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L’Amérique du Sud, entre forêts et cultures

Par Jennifer Matas | Publié le 09.04.2018 à 15h17 | Modifié le 20.04.2018 à 14h31 | 0 commentaire
Eleveurs de bétail Brésil
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Toute la partie sud du continent américain offre une grande variété de paysages entre plages, montagnes et jungles où vivent de nombreuses espèces animales. Mais cette nature riche est surexploitée par l’Homme : déforestation, extraction de ressources naturelles et agricultures intensives créent des tensions entre les humains et la faune. Même dans les villages ancestraux où la nature tient une place prépondérante dans la culture, la cohabitation devient toujours plus problématique.

La déforestation

C’est l’un des pires fléaux environnementaux de cette partie du monde : la déforestation. Bolivie, Paraguay, Brésil, Argentine… Les forêts de ces pays se réduisent comme peau de chagrin. D’après la FAO, près de 13 000 hectares disparaissent chaque année en Amérique du Sud. Cela représente 40 terrains de football toutes les minutes. Pourtant, les forêts d’Amérique latine abritent de nombreuses espèces endémiques et menacées comme le capucin à poitrine jaune, l’ours à lunettes et le manakin de Bokermann.

Les forêts sèches du Gran Chaco, une région qui jouxte l’Argentine, le Paraguay et la Bolivie, est particulièrement touchée, selon la dernière étude de l’ONG Mighty Earth rendue publique en mars 2018. On y apprend notamment que ces zones boisées sont rasées à coup de bulldozer et que plus de huit millions d’hectares y ont été défrichés depuis 2006. Si rien n’est fait d’ici là, 50 % des oiseaux et 30 % des mammifères de la zone disparaîtront avant 2040. Dans la majorité des cas, cette déforestation a un unique but : l’agriculture intensive.

Agriculture et élevage

L’Amérique du Sud a fait de l’agriculture l’un des fers de lance de son économie. Le plus grand pays de la zone, le Brésil, compte à lui seul 57 millions d’hectares de champs cultivés, un chiffre qui augmente d’année en année. C’est lui qui est le premier producteur mondial de soja, un produit très utilisé par les éleveurs du monde entier pour nourrir le bétail mais aussi comme biocarburant. Sa voisine l’Argentine produit elle aussi une grande quantité de soja et de ses dérivés. Entre 1990 et 2015, la surface ensemencée par du soja a été multipliée par quatre dans le pays, passant de 16 % à 67 % de la surface agricole totale, soit 20,4 millions d’hectares. Historiquement, l’Argentine est aussi très portée sur l’élevage bovin, bien que les terres consacrées à cette activité diminuent de plus en plus au profit de feed lots, ces fermes d’élevage intensif importées des Etats-Unis où les bovins sont nourris dans un espace restreint.

Lorsqu’il s’agit de protéger leurs bêtes, les éleveurs sont particulièrement prompts à mener des représailles. L’animal sud-américain le plus craint en la matière est le jaguar. Deux cas de figure sont possibles : soit ils traquent l’animal fautif dans le cadre d’une chasse punitive, soit ils tuent au hasard en plaçant des pièges. Chez les félins, les cas d’empoisonnement sont très répandus. Tout le monde sait qu’ils ont tendance à laisser la carcasse de leur proie au même endroit pendant plusieurs jours afin d’y revenir pour continuer de s’en nourrir. Les éleveurs ont vite tourné cette habitude à leur avantage en plaçant dans les cadavres fraîchement tué de leurs bêtes du poison. Ainsi, lorsque le carnivore revient sur les lieux, il ingère la substance toxique et est tué.

Zoom sur l’Amazonie

Caïman noir Amazonie

Caïman noir dans l’Amazone (Brésil)

Il n’y a pas que les compagnies et les éleveurs qui soient en conflit avec la faune. Les populations qui vivent sur les rives de l’Amazone rencontrent elles aussi de plus en plus de problèmes avec les animaux sauvages, et ce malgré des siècles de cohabitation plutôt pacifique. « Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette hausse des tensions entre les hommes et la faune dans ce cas précis », explique Guillaume Marchand. Ce géographe s’est rendu de nombreuses fois sur le terrain et a étudié les conflits Homme-faune en Amazonie brésilienne. Au fil de ses recherches, il a identifié une trentaine d’espèces problématiques aux yeux des habitants. « Les pêcheurs ont par exemple commencé à entrer en compétition avec des prédateurs fluviaux comme le dauphin rose, appelé Boto dans la région, ou encore les loutres et les caïmans. Au lieu de pêcher comme ils le faisaient traditionnellement, ils se sont mis à utiliser des filets qu’ils laissaient au fond de l’eau toute la journée et ne venaient récupérer que le lendemain. De quoi laisser le champ libre aux prédateurs, qui peuvent alors venir se servir comme bon leur semble », détaille Guillaume Marchand. Parallèlement, tout le folklore qui pouvait exister autour des animaux sauvages commence à se tarir. Autrefois, il était impensable de tuer un boto car on risquait de s’attirer le mauvais œil. Aujourd’hui, il y a une recrudescence des abattages de dauphins roses parce que les habitants ne croient plus à ces légendes. « Le boto est par ailleurs utilisé pour servir d’appât au piracatinga (Calophysus macropterus), un poisson nécrophage très friand de la viande de dauphin rose et qui se consomme dans les pays voisins du Brésil comme la Colombie. » Là encore, si rien n’est fait pour endiguer ces tensions, les conséquences pourraient être lourdes sur la biodiversité.

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