Vous connaissez peut-être déjà la grenouille de Montserrat pour l’avoir vu en parc animalier et pour cause, l’espèce est davantage représentée en captivité qu’en milieu sauvage. Autrefois visibles sur sept îles des Caraïbes, Leptodactylus fallax, amphibien endémique des Petites Antilles, ne survit plus aujourd’hui qu’à la Dominique et sur la petite île de Montserrat.
On la nomme grenouille de Montserrat, Leptodactyle des Antilles ou encore crapaud de Dominique et ce n’est pas une grenouille anodine, c’est l’une des plus grandes du monde avec une taille dépassant parfois les 20 cm et un poids pouvant aller jusqu’à 1kg. Un gabarit qui lui vaut d’avoir longtemps été chassée pour sa chair, d’où son nom anglophone de « poulet des montagnes », mais aussi d’être l’une des proies favorites de la mangouste.
Une grenouille menacée de toute part
La grenouille de Montserrat a disparu de presque toute son aire de répartition d’origine. Elle est éteinte en Martinique, en Guadeloupe, à Sainte-Lucie et à Saint-Christophe et demeure encore dans les collines de basses altitudes à Montserrat et à la Dominique. L’espèce est classée en danger critique d’extinction en raison de son déclin fulgurant et lié à diverses causes. Après la chasse et la prédation de la mangouste, le leptodactyle des Antilles a fait face à un cyclone en 1989, une irruption volcanique sur l’île de Montserrat en 1995 et l’arrivée dans les années 98 de la chytridiomycosis, une maladie provoquée par un champignon aquatique, qui décime un grand nombre d’amphibiens. Résultat, la souche de Leptodactylus fallax qui vivait à la Dominique s’effondre de 80 % au début des années 2000 puis celle de Montserrat suit le même chemin entre 2009 et 2010. En 2011, seuls deux individus étaient encore recensés sur la petite île. En tout c’est près de 99% de la population qui a péri en seulement 12 ans. Aujourd’hui, la population sauvage totale est estimée à 200 individus environ après n’avoir été que 47 en 2014.
A la demande des autorités, la Société zoologique de Londres (ZSL) épaulée de deux parcs animaliers, prélèvent une cinquantaine d’individus de Montserrat pour démarrer un programme d’élevage en captivité. Le programme de sauvegarde de l’espèce est lancé en 2008 et comprend des réintroductions de grenouilles élevées en captivité. Ces individus captifs permettent aussi aux scientifiques d’en apprendre plus sur le champignon mortel qui touche les batraciens et de tester un traitement qui se révélera efficace à court terme seulement.
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