Espèces menacées
Espèces-menacées.fr
Le portail sur les espèces menacées et les animaux en voie de disparition
Navigation
  • Accueil
  • Animaux
    • Les mammifères
    • Les oiseaux
    • Les reptiles
    • Les poissons
    • Les insectes
    • Les mollusques
    • Les amphibiens
  • Actualités
    • Animaux sauvages
    • Environnement
    • Débats de société
    • 5 infos du mois
  • Monde
    • Afrique
    • Amérique du Nord
    • Amérique du sud
    • Asie
    • Europe
    • Océanie
  • Associations et ONG
  • Le saviez-vous ?
    • Animaux
    • Environnement

L’arbre tueur d’oiseaux

Par Jennifer Matas | Publié le 24.03.2022 à 9h35 | Modifié le 24.03.2022 à 9h35 | 0 commentaire
Pisonia grandis, l'arbre tueur d'oiseaux
Tweetez
Partagez
Enregistrer
Partagez54
54 Partages

Plutôt commun dans les îles du Pacifique et de l’océan Indien, le Pisonia grandis est un arbre assez banal, de prime abord. Mais comme le mancenillier ou le figuier étrangleur, sa réputation est sulfureuse : on l’appelle « l’attrapeur d’oiseaux » ou « le tueur d’oiseaux »… A juste titre.

Se reproduire à tout prix

C’est « l’histoire de la vie, le cycle éternel », comme nous le rappelle Disney : dans la nature, il faut se reproduire pour transmettre son patrimoine génétique et donner vie à une nouvelle génération d’individus de son espèce.

Dans le règne animal, il existe toutes sortes de tactiques pour parvenir à ses fins et s’accoupler : combats violents entre mâles, parades nuptiales à n’en plus finir, émissions de marqueurs olfactifs à des endroits stratégiques… Et dans le monde du végétal, aussi, différentes méthodes existent.

C’est justement l’une d’elles qui cause la mort… des oiseaux marins qui s’approchent d’un peu trop près de certains arbres du genre Pisonia, dont Pisonia grandis, ou Pu’atea en tahitien.

Graine du Pisonia grandis

Graine du Pisonia grandis.

Cet arbre grandis produit en effet des graines qui devront être disséminées à droite à et gauche pour se planter dans le sol, et espérer voir pousser à cet endroit un nouvel arbre.

Pour se disperser non loin du point d’origine, l’arbre qui produit des graines peut compter sur le vent. Mais pour se propager sur de plus longues distances, et traverser notamment les mers jusqu’aux îles voisines, Pisonia grandis a trouvé des alliés de poids : les oiseaux marins.

Mais à la différence d’autres plantes qui produisent des fruits mangés par les oiseaux pour voir leurs graines ensuite disséminées via leurs fientes, Pisonia grandis emploie une autre technique. Ses graines produisent en effet une substance extrêmement collante et de petits crochets qui s’accrochent aux oiseaux et insectes lorsqu’ils approchent.

Problème : ces graines sont tellement collantes, que si un trop grand nombre s’accrochent au plumage d’un oiseau, celui-ci peut se retrouver coincé au sol, incapable de voler sous le poids de ces passagers clandestins. Ainsi piégés, les oiseaux sont à la merci des prédateurs ou dépérissent sur place au bout de plusieurs jours, faute d’avoir pu se nourrir.

Résultat, les carcasses d’oiseaux morts s’entassent au pied de cet arbre, quand elles n’habillent pas ses branches à la façon « arbre de Noël macabre ». De quoi forger une terrible réputation au Pisonia grandis…

Des morts qui nuisent à l’arbre lui-même

Contrairement à ce qu’on peut lire parfois à son sujet, Pisonia grandis ne tire aucun avantage de ces morts d’oiseaux, et l’enchevêtrement mortel causé par ses graines n’est absolument pas intentionnel ou nécessaire dans le cadre d’un éventuel processus naturel visant à favoriser sa reproduction.

En effet, dans une étude parue en 2004 dans le Journal of Tropical Ecology, le scientifique Alan E. Burger s’est intéressé à la germination des graines de cet arbre en fonction du mode de dispersion. Et ses conclusions sont formelles : la dispersion entre les îles se fait grâce aux oiseaux marins vivants, mais pas sur des carcasses d’oiseaux flottants.

En effet, passés cinq jours dans l’eau de mer, les graines meurent et ne pourront donc pas germer. En revanche, elles survivent à quelques trempages dans l’eau, de temps en temps, lorsque l’oiseau vivant fait quelques haltes pour se reposer ou se nourrir.

De plus, la germination ne se retrouve pas améliorée par l’enrichissement dont aurait pu bénéficier le sol après la décomposition de l’oiseau mort sur place. « Pisonia ne bénéficie donc pas des enchevêtrements mortels », souligne le scientifique.

Au contraire : Pisonia grandis a tout intérêt à garder les oiseaux qui transportent ses graines vivants, pour qu’ils emportent ce précieux patrimoine génétique le plus loin possible et ainsi étendre l’aire d’occurrence de l’espèce. Pour Alan E. Burger, cette évolution qui a rendu les graines du Pisonia encore plus collantes est donc une bizarrerie évolutive regrettable.

Une mortalité relative

Heureusement, le nombre d’oiseaux tués par ces enchevêtrements reste peu élevé. Cette mortalité a donc peu d’impact sur les grandes populations d’oiseaux marins qui nichent dans ces arbres ou au sol, sous leur feuillage. La preuve, bon nombre d’espèces nidifient dans cet arbre et s’en portent bien.

Et c’est tant mieux, car les oiseaux marins n’ont pas besoin de menaces supplémentaires. Une (trop) grande partie des 300 espèces d’oiseaux marins répertoriées sont aujourd’hui en voie de disparition.

La faute à différents facteurs, comme la surpêche qui les prive de nourriture ou cause leur mort lorsqu’ils s’approchent trop près des bateaux de pêche, le changement climatique, la détérioration des littoraux où ils nichent, la pollution plastique et marine, etc.

Dans la même rubrique

  • Un palmier d’Ile Maurice, plante la plus seule du mondeUn palmier d’Ile Maurice, plante la plus seule du monde
  • Le sapin de Noël, une espèce menacéeLe sapin de Noël, une espèce menacée
  • Le palmier marcheur : un arbre capable de se déplacerLe palmier marcheur : un arbre capable de se déplacer
  • La floraison synchrone du bambou, un mystère inexpliquéLa floraison synchrone du bambou, un mystère inexpliqué
Tweetez
Partagez
Enregistrer
Partagez54
54 Partages

0 réponse à “L’arbre tueur d’oiseaux”

Laisser une réponse Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont suivis d'un *


*
*

Newsletter

Qui sommes-nous ?

Ce site internet a été créé bénévolement afin de centraliser et de rendre accessible de l’information sur les espèces en voie de disparition. La finalité de notre action n’est pas seulement de créer une base de données. Nous souhaitons faire de ce site un média qui apportera de l’information, de façon régulière et actualisée, tirée à la source auprès des acteurs qui se battent au quotidien pour la sauvegarde de la biodiversité.

Dossiers

Les salamandres de France
Les différentes espèces de salamandres présentes en France
Les réserves de biosphère en France
Les réserves de biosphère en France
Les crocodiles les plus menacés au monde
Crocodiles les plus menacés au monde
Les petits mammifères de France
Petits mammifères de France

Voir tous les dossiers

Formez-vous pour travailler avec les animaux

Informations IFSA

Le saviez-vous ?

Triton ou salamandre, quelles différences ?
Triton ou salamandre, différences
Les araignées ne sont pas des insectes
Différences entre araignées et insectes
Non, toucher un oiseau tombé du nid ne le condamne pas à coup sûr
Oiseau tombé du nid, que faire ?

Voir tous les articles

Lexique - Newsletters - Mentions légales - Contact