Présentation
Cet insecte de l’ordre des coléoptères est inscrit depuis 2014 dans la liste rouge de l’IUCN comme étant en danger critique d’extinction. « Hadramphus tuberculatus » de son nom scientifique est aussi appelé « Le charançon bosselé de Canterbury ».
Ce charançon vit essentiellement dans des « Aciphylla aurea », une plante qui peut être aperçue au sud de la Nouvelle-Zélande, principalement dans les montagnes, ou dans les prairies (entre 300 et 1 500 mètres d’altitude).
L’insecte est semi-nocturne et trouve pleinement son confort lors de soirées chaudes et humides. Les adultes se nourrissent de pollen, de tiges et de tissus végétaux provenant de la plante. Les larves, quant à elles, sont uniquement visibles dans les racines.
Il mesure jusqu’à 16 millimètres de longueur pour une largeur de 7,4 millimètres en moyenne. Son corps est brun foncé avec quelques petites nuances grises.
Le dernier recensement indique une population totale d’environ 148 individus. Il est toutefois important de noter que ce comptage n’est qu’approximatif et qu’il est difficile de savoir si la population est stable ou non.
Localisation
Le charançon bosselé de Canterbury est un insecte endémique de la Nouvelle-Zélande. Il est actuellement protégé depuis un emplacement unique à Burke Pass, dans les plaines de Canterbury. L’espèce toute entière est regroupée dans cette réserve de 10.5 hectares (à 670 mètres au dessus du niveau de la mer). Il faut savoir que cette réserve est actuellement gérée et sous la protection du département néo-zélandais de la conservation de la nature.
Malgré des efforts considérables pour tenter de localiser d’autres espaces pouvant abriter le charançon, aucun individu n’a été trouvé. De plus, la plante (Aciphylla aurea) tend à disparaître, ce qui ne fait qu’envenimer la triste situation du coléoptère.
Menaces
Les menaces sont nombreuses. On peut d’ailleurs les diviser en 2 groupes :
- Les effets biotiques (
se dit des facteurs liés à l’activité des être vivants et agissant sur la distribution des espèces animales et végétales d’un biotope donné
– Source : Larousse) - Les effets abiotiques (
se dit d’un milieu impropre à la vie
– Source Larousse)
Dans la première catégorie, on discerne les prédateurs naturels (chauve-souris, lézards, hiboux, rapaces) et des prédateurs introduits (lapins, wallabies, lièvres, rats, souris, hérissons, hermines et les chats).
Ces prédateurs, pour la plupart herbivores, dévastent et mangent la plante dans laquelle vit le charançon.
Dans la seconde catégorie, la principale menace est le feu. Un simple incendie dans la réserve pourrait anéantir l’espèce toute entière.
De plus, la réserve est située près d’une route nationale. Cette route, très touristique, est très fréquentée. Elle a notamment été la cause de nombreux incendies à la suite d’accidents de voiture.
D’autres menaces peuvent être citées tel que la dégradation de l’habitat par l’être humain, la réduction du nombre de plantes, etc.
Efforts de conservation
Le département néo-zélandais attache une grande importance à la conservation du charançon de Canterbury. Plusieurs projets sont en cours, notamment la mise en place d’un programme artificiel d’élevage et la création de nouvelles réserves ailleurs qu’à Canterbury.
Le ministre de la conservation a élaboré un plan de redressement en sept étapes afin d’optimiser les chances de survie du coléoptère :
- Approfondir les études sur l’animal
- Comprendre son mode de vie
- Etudier les menaces existantes
- Restaurer son habitat
- Transmettre les connaissances à toute la communauté néo-zélandaise
- Développer des protocoles d’élevage artificiels pour l’insecte
- Elargir son espace vital
Aujourd’hui, les 5 premières étapes ont été couronnées de succès. Nos connaissances sur l’insecte se sont décuplées et sa protection par le département néo-zélandais lui laisse toutes les chances de survie possible.
De plus, des pièges ont été mis en place afin d’empêcher les prédateurs de trop se rapprocher de la réserve.
De nombreuses études sont en cours à l’image du docteur Emily Fontaine de l’université de Lincoln, qui en 2011, a terminé ses recherches sur l’analyse génétique de l’insecte. Cependant, celles-ci ne seront disponibles au public qu’en 2015.
Une menace importante à ne pas sous-estimer est la mauvaise herbe existante sur le site. Cela demande un travail quotidien aux autorités locales. Celle-ci a un effet néfaste sur la plante abritant le «Hadramphus tuberculatus».
Enfin, le projet d’ouvrir une nouvelle réserve est en cours. Cependant, on estime que l’espèce n’est pas encore prête vu son faible effectif. En outre, les chercheurs ont peur des conséquences que pourrait avoir la séparation de la population. Cette solution devrait avoir lieu dans les 5 à 10 prochaines années.
Reproduction
Il existe très peu d’information sur le mode de reproduction du charançon. On sait cependant que les femelles pondent tout au long de leur vie. Ces œufs, plus petit qu’un grain de riz, sont déposés dans les racines. Leurs éclosion aura lieu dans les 2 à 4 jours plus tard.
En savoir plus
L’espèce a fait sa première apparition dans les années 1870 au sud de la ville de Christchurch en Nouvelle-Zélande. Avec les années, les scientifiques ont pu constater le faible nombre d’individus parcourant le pays et leurs difficultés à se reproduire. C’est avec tristesse que l’insecte a été aperçu pour la dernière fois en 1922.
Longtemps considérée comme éteinte dans la nature, l’espèce à été finalement redécouverte début 2004 par des étudiants de l’université de Canterbury à Burkes Pass.
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