Une étude récente de l’Université d’Auburn a mis en lumière un problème environnemental préoccupant : l’impact des chats de compagnie en liberté.
Ces recherches approfondies fournissent une analyse détaillée de la manière dont les chats domestiques causent des dommages écologiques importants.
Perturbation écologique
L’étude classe les chats en liberté parmi les espèces les plus envahissantes au monde, contribuant à une perturbation écologique généralisée.
Les experts ont découvert que les chats en liberté ont consommé plus de 2 000 espèces, dont 347 sont répertoriées comme menacées ou plus préoccupantes sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Ce fait alarmant met en évidence l’impact prédateur des chats sur la biodiversité.
« Depuis que les chats domestiques (Felis catus) ont été domestiqués il y a plus de 9 000 ans, les humains les ont introduits dans une grande partie du monde », ont écrit les chercheurs.
« Aujourd’hui, les chats habitent tous les continents, à l’exception de l’Antarctique, et ont été introduits dans des centaines d’îles, ce qui en fait l’une des espèces les plus répandues sur la planète. En raison de cette répartition cosmopolite, les chats ont perturbé de nombreux écosystèmes dans lesquels ils ont été introduits.
Espèces envahissantes problématiques
Au-delà de leurs habitudes prédatrices, les chats en liberté constituent une autre menace en propageant des maladies qui affectent à la fois la faune sauvage et la santé humaine. Il s’agit notamment de parasites qui affaiblissent le système immunitaire et de maladies plus graves comme la peste et la rage.
« Plus précisément, les chats propagent de nouvelles maladies à une gamme d’espèces, y compris les humains, supplantent les félidés indigènes et autres mésoprédateurs, menacent l’intégrité génétique des félidés sauvages, s’attaquent à la faune indigène et ont conduit de nombreuses espèces à l’extinction », ont écrit les auteurs de l’étude. .
« En conséquence, les chats en liberté (c’est-à-dire les chats possédés ou non ayant accès à l’environnement extérieur) comptent parmi les espèces envahissantes les plus problématiques au monde. »
Objet de l’étude
Les chercheurs ont entrepris d’évaluer les espèces consommées par les chats à l’échelle mondiale. Ils ont analysé des séquences vidéo ainsi que les données de 533 études pertinentes publiées jusqu’en mai 2021.
L’équipe souhaitait notamment déterminer dans quelle mesure les chats consomment différentes espèces animales, s’il existe des espèces que les chats évitent de consommer et si les chats ont des préférences alimentaires basées sur la taille de leurs proies.
Des résultats alarmants
Les résultats ont été surprenants : environ 47 % de l’alimentation des chats en liberté était composée d’oiseaux, 22 % de reptiles et 20 % de mammifères, ainsi que d’insectes, d’amphibiens et d’autres proies.
« Sur 544 études, 533 répondaient à nos critères en matière de données au niveau des espèces et incluaient 2 084 espèces consommées par les chats. Notamment, ces 2 084 espèces fournissent une estimation prudente du régime alimentaire des chats, basée sur les courbes d’accumulation des espèces, ce qui indique qu’à mesure que d’autres études seront menées, nous découvrirons de nombreuses autres espèces de proies », ont déclaré les chercheurs.
Des impacts plus larges
Les experts ont noté que même si leurs recherches étaient axées sur l’alimentation des chats, elles s’appuient sur plus de 150 ans de littérature documentant les impacts négatifs que les chats en liberté ont sur l’environnement.
« Outre la prédation, ces impacts incluent de nombreuses maladies transmises par les chats qui ont un impact sur la santé et le bien-être de la faune et de l’homme, notamment la toxoplasmose, la peste et la rage, et dans certaines régions (comme l’Australie), certaines de ces maladies ne surviendraient pas sans chats. »
« De plus, les chats en liberté vivant dans des clowders (ou colonies) peuvent exacerber ces problèmes et présenter des problèmes supplémentaires, notamment une charge excessive de nutriments, des conditions sanitaires et des conflits avec la faune. »
Prédateurs aveugles
Les experts ont expliqué que la simple présence de chats à l’extérieur peut créer des « paysages de peur » qui peuvent affecter les décisions d’alimentation et le succès reproducteur des autres animaux.
« Collectivement, nos résultats démontrent que les chats sont des prédateurs aveugles et mangent essentiellement tout type d’animal qu’ils peuvent capturer à un moment donné de leur vie ou qu’ils peuvent récupérer. Cette diversité alimentaire apporte une preuve supplémentaire de la myriade de façons dont les chats peuvent (ou peuvent) interagir avec les espèces indigènes et perturber les écosystèmes, car ils ne dépendent d’aucun niveau trophique ou groupe taxonomique », ont écrit les chercheurs.
« En conséquence, les chats influencent un ensemble plus large d’interactions entre espèces qu’on ne le pensait auparavant. En fin de compte, bien que nos résultats soient conservateurs, ils mettent en évidence le degré avec lequel une espèce envahissante largement répandue interagit avec des espèces du monde entier, ce qui constitue une information essentielle pour faire progresser la conservation, la gestion et le travail politique.
L’étude est publiée dans la revue Communications naturelles.
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