On en entend peu parler et pourtant, avec ses allures de grand écureuil au dos zébré, le numbat est un marsupial étonnant. Par son physique, évidemment, le fait qu’il s’agisse d’un marsupial sans poche ventrale ensuite, mais également par son régime alimentaire – composé principalement de termites – qui fait de lui l’un des rares marsupiaux au monde également fourmilier. Il est aussi une espèce très menacée, classée « en danger » d’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Au bord de l’extinction, il pourrait toutefois être sauvé par un ambitieux programme de conservation.
Population sauvage à l’agonie
Aujourd’hui, il ne resterait plus que 800 numbats encore en vie dans la nature, ce qui en fait l’un des mammifères les plus rares au monde. Ces dernières décennies, le numbat n’a cessé de décliner au point de disparaître de nombreux endroits de son aire de répartition historique.
Dans l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud – qui a pour capitale Sydney – au sud-est de l’Australie, on estime que l’espèce a disparu au cours du XIXème siècle. La cause est malheureusement la même que pour bon nombre de petits mammifères, oiseaux et reptiles australiens : la prédation des renards et des chats harets, autrement dit d’anciens chats domestiques qui ont retrouvé un mode de vie sauvage ou semi-sauvage.
Ces prédateurs introduits par l’homme sur l’île-Continent ont proliféré et décimé des espèces endémiques non habituées à devoir se défendre contre ces nouveaux assaillants. Résultat pour le numbat, il n’existe désormais plus qu’une seule population sauvage non protégée par des clôtures. Elle se trouve dans le sud-ouest de l’Australie occidentale.
Réintroduction sous haute protection
Pour lutter contre ce déclin, associations et pouvoirs publics ont mis en place un programme de conservation pour le numbat. Le principe : réintroduire des individus dans des espaces protégés de tout prédateur à l’aide de clôtures et, petit à petit, repeupler des zones où l’espèce avait complètement disparu.
Début décembre 2020, les cinq premiers numbats – un mâle et quatre femelles – de Nouvelle-Galles du Sud depuis un siècle ont ainsi été relâchés dans le parc national de Mallee Cliffs. Avant eux, d’autres espèces comme des bilbys avaient déjà été réintroduits dans la zone, et d’autres devraient suivre, dont le wallaby bridé à queue cornée, le rat-kangourou de Lesueur ou encore la souris sauteuse de Mitchell.
« Ce n’est qu’en construisant de grandes zones exemptes de prédateurs sauvages et en utilisant des clôtures de conservation spécialement conçues que des espèces telles que les numbats peuvent faire leur retour dans nos parcs », a déclaré Atticus Fleming, secrétaire adjoint du NPWS (National Parks and Wildlife Service).
Le but est donc de ré-ensauvager ces zones en y introduisant différentes espèces menacées pour créer un milieu aussi proche que possible de leur habitat naturel d’origine, avant l’arrivée des colons européens.
C’est dans cette logique qu’ont été relâchés en septembre dernier les tout premiers diables de Tasmanie d’Australie, depuis leur éradication de l’île-Continent il y a 3000 ans.
Le numbat, marsupial endémique d’Australie
Auparavant répandu dans toute l’Australie, le numbat (Myrmecobius fasciatus) est un marsupial qu’on ne trouve nulle part ailleurs à l’état sauvage. Il est le seul représentant vivant de la famille des Myrmecobiidae.
Adulte, il mesure 20 à 27 cm de long, et plus d’une trentaine au total avec la queue. Son dos couleur rouge-brun est strié de bandes blanches, qui lui valent parfois le surnom de « fourmilier à bandes ».
Comme ce nom l’indique, il se nourrit principalement de termites qu’il chasse de jour. Pour les attraper efficacement, il se sert de sa longe langue collante ainsi que de ses griffes pour les déterrer. Une méthode qui a fait ses preuves puisqu’il peut en manger plusieurs milliers par jour !
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