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L’ours spirituel

Par Nicolas Guillot | Publié le 18.02.2024 à 13h38 | Modifié le 18.02.2024 à 13h38 | 0 commentaire
Un ours blanc et noir se trouve dans une forêt verdoyante et mange un saumon charnu.

Une créature secrète apparaît au premier plan

Dans les années 1800, les Premières Nations de la côte centrale de la Colombie-Britannique gardaient secrète l’existence du moksgm’ol, également connu sous le nom d’ours spirituel. Ils ne chassaient pas les ours blancs et ne voulaient pas non plus que des étrangers les chassent.

Un seul changement de nucléotide de G à A fait naître ces ours noirs avec une fourrure dans des tons lumineux d’or pâle et de crème. Cela ne se produit qu’à une fréquence où les gènes récessifs peuvent se rassembler relativement tranquillement. En l’absence de chasseurs, la luminosité est un avantage : vu sous l’eau, à vol d’oiseau, un ours platine disparaît dans un ciel lumineux. L’analyse par spectrométrie de masse de la fourrure des ours noirs en phase blanche montre qu’elle peut contenir jusqu’à 6 % de plus de saumon que les poils des ours de couleur foncée.

À la fin des années 1980, l’exploitation forestière industrielle est arrivée sur la côte centrale, jusqu’alors protégée par son inaccessibilité. La lutte pour la forêt est devenue une lutte pour les noms. Le gouvernement canadien l’a appelé la zone d’aménagement du territoire de la côte nord et centrale. Les Premières Nations et les environnementalistes ont répliqué avec un nom qui est resté : la forêt pluviale du Grand Ours. Afin de sauver la forêt, les ours secrets ont été transformés en célébrités et les endroits où les ours en phase blanche étaient les plus communs ont été réservés comme zones protégées.

Les Premières Nations ont commencé à étudier les ours en collaboration avec des scientifiques extérieurs. Ils ne voulaient pas tranquilliser les ours ni leur équiper de colliers radio, ce qui semblait irrespectueux. Au lieu de cela, ils ont installé des griffoirs dans la forêt. Les ours voulaient se débarrasser de la fourrure d’hiver.

Lorsque les échantillons de fourrure ont été analysés en laboratoire, ils ont montré que le gène de l’ours spirituel était moins commun mais plus largement dispersé que ne l’avaient montré des recherches précédentes. La moitié des ours qui le transportaient voyageaient en dehors des zones protégées. Tout ours noir, même loin des îles au large de la côte où les ours spirituels étaient les plus courants, était potentiellement porteur du gène.

Dans un monde où les priorités sont différentes, une telle flamboyance génétique pourrait être plus courante. Dans les îles Kouriles, quelques ours bruns à chaque génération naissent avec une coloration pâle. Une étude japonaise a émis l’hypothèse qu’ils ont persisté parce que le peuple autochtone Ainu les a laissés tranquilles. L’existence d’un ours couleur champagne contemplant une carcasse de saumon sur un berceau d’un vert hallucinatoire dépend non seulement de celui qui détient le pouvoir mais aussi de celui qui choisit de ne pas l’utiliser.

2004
La Colombie-Britannique entame des négociations avec 24 Premières Nations sur le sort de la forêt pluviale de la côte centrale de la province.

2006
La Colombie-Britannique annonce que l’ours spirituel est « l’animal officiel » de la province.

2016
La Colombie-Britannique reconnaît officiellement le nom de forêt pluviale du Grand Ours.

Cet article est paru dans l’édition trimestrielle d’été sous le titre « Esprit de la forêt ».

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