Une nouvelle étude menée par l’Université d’Oxford a étudié comment les faucons chasseurs et autres rapaces résolvent le problème de l’interception d’une seule chauve-souris au sein d’un essaim dense. Les experts ont découvert qu’au lieu de cibler des chauves-souris individuelles, les prédateurs se dirigeaient vers un point fixe au sein de l’essaim, une technique qui augmente leurs chances de capturer la proie.
Les scientifiques soutiennent depuis longtemps que le fait de faire partie d’un grand groupe, tel qu’un essaim de chauves-souris, un banc de poissons ou une volée d’oiseaux, offre une protection significative contre les prédateurs, car la présence d’un si grand nombre de cibles potentielles peut les dérouter, ce qui les rend plus vulnérables. difficile de se concentrer et de capturer un individu spécifique. Cependant, les preuves empiriques d’un tel « effet de confusion » ne sont pas très solides.
Pour mieux comprendre les stratégies de chasse des prédateurs face à de grands groupes de proies, les chercheurs ont filmé des Buses de Swainson (Buteo Swainsoni) et d’autres rapaces chassant une colonie d’environ 700 000 à 900 000 chauves-souris mexicaines à queue libre (Tadarida brasiliensis) alors que les chauves-souris sortaient d’une grotte dans le désert de Chihuahuan au Nouveau-Mexique au crépuscule. Ensuite, ils ont reconstruit les trajectoires de vol des faucons à l’aide d’une modélisation 3D et ont comparé les trajectoires des oiseaux réels avec celles modélisées par l’algorithme informatique.
L’analyse a révélé qu’au lieu de cibler continuellement une chauve-souris individuelle, les rapaces se dirigeaient vers un point fixe au sein de l’essaim. Étant donné que toute chauve-souris sur une trajectoire de collision avec le faucon semblerait immobile au prédateur, ce dernier peut l’utiliser pour distinguer une chauve-souris cible de l’essaim. « Du point de vue d’un observateur stationnaire – comme une personne debout au sol – tous les membres de l’essaim semblent se déplacer de manière erratique. Pour un observateur mobile – comme les faucons en chasse en vol – toute chauve-souris qui se trouve sur une trajectoire de collision avec elle apparaîtra stationnaire par rapport au mouvement de fond de l’essaim », a expliqué l’auteur principal de l’étude, Caroline Brighton, chercheuse postdoctorale en biologie à Oxford.
« Notre travail montre comment l’apparence d’un essaim dépend des propres mouvements du prédateur, de sorte que les murmures des étourneaux et de nombreux autres comportements de groupe qui semblent déroutants à nos propres yeux peuvent ne pas paraître si déroutants à un prédateur qui se lance », a ajouté l’auteur principal de l’étude, Graham. Taylor, professeur de biologie mathématique à Oxford.
Ces résultats suggèrent qu’une telle stratégie consistant à cibler un point fixe dans un groupe de proies pourrait constituer un mécanisme plus général encore à découvrir chez d’autres prédateurs. Cependant, une telle technique ne peut être efficace que lorsque les regroupements de proies sont suffisamment denses.
L’étude est publiée dans la revue Communications naturelles.
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Par Andreï Ionescu, Espèces-menacées.fr Rédacteur
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