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Le gris du Gabon, victime d’un double trafic meurtrier

Par Cécile Arnoud | Publié le 11.03.2021 à 18h17 | Modifié le 10.03.2023 à 4h25 | 0 commentaire
gris du gabon en cage
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L’oiseau le plus bavard du monde, le champion de l’imitation, le perroquet le plus intelligent… Les superlatifs ne manquent pas pour définir le gris du Gabon, Psittacus erithacus, espèce en danger d’extinction (EN). Importés d’Afrique, des milliers de ces oiseaux sont directement prélevés dans la nature pour être revendus en Europe comme animaux de compagnie. Une menace connue et contre laquelle les pays membres de l’UICN luttent. Mais une autre menace est mise en lumière dans une étude publiée récemment.

Le gris du Gabon, animal incontournable du marché des animaux domestiques

Comme beaucoup d’oiseaux de la famille des Psittacidae, le gris du Gabon – parfois aussi appelé perroquet jaco – est un oiseau sociable et intelligent. Mais celui-ci a en plus la particularité de vivre très longtemps, en moyenne 60 ans, et de pouvoir interagir avec son propriétaire puisqu’il serait doté des capacités intellectuelles d’un enfant de 4 ans. Des atouts qui font de lui le perroquet le plus vendu en France et en Belgique. Si des élevages fournissent aujourd’hui légalement les animaleries, pendant des dizaines d’années Psittacus erithacus a été victime de prélèvement en milieu sauvage à des fins d’exportation. Un trafic massif qui a causé le déclin de l’espèce, aujourd’hui menacée d’extinction.

Une menace contre laquelle l’Europe et l’Afrique essayent de lutter. En 2017, le commerce international de l’espèce a été interdit lors de la COP17, grâce au passage de l’espèce en annexe I. Cette mesure a entraîné une petite révolution en France où désormais les oiseaux doivent être de deuxième génération, c’est-à-dire être nés en France et non en milieu sauvage, mais aussi pucés ou bagués. Le futur propriétaire d’un gris du Gabon doit également faire une déclaration de détention à la préfecture, posséder un extrait de registre d’élevage et un certificat Intra-Communautaire (CIC) Origine C remis par la DIrection Régional de l’ENvironnement (DREAL).

Mais le commerce des animaux domestiques n’est pas la seule cause de ce trafic.

La médecine traditionnelle africaine et le gris du Gabon

Dans une étude scientifique publiée en février 2021 dans le journal « Frontiers in Ecology and Evolution », une équipe internationale d’une dizaine de membres alerte sur le commerce des gris du Gabon destinés à la médecine traditionnelle dans l’Afrique de l’Ouest :

« Plus de 1,2 million de perroquets gris d’Afrique auraient fait l’objet d’un commerce international depuis les années 1970, dont la majorité ont été capturés dans la nature avec de graves implications pour la conservation, le bien-être animal et la biosécurité. »

Pour en savoir plus sur ce commerce illégal méconnu, les auteurs de l’étude ont posé leurs valises au Marché des Fétiches, à Lomé, la capitale du Togo. Ils y ont interrogé en 2018 cinq vendeurs sur les huit étals qui vendent des produits dérivés de la faune sauvage. Ce marché est, depuis la fin des années 1990, un incontournable de la médecine traditionnelle africaine. « Le commerce des espèces sauvages est ouvert sur le marché même si certaines espèces sont protégées par la législation nationale », précise le rapport.

En Afrique, les oiseaux sont des symboles de chance, de fertilité, d’intelligence et d’argent. Les guérisseurs, très présents en zones rurales, se servent de 350 espèces différentes à travers tout le continent pour soigner la population. Les résultats ont montré que pour Psittacus erithacus, la tête est la partie du corps la plus recherchée afin d’améliorer la mémoire. Les plumes sont quant à elles réservées à des fins spirituelles. Enfin, les corps entiers sont vendus comme porte-bonheur ou « protection contre la sorcellerie ».

Les vendeurs eux-mêmes ont noté qu’il était de plus en plus difficile de se procurer ces oiseaux. Signe que les mesures législatives portent leurs fruits ou que leur déclin en milieu sauvage empire ? Les auteurs de l’étude ne répondent pas à cette question mais avec une taux de mortalité de 40-60 % à leur capture, il faudra piéger toujours plus de gris du Gabon pour alimenter ces marchés médicinaux.

Au Cameroun, un centre de soins veille sur les gris du Gabon

Cogéré par l’ONG Pandrillus et le ministère camerounais des forêts et de la faune, le Limbe Wildlife Center (LWC) est un centre de soins installé dans le parc zoologique de la ville de Limbé, au Cameroun. Si le centre de soins n’est pas uniquement dédié aux perroquets – on y trouve aussi des primates comme des gorilles ou des chimpanzés – il fait figure de référence pour la réhabilitation de gris du Gabon. Il accueille depuis 2003 ces perroquets et est encore à ce jour le seul centre à bénéficier d’une volière de réhabilitation pour tenter de réintroduire en milieu sauvage ces oiseaux menacés.

En 2020, 125 gris du Gabon ont pu regagner la vie sauvage grâce au protocole dit de « soft release » utilisé par LWC. Il s’agit de permettre à l’oiseau de se remuscler après une vie en captivité et de l’habituer à la vie sauvage dans cette volière inédite. Construite en 2019, et co-financée en France par la Parrot Wildlife Foundation, cette structure d’une capacité de 250 oiseaux a permis au centre de se positionner en spécialiste de Psittacus erithacus.

 

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