Présentation du condor de Californie
Le condor de Californie, Gymnogyps californianus, fait partie de la famille d’oiseaux appelée cathartidae, les vautours du Nouveau Monde. Il a frôlé l’extinction à la fin des années 80 alors qu’il restait moins de 10 individus à l’état sauvage. La décision a donc été prise de les prélever afin de sauver l’espèce. Le dernier condor sauvage de Californie a été capturé en 1987 et a servi de reproducteur. De ce fait, tous les condors de Californie descendent aujourd’hui de lui ou presque.
Le condor est un charognard de grande taille. Mesurant, ailes repliées, de 117 à 134 cm, cet oiseau est le plus grand d’Amérique du Nord. Il se nourrit de carcasses de petits et grands mammifères. Comme les vautours, la peau de la tête et du cou est nue mais, chez le condor de Californie, elle est de couleur rouge/orangée. Les ailes sont noires et présentent de larges taches blanches sur le dessous. Leur espérance de vie va de 45 à 50 ans.
Classée en danger critique en 1994, l’espèce se bat depuis plus de 20 ans pour ne pas disparaître.
Localisation de l’espèce menacée
Le condor de Californie vit sur la côte ouest des Etats-Unis, dans les déserts de Californie et d’Arizona. Il niche dans les falaises rocheuses ; il est d’ailleurs possible d’en apercevoir au Grand Canyon. En 2012, la dernière étude réalisée sur l’espèce indiquait une population de 235 condors de Californie vivant en liberté et 169 individus en captivité contribuant à la reproduction puis à la réintroduction de l’espèce. La population semble en croissance mais le prochain comptage donnera la tendance officielle.
Le condor de Californie a été localisé à trois endroits des Etats-Unis. Il s’agit des lieux choisis pour la réintroduction :
- Grand Canyon National Park ,en Arizona
- Glen Canyon National Recreation Area, à cheval sur les Etats de l’Arizona et de l’Utah
- Pinnacles National Monument, en Californie
Menaces qui pèsent sur l’oiseau
Afin de faire le point sur les menaces qui pèsent sur le charognard, il faut différencier deux phases :
- La première phase de déclin de l’espèce
- La menace qui pèse sur les individus réintroduits
La première période, qui a conduit Gymnogyps californianus à sa quasi extinction, s’est achevée dans les années 80 avec la capture des derniers individus sauvages. Le déclin rapide de la population s’est surtout déroulé lors du 19ème siècle. Dès 1937, l’espèce n’était plus visible hors de Californie alors qu’elle occupait auparavant tout le littoral atlantique. Les menaces qui ont amené à ce triste résultat sont la perte de territoire et d’habitat du condor à cause de l’activité humaine, la chasse et la collecte des œufs.
Mais un autre danger, plus insidieux celui-ci, commençait également à prendre de l’ampleur : l’intoxication au plomb. Et c’est cette menace qui met le plus en danger aujourd’hui la survie des condors de Californie. En effet, d’après une récente étude, plus d’un tiers de la faible population sauvage de Gymnogyps californianus est empoisonné. Les condors étant des charognards, ils se nourrissent de carcasses d’animaux tués par d’autres espèces ou bien par les chasseurs. Et c’est dans ce dernier cas que l’oiseau met sa vie en danger. En ingérant la chair de l’animal, il avale également des fragments de plombs provenant des balles tirées par le chasseur. L’empoisonnement par le plomb, ou saturnisme, peut mener à la mort de l’animal lorsque les quantités sont importantes. L’intoxication au plomb est un véritable fléau pour les scientifiques qui tentent de sauver l’espèce. En 2006, neuf des treize oiseaux relâchés au Monument Pinnacles National en Californie ont du être capturés à nouveau et soignés après avoir mangé des écureuils abattus par des chasseurs.
Efforts de sauvegarde du Gymnogyps californianus
Le premier effort de sauvegarde du condor de Californie est ce qui lui permet d’exister encore aujourd’hui : la reproduction en captivité.
Comme nous l’avons déjà évoqué, dans les années 80, lorsque la population est passée sous la barre des 10 individus, il a été décidé de procéder à l’élevage en captivité. Pour cela, des condors adultes et des œufs ont été capturés. Le premier poussin issu d’un œuf sauvage est né au zoo de San Diego en 1983, cinq ans avant le premier bébé conçu en captivité. Les premières réintroductions ont eu lieu en 1992 alors que la population était remontée à une cinquantaine d’individus. Presque 20 ans plus tard, en janvier 2010, le nombre d’oiseaux libérés ayant donné naissance à un poussin viable était de 44. Ce programme est donc une réussite mais pour atteindre un tel résultat, outre la reproduction en captivité et la réintroduction de spécimens, il a été nécessaire de mettre en place une surveillance et des soins médicaux aux condors relâchés. Le programme est mené par le « Peregrine Fund » (au centre mondial des oiseaux de proie), le zoo de Los Angeles, le zoo de l’Oregon et enfin le parc d’animaux sauvages de San Diego.
Le deuxième geste fort en faveur de notre oiseau est la signature le 13 octobre 2007 du « Ridley-Tree Condor Preservation Act » par Arnold Schwarzenegger, alors Gouverneur de Californie. Ce traité interdit l’utilisation de munitions à base de plomb par les chasseurs dans les zones où vivent les condors de Californie. Un acte politique fort en faveur de l’animal mais malheureusement insuffisant. En effet, les condors parcourent des distances parfois très importantes pour s’alimenter et il n’est pas rare de les voir se nourrir dans des Etats voisins, comme l’Arizona et l’Utah, et nicher en Californie. Bien que, depuis quelques années, beaucoup d’Etats souhaitent suivre l’exemple du « Ridley-Tree Condor Preservation Act », la NRA, puissante association pro-arme américaine, se bat contre la généralisation d’une telle mesure et fait campagne en prétendant que le plomb ingéré par les condors proviendraient de fragment de peinture et non pas de balle.
Reproduction du condor
Les condors de Californie ne se reproduisent que tous les deux ans. Le mâle, mature sexuellement entre 6 et 8 ans, déploie ses ailes et secoue la tête pour mettre en valeur les sacs à air de son cou, qui se sont gonflés pour l’occasion, afin d’attirer l’attention d’une femelle. Une fois que deux condors sont unis, ils restent ensemble toute leur vie. La femelle pond, entre février et mai, un œuf unique dont les deux parents s’occupent pendant 56 jours. A la naissance, le corps du poussin est recouvert d’un duvet blanc qui passera au gris ensuite et sa tête nue est de couleur rose ou jaune. Son plumage d’adulte n’arrivera que vers 5-6 ans. Le poussin apprendra à voler vers 6-7 mois et ne quitte le nid familial qu’au bout d’un an, ce qui explique que l’espèce ne se reproduise que tous les deux ans.
Il semble que les condors soient connus pour ne pas bien défendre leur nid. Ainsi, le précieux œuf est régulièrement volé par d’autres prédateurs comme le grand corbeau, ce qui explique aussi les difficultés de l’espèce à grossir en population.
En savoir plus
Fait insolite : les condors passent plus de temps au nid qu’en vol. Et qu’y font-ils ? Et bien ils font leur toilette. Eh oui, ces oiseaux aiment passer des heures à lisser leurs plumes tout en profitant de bains de soleil et en déployant leurs ailes en direction de la chaleur. Cette habitude est en fait indispensable. En effet, comme tout charognard, la tête du condor est en contact avec les corps en décomposition des animaux qu’il mange. Il pourrait donc facilement être victimes d’infections, microbes et consorts. En se nettoyant les plumes chaque jour et particulièrement après chaque repas, il fait preuve d’une grande hygiène équivalente à notre brosse à dent.
2 Réponses to “Le condor de Californie”
02.04.2018
ZoéVous ne dites pas son poids
23.04.2016
Émilia Demeulesvous ne dites pas assez de choses comme leurs ennemis et leurs bouffes