La turbulence constitue une source d’énergie que les oiseaux peuvent utiliser à leur avantage, selon une nouvelle étude menée par L’Université de Cornell. Au lieu d’entraver la capacité de voler, les experts ont découvert que les turbulences semblent servir d’accélérateur de vitesse aux oiseaux.
Alors que le vol des oiseaux peut paraître facile et gracieux aux spectateurs terrestres, les animaux ailés naviguent en réalité dans un flux d’air structuré, texturé et en constante évolution, a expliqué le professeur Gregory Bewley, qui a dirigé l’équipe.
Pour l’enquête, les chercheurs se sont associés à deux groupes, Conservation Science Global et Cellular Tracking Technologies. Les scientifiques ont capturé une femelle aigle royal en Alabama et ont équipé l’oiseau d’une unité de télémétrie GPS solaire pesant moins de trois onces.
Au cours des 17 jours suivants, l’aigle a migré vers le nord le long des Appalaches en direction du Canada. Pendant ce temps, le « sac à dos » GPS a transmis plus de 200 heures de données, notamment la localisation, l’altitude et la vitesse, via les réseaux cellulaires.
L’équipe a également obtenu des données sur la vitesse du vent auprès des Centres nationaux de prévision environnementale et les a comparées aux mesures de vol de l’aigle. Cela a permis aux experts d’identifier les différents comportements de vol et de non-vol de l’oiseau.
Les chercheurs ont identifié un « modèle très irrégulier et fluctuant » dans les accélérations de l’aigle. Ce schéma ressemblait aux trajectoires typiques des particules dans des flux d’air turbulents.
Pendant des périodes allant de 0,5 à 10 secondes, soit environ 1 à 25 battements d’ailes, les accélérations de l’aigle étaient complètement synchronisées avec les turbulences atmosphériques.
Le professeur Bewley estime qu’il existe des possibilités d’exploiter l’énergie des turbulences, en particulier pour les transports autonomes et les petits avions de reconnaissance.
« Si vous pouviez trouver un chemin dans lequel chaque vortex vous pousse dans la bonne direction, alors vous y arriverez évidemment un peu plus vite avec un peu moins d’énergie », a déclaré le professeur Bewley. « Nous travaillons toujours dur pour comprendre la turbulence en elle-même. Je pense qu’il est fascinant qu’il puisse y avoir des connaissances empiriques pratiques incorporées dans la faune que nous n’apprécions pas encore.
L’étude est publiée dans la revue Actes de l’Académie nationale des sciences.
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Par Chrissy Sexton, Espèces-menacées.fr Rédacteur
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