Le concept d’écocide n’est pas nouveau, mais ce n’est que depuis 2021 qu’il a une définition légale : «tout acte illégal ou arbitraire perpétré en sachant qu'il est hautement susceptible de causer un préjudice à l'environnement, ce qui pourrait être grave, étendue et/ou durable«.
Selon les experts, les conséquences des écocides ou des catastrophes environnementales sont énormes. Celles-ci affectent la nature elle-même, mais aussi les personnes. Dans l’environnement, ils provoquent l’appauvrissement ou l’épuisement des sols, la perte de biodiversité, la destruction des écosystèmes, l’aggravation du changement climatique et bien plus encore.
Si l’on se concentre sur l’étymologie du mot « écocide », sa signification est évidente. Construit à partir de la racine grecque « Eco » qui signifie « la maison », il est complété par le suffixe « cide » du latin « caedere », qui signifie « tuer ». On peut aussi dire qu'il s'agit d'une association des mots « écosystème » et « génocide ». Par conséquent, le crime d’écocide implique la destruction massive d’une partie ou de la totalité d’un certain écosystème.
L'UICN débattra à Abu Dhabi pour que « l'écocide » soit reconnu comme un crime international
L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) ouvre son « Congrès mondial de l'UICN 2025 » le 9 octobre à Abu Dhabi (Émirats arabes unis), au cours duquel gouvernements, scientifiques, communautés autochtones, ONG et entreprises débattront pendant une semaine des solutions à la crise climatique et à la perte de biodiversité.
Le forum, qui durera jusqu'au 15 octobre, réunira des milliers de participants dans la capitale des Émirats arabes unis, entre autres pour mettre à jour sa Liste rouge des espèces menacées et définir des lignes d'action sur les aires protégées, la finance verte et les solutions à l'urgence climatique.
L'une des 40 motions qui seront présentées au « Congrès mondial de l'UICN 2025 » inclut la possibilité de reconnaître l'écocide comme crime international, une proposition promue par des juristes et des organisations environnementales qui cherche à assimiler la destruction massive des écosystèmes à des crimes tels que le génocide ou les crimes de guerre.
Un développement économique « positif pour la nature »
Le « Congrès mondial de l'UICN 2025 » consacrera également un espace au débat sur le développement économique « naturel positif », un objectif global de l'UICN qui vise à stopper la perte de biodiversité d'ici 2030 et à parvenir à une récupération complète d'ici 2050, en générant des incitations aux pratiques durables, l'élimination des subventions pour les pratiques nuisibles à l'environnement et le financement de la transition écologique.
Le programme des rencontres est structuré en trois axes : le Forum Nature (9-12 octobre), espace de débat scientifique et politique ; l'Exposition (9-13), qui présentera des projets innovants également ouverts au grand public ; et l'Assemblée des membres (13-15), l'organe décisionnel le plus élevé de l'UICN, où seront votées les motions liées à la biodiversité, au climat et au développement durable.
Les sujets abordés incluent la protection des pollinisateurs, l'état de conservation des sites naturels inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO et les opportunités de financer la transition écologique par des investissements durables.
Des discussions sont également prévues sur le rôle des peuples autochtones en tant que gardiens des écosystèmes clés et sur les zones marines et terrestres qui devraient être élargies pour répondre à l'engagement international de protéger au moins 30 % de la planète d'ici 2030.
Prix des Rangers internationaux
Un autre moment fort sera la remise des International Ranger Awards, organisés par l'UICN et la Commission mondiale des aires protégées, en collaboration avec la Fédération internationale des Rangers.
L'UICN souligne que le renforcement de la figure du garde-parc est essentiel pour atteindre les objectifs mondiaux de biodiversité, étant donné que ces professionnels constituent la première ligne de défense contre le braconnage, l'exploitation forestière illégale et autres pressions sur les écosystèmes.
L'organisation espère que les décisions d'Abou Dhabi contribueront à accélérer la mise en œuvre du Cadre mondial Kunming-Montréal pour la biodiversité, approuvé par 196 pays lors de la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité (COP15), tenue en 2022.
Ce cadre fixe 23 objectifs pour 2030, parmi lesquels la protection efficace de 30 % de la surface terrestre et marine de la planète, la restauration d'au moins 30 % des écosystèmes dégradés et la réduction de moitié du taux d'introduction d'espèces envahissantes.
Avec plus de 1 400 membres – dont des États, des agences gouvernementales, des ONG et des organisations de peuples autochtones – l'UICN exerce une influence notable sur les politiques environnementales, même si ses résolutions ne sont pas juridiquement contraignantes.
Dans les éditions précédentes, les résolutions de l’UICN ont servi de base à des traités internationaux et orienté les politiques nationales de conservation.
Le « Congrès mondial de l'UICN 2025 » à Abu Dhabi servira, selon ses organisateurs, à évaluer les progrès réalisés depuis la dernière réunion en 2021 à Marseille et à convenir de nouvelles priorités avant la prochaine Conférence sur le climat (COP30), prévue en 2026 au Brésil. EFE





0 réponse à “Le « Congrès mondial de l'UICN 2025 » débattra de « l'écocide » et de la manière d'obtenir sa reconnaissance internationale”