vers la protection et la restauration de la nature et reconnaître son rôle fondamental dans l’action climatique. Il est nécessaire de maximiser les synergies et de minimiser les compromis négatifs entre l’Accord sur la biodiversité et l’Accord de Paris. Les partis doivent donc redoubler d’efforts pour s’aligner ; protection et restauration, contributions déterminées au niveau national et plans d’adaptation, et nécessitent un travail conjoint entre les conventions à la COP16 de la CDB et à la COP29 de la CCNUCC.
- Faire preuve d’une volonté d’agir pour mettre en œuvre les objectifs du Cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal aux niveaux national et européen. Ils doivent accroître son ambition de renforcer et d’appliquer la législation existante et d’adopter de nouvelles mesures législatives sans plus tarder. Les partis qui ne l’ont pas encore fait devraient soumettre de toute urgence leurs plans révisés conformément au cadre KM-GBF.
- Respecter l'engagement de contribuer 20 milliards de dollars par an d'ici 2025 pour financer la protection et la restauration de la nature dans les pays du Sud. et 30 milliards de dollars par an d’ici 2030, après avoir mobilisé 200 milliards de dollars d’ici 2030 au total. La nouvelle Commission européenne doit identifier et mettre fin aux incitations néfastes, y compris les subventions, pour accroître les incitations positives et intégrer la biodiversité dans la prise de décision à tous les niveaux, y compris l’alignement de tous les aspects fiscaux et des flux financiers.
- Ratifier le Traité sur l'Océan (Traité sur la Haute Mer ou Biodiversité Au-delà de la Juridiction Nationale (BBNJ), dans les plus brefs délais, et au plus tard en juin 2025. Un objectif 30×30 véritablement mondial et représentatif ne peut être atteint que grâce à la mise en œuvre de l’accord BBNJ. L'UE a approuvé la ratification plus tôt cette année et tous les États membres doivent désormais la ratifier.
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