Entre la Méditerranée et l’Italie, dans la partie Sud des Alpes françaises, le parc national du Mercantour offre une grande variété de paysages admirés chaque année par de nombreux visiteurs. Ils sont ainsi plusieurs milliers à vouloir contempler en été le lac d’Allos, plus grand lac d’altitude d’Europe, la cime du Gélas, point culminant du massif du Mercantour qui s’érige à 3 413 mètres et marque la frontière avec le Piémont, les Gorges du Verdon ou la vallée des Merveilles et ses gravures rupestres qui datent de plus de 6 000 ans. Situés dans les départements des Alpes-Maritimes et des Alpes-de-Haute-Provence, le coeur du site et son aire d’adhésion s’étendent respectivement sur 685 km² et 1 460 km² sur lesquels s’établissent 22 communes.
L’histoire du Mercantour
Le Mercantour fait partie des premiers parcs nationaux à avoir vu le jour en France. Inauguré le 18 août 1979 afin de préserver cette nature exceptionnelle, il est jumelé depuis 1987 avec le parc naturel des Alpes maritimes (ou Parco Naturale delle Alpi Maritime), son pendant italien avec qui il partage une frontière sur 33 km. Depuis, les deux pays collaborent pour gérer ces territoires de concert. Ce parc national est aussi réputé pour être l’un des plus sauvages : les six vallées qu’il englobe (Verdon, Var-Cians, Ubaye, Tinée, Vésubie et Roya-Bévéra) offrent des paysages abrupts où lacs et montagnes dominent. La forêt tient elle aussi une place de choix puisqu’elle recouvre 84 839 hectares, dont 22 471 se situent dans le coeur du parc. On y retrouve principalement des pins sylvestres, des sapins, des mélèzes et des épicéas.
La flore et la faune
Le parc national du Mercantour abrite environ 11 000 espèces végétales et animales. Du côté des plantes, on n’en compte pas moins de 2 067 différentes. Parmi elles, une quarantaine est endémique comme par exemple la saxifrage à fleurs nombreuses (Saxifraga florulenta) aussi appelée « saxifrage du Mercantour » et qui ne fleurit qu’une seule fois dans sa vie, le chardon de Bérard (Berardia lanuginosa) ou encore la Nigritelle de Cornelia, une orchidée endémique des Alpes occidentales franco-italiennes. Bien que ne présentant pas ce même endémisme à la région, d’autres espèces végétales méritent également le détour comme l’églantier, un arbuste au poétique surnom de « gratte-cul », l’ancolie des Alpes (Aquilegia Alpina), la gentiane printanière (Gentiana Vernia) et la gentiane acaule (Gentiana acaulis) ou encore le lis orangé (Lilium Bulbiferum).
La faune n’est évidemment pas en reste : le dernier inventaire a recensé 8 744 espèces différentes, dont bien entendu les animaux emblématiques des Alpes comme des bouquetins, des marmottes, des chamois et autres aigles royaux. Une trentaine d’espèces de chauves-souris volent également dans les cieux du Mercantour, comme par l’exemple le Grand Rinolphe (Rhinolophus ferrumequinum), le Rinolphe Euryale (Rhinolophus euryale) ou encore le Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus). Depuis son grand retour dans les Alpes françaises en 1992, le parc du Mercantour compte par ailleurs quelques loups gris, ce qui continue de susciter encore aujourd’hui de nombreux débats. Le site en compte une cinquantaine répartie en sept meutes. Grâce à des programmes de réintroductions, il est aussi possible d’observer depuis quelques années des gypaètes barbus et des vautours fauves, deux espèces de charognards qui avaient totalement disparu de la zone.
Visiter le parc national du Mercantour
Comme tous les parcs nationaux de France, le Mercantour est un site réglementé visant à protéger la nature et les espèces présentes. Se renseigner sur les règles à respecter est donc primordial avant de le parcourir. Il est par exemple recommandé de se rendre dans l’une des cinq maisons du parc (Valberg, Tende et Saint-Martin-Vésubie ouvertes toute l’année et Saint-Etienne-de-Tinée et Barcelonnette accessibles en été) pour connaître les règles à suivre mais aussi les animations pédagogiques prévues et pour visiter les expositions permanentes et temporaires. Plusieurs points d’information sont également disponibles aux abords des sites les plus visités comme au lac d’Allos, dans les vallées de la Gardolasque, des Merveilles et de Fontanalbe, les routes de la Cayolle et le circuit de l’Authion.
A ski, en raquettes ou à pied lorsque le temps le permet, la meilleure façon de visiter le Mercantour reste d’emprunter l’un des nombreux sentiers de randonnées balisés par les équipes du parc. Et pour en apprendre encore plus sur les projets en cours, la faune et la flore, le parc organise pendant toute la saison estivale diverses animations (expositions, projections, conférences, débats, sorties nature, etc.).
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