Le Congrès mondial a débuté avec des thèmes centraux tels que les coraux, les gardes forestiers, l'écocide, l'impact environnemental du surtourisme et en général le « patrimoine mondial » naturel de la planète. 1 400 membres de l'UICN issus de gouvernements, de la société civile et d'organisations de peuples autochtones ont voté sur des questions importantes pour aider à orienter la relation de l'humanité avec notre planète.
Le Congrès est la plus grande plateforme pour la science, la pratique et la politique de conservation et de développement durable. Des scientifiques, des experts politiques, des chefs d’entreprise et des professionnels du monde entier partagent leur expérience, leurs innovations et leurs dernières recherches.
Le pouvoir unique de l'UICN de rassembler des acteurs étatiques et non étatiques donne à ce Congrès un mandat puissant pour définir le programme de conservation de la nature pour les décennies à venir.
Rapport « Perspective du patrimoine mondial »
Selon la nouvelle édition du rapport « Perspectives du patrimoine mondial », publiée par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le changement climatique constitue actuellement la plus grande menace dans 43 % des sites naturels qui portent ce titre de valeur universelle exceptionnelle, contre 33 % en 2020.
En outre, les espèces exotiques envahissantes restent la deuxième menace la plus fréquente, touchant 30 % d’entre elles.
Ce texte alerte également sur l'augmentation significative du risque de maladies de la faune et de la flore : actuellement, 9 % des sites sont confrontés à une menace élevée ou très élevée d'agents pathogènes, contre 2 % enregistrés en 2020.
Le rapport s'appuie sur quatre cycles d'évaluations réalisés depuis 2014 et constitue l'examen le plus complet de ces zones naturelles du patrimoine mondial à l'échelle mondiale. Pour la première fois, il montre les tendances des perspectives de conservation sur une décennie.
Au cours de cette période, la proportion de sites ayant une évaluation positive a diminué de 62 % en 2020 à 57 % en 2025, avec un impact particulièrement prononcé sur ceux reconnus pour leur haute valeur de biodiversité.
« Protéger le patrimoine mondial ne consiste pas seulement à sauvegarder des lieux emblématiques, mais aussi à protéger les fondements mêmes de la vie, de la culture et de l’identité des peuples du monde entier. Nous devons nous unir autour d’une action plus engagée sur le terrain et d’investissements plus importants pour garantir la pérennité de ces trésors irremplaçables – pour la nature, pour les populations et pour les générations à venir.», » déclare Grethel Aguilar, directrice générale de l'UICN.
Le changement climatique facilite la propagation des espèces envahissantes et des maladies de la faune et de la flore. Des agents pathogènes tels que le virus Ebola, la chytridiomycose ou la grippe aviaire altèrent les écosystèmes et menacent des espèces clés. Les auteurs du rapport préviennent qu’anticiper ces impacts en cascade est crucial pour la conservation et la santé humaine.
Nécessité d’une gestion efficace des sites naturels
Le rapport prévient que seulement 50 % des sites naturels du patrimoine mondial bénéficient d'une protection et d'une gestion adéquates, et qu'un sur sept (15 %) est exposé à un risque élevé en raison du manque de financement durable. La collaboration internationale et les investissements ciblés sont essentiels pour garantir la résilience de ces lieux emblématiques.
Malgré ces chiffres, treize sites ont amélioré leurs perspectives de conservation entre 2020 et 2025. Quatre parcs d’Afrique centrale et occidentale se démarquent – le Dja (Cameroun), la Salonga et la Garamba (RDC) et le Niokolo-Koba (Sénégal) – qui sont passés de « préoccupant » à « important » grâce à la lutte contre le braconnage, la participation locale et la stabilisation d’espèces clés.
« Le tableau que nous voyons après une décennie montre qu'une nouvelle approche est nécessaire pour changer le cours du patrimoine mondial et étendre le petit nombre de succès au grand nombre de sites qui en ont besoin », déclare Tim Badman, responsable du programme du patrimoine mondial de l'UICN. ECOticias.com





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