Mouettes ou goélands, savez-vous les différencier ?

Ils font le bonheur des plus petits qui leur donnent volontiers une partie de leur goûter, les mouettes et goélands sont les symboles des vacances à la mer ! Mais qui sur les plages sait vraiment différencier ces deux oiseaux ? Si les adultes sont plutôt faciles à reconnaître, les choses se corsent pour les juvéniles.

Comme pour les manchots et les pingouins, les anglophones s’embêtent beaucoup moins que nous ! En anglais, les mots mouettes et goélands se disent d’ailleurs de la même façon « gull ». Mais en français, attention à ne pas confondre les 43 espèces du genre Larus, qui regroupe la plupart de ces oiseaux marins.

Les goélands : bec jaune et tâche rouge bien visible à l’âge adulte

Si le goéland argenté – Larus argentatus – est la plus commune des différentes espèces et sous-espèces de goélands visibles en France, elle n’est pas la seule !

Le goéland leucophée – Larus michahellis, le goéland brun – Larus fuscus ou encore le goéland marin – Larus marinus sont quelques-unes des autres espèces visibles sur la côte Atlantique et/ou méditerranéenne. Elles ont toutes en commun de posséder un bec jaune puissant orné vers le bout d’une tâche rouge, ce que vous ne verrez jamais chez une mouette. Seule la mouette tridactyle possède un bec jaune, mais celui-ci est petit et sans tache rouge.

Malheureusement, on ne peut se fier à cette seule particularité physique. D’abord parce qu’il y a des exceptions, comme le goéland d’Audouin qui possède un bec rouge à pointe noire, mais aussi parce que les goélands atteignent leur apparence définitive qu’à l’âge adulte, soit entre trois et cinq ans. Et avant cela ? Les becs peuvent être noir, blanc et noir ou encore rose et noir pour les juvéniles.

Contrairement aux idées reçues, il ne faut pas se fier non plus aux couleurs des pattes. Jaune comme le goéland leucophée, rose pâle comme le goéland argenté ou rouge comme la mouette rieuse, cela ne veut strictement rien dire !

La différence de gabarit

Alors comment différencier un goéland immature d’une mouette ? Par la taille de l’animal !

La plus commune des mouettes en France, la mouette rieuse – Chroicocephalus ou Larus ridibundus – mesure 37 cm environ tandis que le goéland marin, qui niche sur la façade atlantique, peut aller jusqu’à 74 cm de longueur.

La mouette rieuse est la plus commune en France. Ici visible avec son apparence adulte. ©Jonas Vegele

Pour résumer, en France, les différentes espèces de goélands ne seront jamais plus petites que 45 cm (record détenu par le goéland à bec cerclé – Larus delawarensis) et mesurent en général 50 cm tandis que la plus grande des espèces de mouettes résidentes en France, la mouette tridactyle – Rissa tridactyla – mesure 40 cm au maximum.

En bord de mer ou dans les terres ?

Goélands et mouettes sont des oiseaux aquatiques qui nichent en colonie le long des côtes. En France, c’est sur la façade Atlantique qu’on en apercevra le plus mais certaines espèces sont plus méridionales comme le goéland d’Audouin qui niche en Corse ou le goéland leucophée qui est très présent en Méditerranée.

En dehors des côtes, il est possible de croiser quelques-uns de ces oiseaux également. Vous lirez sans doute que seules les mouettes sont visibles en bord de fleuve ou de lac et que les goélands ne quittent la côte que pour le large mais il n’en est rien !

Si les mouettes sont effectivement plus « citadines » que les goélands, et notamment les mouettes rieuses, le goéland argenté aussi peut être visible à l’intérieur des terres dans la moitié nord-ouest du pays. On en voit même sur la Seine, à Paris !

Goéland à Paris. ©Paola Breizh

Des oiseaux protégés par la loi… en théorie

D’après la liste rouge de l’UICN, aucune des espèces du genre Larus n’est une espèce menacée au niveau mondial, exceptée la mouette relique – Larus relictus – visible au Kazakhstan, en Mongolie et en Russie et classée vulnérable.

Pour autant, mouettes et goélands font partie de la liste des oiseaux protégées en France. Il est interdit par la loi de toucher à leurs nids, à leurs oeufs et bien sûr de capturer les oiseaux ou de les perturber, notamment pendant la période de reproduction.

Cependant, comme pour le loup espèce protégée mais chassée en France, il existe des dérogations et notamment pour lutter contre la « prolifération » des goélands dans certaines communes du littoral.

Ainsi à Nice, la ville a choisi de stériliser les oeufs des goélands leucophées au moyen d’un drone qui, après avoir repéré la position d’un nid et la présence d’oeufs, projettent sur eux « un produit bloquant l’oxygénation et stoppant son développement » (source: mairie de Nice). Ce procédé a été mis en place en 2016 suite à « un accroissement des nuisances et du comportement parfois agressif des goélands en ville« .

Pourtant, toutes les espèces de goélands ne vont pas bien en France. Un recensement organisé par l’association écologique Bretagne Vivante a témoigné d’une chute importante des effectifs de goélands argentés en France, faisant même passé l’espèce en statut vulnérable en Bretagne.