Présentation
La colombe de Grenade, sous son nom scientifique « Leptotila wellsi », est un oiseau appartenant au sous-groupe des colombinés. Il mesure 30 centimètres et son plumage varie du blanc au brun. Son cri s’apparente à un « hou » décroissant en volume et plutôt mélancolique. L’oiseau répète ce bruit dans un intervalle de 7 à 8 secondes.
La colombe de Grenade est en voie d’extinction et officiellement reconnue comme en danger critique d’extinction (CR) par l’UICN.
Localisation
Comme son nom l’indique, on trouve ce petit oiseau sur l’île de la Grenade, la plus grande de l’archipel des Grenadines situé dans la mer des Caraïbes, non loin du Venezuela.
Historiquement rare, la population de la colombe de Grenade a diminué de moitié en 1987-1990 et, en 1998, l’espèce ne comptait plus que 100 individus. Elle a connu un regain jusqu’aux années 2003-2004 avec 182 membres comptabilisés, mais c’était sans compter sur l’ouragan Ivan qui a touché l’île de Grenade en 2004. Son impact a été dévastateur sur la population de la colombe puisqu’en 2007, soit 3 ans plus tard, il restait 136 individus.
D’après un recensement publié en 2013, sa population s’élève à 130 individus dont 87 matures sexuellement.
Menaces
Trois grosses menaces pèsent sur la faible population de la colombe de Grenade :
La disparition de leur habitat
Les catastrophes naturelles comme les ouragans ou les incendies détruisent l’habitat des colombes qui est déjà restreint puisque l’espèce en endémique de l’île de Grenade qui occupe une superficie de 350 km² au total ! Les événements climatiques modifient également la végétation. Ainsi, après 2004 et le passage de l’ouragan Yvan, les scientifiques ont noté l’apparition d’une vigne exotique qui colonisait l’habitat des colombes de Grenade.
L’introduction de prédateurs sur son territoire
Les mangoustes, les manicous (opossums australe), ou bien encore les chats s’attaquent aux œufs et aux oisillons des colombes de Grenade.
L’activité humaine
Parmi les activités de l’homme qui diminuent de plus en plus l’habitat de la colombe, l’agriculture était autrefois en tête. Aujourd’hui, elle a été devancée par la construction (maisons, complexes touristiques, routes, etc).
Efforts de conservation
En 2008, alors qu’il ne reste plus que 30 couples reproducteurs, un plan de relance est mis en place. Il vise à stopper le déclin de l’espèce et à augmenter la population sauvage à travers la protection des colombes de Grenade pour permettre quatre sous-populations autonomes. Il fait suite à un premier programme (2001-2006) fondé sur la protection de la biodiversité.
La colombe de Grenade est l’oiseau national de la Grenade ; elle bénéficie grâce à cela de promotions au sein d’actions de sensibilisation dans les écoles ou dans le cadre de l’éco-tourisme. Depuis 2011, il est également interdit de la chasser ou de prendre ses œufs.
Dans l’idéal, pour sauvegarder l’espèce, il faudrait protéger son habitat détruit en grande partie par le développement de propriétés privées. C’est pour cela qu’en 1996 une partie des régions du Mont Hartman et de Perseverance, les deux territoires les plus importants de l’île en concentration de colombes de Grenade, ont été décrétées parcs nationaux et zones protégées.
Autre exemple positif : les biologistes et les défenseurs de la cause animale ont été entendus et ont pu prendre part aux concertations et aux prises de décisions sur la création d’un complexe hôtelier au « Mount Hartman Bay Estate ». Résultat : ses plans ont été largement modifiés pour minimiser les impacts sur la colombe, et le parc national a été redessiné.
Autre conséquence de ce projet de construction, le gouvernement de la Grenade a créé un programme de contrôle des prédateurs qui veille à ce que la perturbation du sol ne favorise pas également la migration de prédateurs tels la mangouste. Les développeurs du complexe Four Seasons financent notamment la construction de pièges et embauchent des résidents locaux pour établir et surveiller les pièges.
En plus de cela, il faudrait un contrôle et un suivi des populations actuelles afin de mieux connaître et comprendre les tendances et les comportements de l’oiseau.
Autres pistes : la réhabilitation d’anciens territoires de l’animal et la création d’un centre de colombe de Grenade en captivité seraient conseillés.
Reproduction
Il existe peu de données sur la reproduction des colombes de Grenade. Toutefois, les scientifiques savent qu’elle se limite à la saison des pluies dans le sud-ouest, mais est plus étendu sur la côte ouest où la végétation est moins sèche. (source : Rusk, 1998).
Après l’ouragan Ivan en 2004, la fréquence d’appel des mâles au cours de la saison de reproduction semble avoir considérablement diminué, probablement en raison du stress dû aux ressources limitées (BL Rusk in litt., 2005).
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