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La perruche de Latham

Par Cécile Arnoud | Publié le 13.07.2017 à 18h58 | Modifié le 17.06.2020 à 21h13 | 2 Comments
Lathamus discolor

La perruche de Latham est un magnifique oiseau aussi bruyant que coloré. Il appartient à la famille des Psittacidés, qui comporte également les perroquets comme l’ara à gorge bleue ou encore l’ara à front rouge, deux espèces très menacées. Lathamus discolor, de son nom scientifique, est originaire d’Océanie et porte ce nom en référence au célèbre ornithologue John Latham qui étudia au XVIIIème et XIXème siècle les oiseaux d’Australie.

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Description physique

Lathamus discolor est une perruche moyenne d’environ 25 cm de hauteur pour un poids variant entre 50 et 74 grammes. Vue de près, elle est facilement reconnaissable mais son vol très rapide peut gêner son identification de loin. C’est peu dire que cet oiseau est multicolore ! Si le vert domine l’ensemble de son corps, du plus clair sur le ventre au plus foncé sur le dos, son bec est entouré de jaune sur les côtés et de rouge au-dessus et en-dessous. Une tache bleue surmonte invariablement sa tête. Et ce n’est pas tout ! Ses ailes arborent à la fois des plumes bleues turquoise, rouges et bleues foncées ; quant à sa queue longue et pointue, elle présente également un mélange de vert, bleu et rouge. Tout un programme !

gomme bleu eucalyptus globulus

Fleur du gommier bleu.

Régime alimentaire

La perruche de Latham se nourrit essentiellement du nectar de fleurs mais peut également consommer des insectes, des graines et des fruits. En revanche, pendant la saison des amours, son régime alimentaire est centré sur le nectar des fleurs du gommier bleu, également appelé eucalyptus commun. Si elle n’en trouve pas suffisamment, elle peut éventuellement se rabattre sur le gommier noir, une autre variété d’eucalyptus. Par ailleurs, ce dernier fleurit à la fin de l’hiver tandis que le gommier bleu est un arbre printanier, ce qui permet à la perruche de Latham de passer d’un nectar à l’autre.

Comportement

Par sa morphologie et son régime alimentaire, Lathamus discolor est à mi-chemin entre le loriquet et la perruche. Oiseau très vif, au vol rapide – en anglais elle se nomme d’ailleurs « swift parrot » soit « perroquet rapide » – c’est également un animal sociable qu’on trouve d’ailleurs souvent en compagnie d’autres espèces en milieu naturel ! C’est aussi un oiseau facile à apprivoiser et peu farouche, qui fait le bonheur des ornithologues amateurs.

Localisation

carte australie et tasmanie

Les perruches de Latham naviguent entre l’Australie et la Tasmanie. Attention, l’Australie et la Tasmanie étant dans l’hémisphère sud, les saisons sont inversées. En été, d’octobre à janvier, les oiseaux partent se reproduire sur la petite île. En hiver en revanche, soit de février à septembre, quand les petits sont sevrés et capables de voler, ils remontent sur le pays-continent où ils sont visibles dans le sud de l’Etat de Victoria et dans l’est de la Nouvelle-Galles du Sud.
Quand elles sont en Tasmanie, les perruches sont sédentaires, tandis qu’en Australie, elles sont nomades et changent d’emplacement selon la quantité de nourriture disponible dans les environs.
Entre leur lieu de reproduction et leur lieu d’hivernage, les perroquets de Swift peuvent parcourir plusieurs milliers de kilomètres. Il s’agit de la plus longue migration de perroquets au monde.
Lathamus discolor vit dans les creux des arbres d’eucalyptus, près de leur principale source d’alimentation.

Menaces

L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature a classé la perruche de Latham dans la catégorie « en danger critique d’extinction » de sa liste rouge en 2015 mais l’espèce est menacée depuis une trentaine d’années environ. A l’heure actuelle, la population est toujours en baisse. Selon les statistiques de l’organisation, l’espèce pourrait même perdre entre 79 et 95 % de ses membres sur une quarantaine d’années et ceci à cause de deux principales menaces :

L’introduction des phalangers volants en Tasmanie

Petaurus breviceps

Comme souvent en Océanie, et dans les pays insulaires de manière générale, la biodiversité connait un fort taux d’endémisme et n’est pas préparée à affronter les prédateurs extérieurs à son environnement. Les espèces invasives sont aujourd’hui jugées comme une menace importante pour les espèces endémiques et, comme le kakapo en Nouvelle-Zélande, la perruche de Latham est victime d’un prédateur amené par l’Homme : le palanger volant, Breviceps Petaurus. Si ce nom ne vous dit rien, vous avez certainement déjà vu des vidéos de cet étrange petit marsupial nocturne, originaire d’Australie et de Nouvelle-Guinée. Bien qu’appartenant à la même famille que le diable de Tasmanie ou le kangourou, il est capable de planer en utilisant ses membranes appelées « patagium » partant du pouce de ses pattes avant jusqu’aux orteils des pattes arrière. Ces membranes lui permettent ainsi de passer d’un arbre à l’autre. Breviceps Petaurus est devenu un animal de compagnie apprécié aux Etats-Unis, au Canada et au Japon. En France, un certificat de capacité est nécessaire pour en détenir.
Arrivé en Tasmanie à cause de l’Homme, ce marsupial qui se nourrit d’insectes, de fruits et de la gomme des arbres s’est rapidement attaqué aux nids des perruches de Latham. D’après l’UICN, la probabilité que des oeufs éclosent est inférieure à 1 % lorsque le phalanger volant est présent dans le secteur. Autre chiffre frappant, 79 % des nids déjà existants et 65 % des femelles perruches de Latham adultes ont été tuées par le marsupial. Or si Lathamus discolor navigue entre deux pays, il ne se reproduit qu’en Tasmanie. Si la population de phalangers volants continue à croître et si les nids de perruches ne sont pas protégés, l’espèce pourrait ne pas survivre à l’appétit du prédateur.

La disparition de l’eucalyptus gommier bleu

Comme indiqué précédemment, lors de sa période de reproduction, la perruche de Latham se nourrit de nectar d’Eucalyptus globulus et niche dans ces mêmes arbres. Or, en Tasmanie comme dans bien d’autres pays à travers le monde, la superficie des forêts tend à diminuer. L’urbanisation, l’industrie du bois et la culture d’espèces au développement rapide entraînent une déforestation peu connue. Les forêts primaires conservées intactes pendant plusieurs siècles sont aujourd’hui détruites via des bombes de napalm ou sciées. Près de 90 % de ce bois part au Japon où il sert à fabriquer du papier. A la place de ces eucalyptus centenaires, les terres sont transformées en champs agricoles ou des arbres connus pour pousser rapidement sont replantés. De nombreux animaux sont empoisonnées pour protéger les jeunes pousses de ces arbres et, rapidement, toute la biodiversité de l’île est impactée et décline. Dans le cas de la perruche de Latham, la destruction des eucalyptus bleus provoque non seulement des difficultés à se nourrir mais également la perte de l’habitat et des nids. La concurrence avec les autres espèces pour le nectar restant est également problématique.
En 2004, on estimait que le nombre d’Eucalyptus globulus avait été divisé par deux en quelques années.
Enfin, directement liée à la perte de leur habitat, l’une des dernières causes de mortalité des perruches de Latham est la mort accidentelle : collision avec les fenêtres des résidences ou choc contre une voiture.

Efforts de conservation

foret australie

Forêt d’Eucalyptus globulus

En Australie, la perruche de Latham fait l’objet d’un plan national de sauvegarde dont le but est de prendre des mesures pour assurer la viabilité de l’espèce à long terme. Mis en place en 2011, il s’agit du troisième programme de protection établi pour cette perruche. Les mesures visent le plus généralement à maintenir l’habitat des perruches de Latham et à diminuer les risques de collision avec les bâtiments et les véhicules. Aucune mesure ne porte actuellement sur la prédation des phalangers volants mais il a été observé que les attaques sont moins fréquentes quand le couvert végétal est important. Le maintien des forêts d’eucalyptus aurait donc un double impact sachant qu’actuellement, seulement 37 % de la population de Lathamus discolor vit dans des réserves naturelles.
Voici les quatre axes principaux du plan de sauvegarde :

  • Identifier et hiérarchiser les habitats et les sites utilisés par l’espèce
  • Mettre en œuvre des stratégies de gestion pour protéger et améliorer les habitats et les sites
  • Surveiller et gérer l’incidence des collisions, de la concurrence et des maladies du bec et des plumes (ou PBFD pour Psittacine Beak & Feather Disease)
  • Suivre les tendances de la population et la répartition dans toute la gamme

Les actions prioritaires envisagées sont d’arrêter la coupe des gommiers bleus, de revégétaliser la côte est de la Tasmanie, de réduire les collisions en sensibilisant la population et en plaçant des plantes en pot ou des tissus devant les fenêtres.
Légalement, Lathamus discolor est classé en annexe II de la CITES ce qui n’est pas étonnant, le braconnage ne menaçant pas l’espèce. Il est considéré « en voie de disparition » en vertu de la Loi de 1999 sur la protection de l’environnement et la conservation de la biodiversité du Commonwealth (loi EPBC).

Reproduction

perruche de latham

Comme nous l’avons déjà expliqué, les perruches de Latham se reproduisent uniquement en Tasmanie, principalement dans le sud-est de l’île où il survit le plus de gommiers bleus. Ces oiseaux atteignent leur maturité sexuelle entre un et deux ans. Une jeune femelle pondra de 1 à 3 œufs au début de sa vie puis de 3 à 5 par la suite.
Les couples choisissent de vieux arbres creux pour y faire leur nid. Un même arbre peut abriter plusieurs couples. Une fois les œufs pondus, la femelle couve pendant 19 à 21 jours. Comme souvent chez les oiseaux, le mâle est chargé de nourrir sa compagne puis les petits, une fois que les œufs ont éclos. Au bout d’un peu plus d’un mois, les juvéniles commencent à sortir mais retournent dormir au nid. Ils sont autonomes assez rapidement après ces premières sorties.
Une fois que tous les petits sont sevrés, les colonies de perruches de Latham retournent sur le continent.

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2 Réponses to “La perruche de Latham”

  1. 16.08.2017

    T. Répondre

    Les oiseaux sur la deuxième photo ne sont pas des perruches de latham , mais des loriquets musqué .

    • 17.08.2017

      Espèces Menacées Répondre

      Bonjour T.
      Vous avez tout à fait raison, merci de votre œil vigilant, nous allons corriger ça immédiatement.
      L’équipe d’Espèces Menacées.

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